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Douze ans après la main de Luis Suarez, les Ghanéens sont prêts à se venger

Avec AFP
Sans le savoir, Luis Suarez a envoyé sa sélection en demi-finale d'un Mondial un soir de 2 juillet 2010.
Sans le savoir, Luis Suarez a envoyé sa sélection en demi-finale d'un Mondial un soir de 2 juillet 2010.Profimedia
Douze ans après l'élimination cruelle du Ghana face à l'Uruguay, les deux équipes s'affrontent à nouveau vendredi dans un match décisif, au Mondial 2022 : l'occasion tant attendue par les Ghanéens de se venger de l'attaquant Luis Suarez, coupable d'une main grossière ce jour-là.

En quarts de finale du Mondial 2010, le joueur de la Celeste avait brisé les rêves des Black Stars de la plus cruelle des manières, en stoppant le ballon sur sa ligne de but d'une main volontaire. Pire encore : exclu, Suarez avait exulté lorsque le Ghanéen Asamoah Gyan avait raté le penalty qui avait suivi. L'Uruguay l'avait finalement emporté aux tirs au but, à la fin d'une prolongation de légende.

"Je ne vais pas m'excuser aujourd'hui d'avoir pris le ballon de la main (ce jour-là), et puis c'est le joueur ghanéen qui avait raté le penalty, pas moi", a déclaré jeudi en conférence de presse Suarez, qui avait été érigé en héros dans son pays pour sa roublardise. "Vous ne pouvez pas sans cesse ressasser", a ajouté l'attaquant uruguayen, qui avait en tout cas brisé le cœur de toute une nation.

Et quoi qu'en disent aujourd'hui les Black Stars, au Ghana, le temps n'a pas fait son œuvre. "Nous n'avons jamais pardonné à Suarez", lance à l'AFP le parlementaire ghanéen Collins Adomako-Mensah. "Il doit s'attendre à des étincelles de la part de nos garçons. Tout comme nous avons pleuré il y a douze ans, il pleurera vendredi." D'autant qu'en l'emportant contre l'Uruguay, le Ghana aurait pu devenir la première sélection africaine en demi d'un Mondial.

L'occasion sera donc belle vendredi à 16H00 française au stade al-Janoub de Doha de se venger de la main mémorable de Suarez dans le dernier match de poule du groupe H où les deux équipes jouent leur avenir.

"J'ai détesté ce jour"

"Tout le monde s'est senti mal (en 2010), mais moi, je veux juste passer à l'étape suivante", a assuré au Qatar le capitaine André Ayew, le seul des 26 joueurs ghanéens qui était déjà là au Mondial en Afrique du Sud. "Je ne regarde pas en arrière, je ne veux pas me focaliser sur le passé."

Son sélectionneur, Otto Addo, a également tenté de tempérer les choses en conférence de presse : "Ce sera une approche différente contre une équipe difficile. On devra être au mieux pour espérer les battre, mais j'ai confiance. Cet incident remonte à longtemps, et on ne doit pas forcément y penser en termes de revanche."

Mais dans la capitale Accra, difficile d'oublier cette triste défaite de juillet 2010. "J'ai détesté ce jour", se remémore difficilement Samuel Quist, 36 ans, en achetant un maillot de son équipe en prévision du match de vendredi. "On s'attendait à faire la fête, mais on a pleuré dans les rues."

Un autre supporter des Black Stars, Philip Sheshe, 32 ans, ne veut plus penser à cette défaite. "Luis Suarez, on s'en souvient tous. Ce jour-là, le ballon devait entrer dans le filet, mais il a utilisé sa main", souffle M. Philip Sheshe, 32 ans, devant un magasin de maillots du Ghana. Pour leur quatrième participation à une Coupe du monde, les Black Stars pourront-ils sortir des poules et rééditer l'exploit des précédents Mondiaux ? Ils avaient atteint les huitièmes en 2006 et, donc, les quarts en 2010. Grâce à sa victoire contre la Corée du Sud (3-2) dans un match à rebondissements, le Ghana (2e, 3 points) est assuré de se qualifier s'il l'emporte contre l'Uruguay (4e, 1 point).

Les hommes de la Celeste n'ont en revanche pas entièrement leur avenir en main : ils doivent s'imposer contre le Ghana et espérer que la Corée du Sud (3e, 1 point) ne gagne pas contre le Portugal (1er, 6 points), auquel cas d'autres critères entreraient en jeu pour déterminer qui sortira deuxième de la poule.

Dans tous les cas, Philip Sheshe, à l'image d'une majorité de Ghanéens, promet un match relevé et n'a qu'une hâte, comme beaucoup dans la capitale : assister à la "revanche vendredi".

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