Une annonce surprenante le lendemain des Jeux
Aller “des tatamis au terrain de rugby”. L’adage est peu commun mais il provient tout droit d’un communiqué d’Amandine Buchard publié sur les réseaux sociaux le lendemain de la clotûre de Jeux olympiques réussis pour l’athlète francilienne. Car si elle n’est pas parvenue à atteindre la finale de sa catégorie (-52 kilos) comme en 2021 à Tokyo, Buchard est une fois de plus montée sur la boîte en individuel grâce à son succès pour la médaille de bronze du tournoi principal de sa catégorie.
Six jours plus tard, Amandine Buchard connaissait la même joie qu’au Japon auprès de ses coéquipiers. Malgré son statut de remplaçante et l’absence de combat pour sa part dans cette formule par équipes, la triple championne d’Europe devenait cette fois-ci double championne olympique après le premier succès historique glané il y a trois ans dans le dojo nippon.
Une liesse collective qui a dû inspirer Amandine Buchard à retrouver ce sentiment unique d’évoluer en équipe et peut-être, de renouer le contact avec un ballon ovale qui ne lui est pas si étranger.
Habituée des terrains de rugby
Les langues se délient et le partage d’un travail mental, de craintes ou d’autres faiblesses font le plus grand bien aux sports et aux sportifs. À vrai dire, ces troisièmes et quatrièmes médailles olympiques pour "Bubuche" sont des bénédictions tant elles auraient pu ne rester qu’un lointain rêve. Au bord du burn-out au début de l’année civile et olympique, la judokate avait décidé de poser son judogi et de faire une pause pour son bien-être mental.
Loin des salles fermées, c’est au grand air qu’elle était parvenue à se ressourcer et trouver l’envie de continuer vers une nouvelle olympiade, à la maison. Vous l’aurez compris, Amandine Buchard a profité d’une trêve qu’elle s’était elle-même octroyée pour s’entraîner au rugby, sport qui a selon ses propres dires “sauvé ses Jeux”.
Buchard, que l’on imagine forcément douée crampons aux pieds pour se lancer l’idée d’un tel défi, avait également pratiqué le rugby durant son adolescence. Une idée de son père, désireux de forger son physique d’origine frêle avant de devoir faire un choix cornélien que tous les futurs sportifs de haut niveau qui excellent sur plusieurs tableaux ont connu. L’ambition est réelle mais elle pourrait néanmoins se heurter à de vraies carences.
Avant même de penser à un calendrier olympique qui n’aurait pas été compatible à Paris, Buchard part à la recherche d’un nouveau club la soutenant dans un projet que certains considèreraient bien volontiers comme fou.
Le hic : trouver un club ouvert à cette aspiration
Membre de la section judo du Paris Saint-Germain depuis 2021, Amandine Buchard n’ira pas au-delà du 1er septembre 2024 avec le club de la capitale. Son contrat se termine et malgré des discussions avec les dirigeants comme déclaré auprès d’Eurosport, le PSG n’est pas en mesure de la soutenir dans son double projet. La judokate respecte cette décision et la comprend. Et plutôt que de laisser présager une véritable incompatibilité, elle préfère rappeler que “ces deux sports seront complémentaires et une force pour aller plus haut”.
Du jamais vu certes mais Buchard est lancée à la recherche d’un club qui croit en son double projet. Le début d’une histoire hollywoodienne à tous les coups.
