Élite : entre l'ASVEL et Wembanyama, le chapitre raturé
Le meilleur joueur tricolore de l'histoire et son possible successeur, dans les annales, en équipe de France et aux San Antonio Spurs se recroiseront une nouvelle fois vendredi à l'Astroballe à l'occasion de la troisième manche de la demi-finale d'Élite entre les Metropolitans 92 et l'ASVEL (2-0 pour les Franciliens).
Un an plus tôt à un jour près, le N°1 de la draft NBA le 22 juin (sauf immense surprise) disputait son dernier match avec Villeurbanne, en demi-finale contre Dijon : blessé en cours de match, il a assisté en tribunes au troisième titre de champion de suite de l'ASVEL. Moins d'une semaine plus tard "Wemby" (19 ans, 2,21 m) activait sa clause libératoire et tournait le dos notamment à l'Euroligue, un an après seulement son arrivée en provenance de Nanterre, son club formateur.
Pour rejoindre sa région parisienne d'origine (il est né au Chesnay, dans les Yvelines), l'entraîneur de l'équipe de France Vincent Collet et un projet centré autour de lui, le plus à même selon lui de le préparer à la draft 2023.
Parker amer
"Les Metropolitans me proposaient un environnement agréable, protecteur, où je peux totalement être concentré sur le basket et mon développement. C'est le choix d'une certaine sécurité et d'une assurance avant le grand saut" aux États-Unis, justifiait-il ainsi le 20 septembre devant la presse.
Au sujet de Collet, il déclarait : "Tout le monde sait que c'est sûrement le plus grand coach français, donc c'est une personne en qui j'ai 100 % confiance niveau basket, tactique, et une personne d'ambitieux qui respecte mon projet, avec qui je me sens de passer une année sereine avant la draft."
Terminées les séances sous les ordres de TJ Parker, entraîneur de l'ASVEL et frère de Tony. Ce dernier a regretté le choix de Wembanyama dès fin juin 2022 dans les colonnes de l'Équipe : "Il a vraiment une bonne attitude et c'est dommage qu'il ne nous ait pas donné l'opportunité de poursuivre. On était parti sur un projet de deux ans, et la saison prochaine, on allait tout faire pour lui."
Neuf mois plus tard, dans une interview donnée au Progrès début avril 2023, les propos de "TP" étaient davantage teintés d'amertume : "J'ignore s'il a vraiment progressé cette saison et s'il s’amuse vraiment en ne jouant qu'un match par semaine" puisque les Mets ne disputaient aucune compétition européenne cette saison.
"Difficile de lui donner un rôle"
Invité quelques semaines plus tard par le média First Team à commenter les déclarations du patron de l'Asvel, où évolue son frère Oscar (chez les moins de 18 ans) Wembanyama a répondu, un peu gêné : "Tony, je le connais, il n'y a aucune animosité entre nous... les médias parfois déforment un peu... Il sait que j'ai progressé, dans les chiffres et j'ai un rôle plus important dans une équipe haut classée."
"Un match par semaine, oui, mais avec beaucoup plus de responsabilités (donc) l'impact (sur sa progression) est quasiment le même" poursuivait Wembanyama, venu "chercher des responsabilités" dans les Hauts-de-Seine. Il les a trouvées, leader d'une équipe dans laquelle la concurrence et les obligations de résultats sont moindres qu'à Villeurbanne.
"Wemby" a presque doublé son temps de jeu (32 minutes en moyenne cette saison) et été élu MVP du championnat après avoir terminé meilleur marqueur (21,6 pts en moyenne par match contre 4,8 la saison passée), rebondeur (10,4 versus 3,2) et contreur (3).
Il n'a par ailleurs connu aucune blessure, contrairement au précédent exercice. "Je crois qu'il n'a pas fait trois mois consécutifs dans la saison. Ainsi c'était difficile de lui donner un rôle", grinçait à ce sujet en septembre TJ Parker.