Emmené par Leao et Giroud, Milan bat un PSG sans imagination et sans impact
Pour son retour à San Siro, Gianluigi Donnarumma savait à quoi s'attendre de la part des supporters rossoneri qui n'ont pas oublié son départ houleux pour le Paris Saint-Germain. Mais avant de s'occuper de son cas, ils ont déployé un tifo exceptionnel sur 3 tribunes, digne d'un grand soir d'Europe. Le gardien de la Nazionale a reçu une pluie de "Dollarumma" quand il s'est installé devant la Curva Sud.
22 tirs en 45 minutes !
Dès le coup d'envoi, Milan a voulu mettre de l'impact au milieu, ce qui lui avait cruellement manqué à l'aller. Mais avant le premier tir cadré du match de Rafael Leao, accompagné de la première bronca pour "Gigio" (2e), Kylian Mbappé avait déjà mis le côté droit milanais dans le rouge sur une accélération.
Dans ce style devenu caractéristique, les Parisiens ont sauté le milieu de terrain pour toucher ou Mbappé ou Ousmane Dembélé, auteur d'un bon centre repris de volée par Randal Kolo Muani, contré (4e). Dans un début de match agité, Leao a à son tour fait étalage de sa pointe de vitesse côté gauche mais Ruben Loftus-Cheek, seul en retrait, a expédié sa frappe au-dessus de la transversale (6e). Très en jambes, Dembélé a trouvé Mbappé mais son tir trop écrasé a fini dans les gants de Mike Maignan (8e).
En revanche, le gardien des Bleus n'a rien pu faire quand, sur un corner frappé par Vitinha, Marquinhos a pris le meilleur sur Fikayo Tomori et si c'est bien Milan qui a marqué, il s'agissait de Srkiniar, seul au second au poteau pour placer une tête plongeante (9e). Évidemment, l'ancien Intériste a savouré comme il se devait.
Le Milan repartait à l'attaque. D'abord, Yunus Musah a trouvé les gants de Donnarumma alors qu'il était en position idéale (11e). De quoi rappeler froidement pourquoi le Diavolo n'avait encore inscrit aucun but cette saison en Ligue des Champions. Mais la "malédiction" a été vaincue dans les secondes qui ont suivi. Parti plein axe, Leao a décalé Olivier Giroud qui, du gauche, a contraint Donnarumma à une parade... sur Leao qui réussit un retourné acrobatique pour égaliser (12e).
Le rythme ne baissait pas et le PSG a profité de la complicité entre Achraf Hakimi et Dembélé pour mettre de la vitesse à droit mais le tir croisé du Marocain a filé devant la cage de Maignan (19e). Si les Milanais parvenaient à vite se projeter dans le camp adverse, c'est le PSG qui s'est procuré une nouvelle occasion chaude. Lancé par Kolo Muani, Mbappé, à la lutte avec Malick Thiaw, a glissé un pointu mais Maignan a remporté ce face-à face (25e). Deux minutes, Dembélé, revenu sur son pied gauche, a décoché une frappe enroulée qui a rebondi sur la transversale... avant de retrouver des pieds rossoneri, dont ceux de Loftus-Cheek qui a fixé la défense avant de donner à Giroud qui a trouvé le petit filet de Donnarumma (27e).
Le Casciavit trouvait rapidement des opportunités de contre. Dans le rond central, Musah a pris le ballon dans les pieds de Warren Zaïre-Emery et transmis à Leao qui a rebondi au contact avec Skriniar tout en conservant et en provoquant la faute de Manuel Ugarte. À 25 mètres, Tomori a frappé un coup franc repoussé par Donnarumma, vigilant (31e).
Le milieu de terrain du PSG montrait de plus en plus de fissures. Tijjani Reinjders, après avoir échappé à Dembélé puis à Ugarte, a donné le ballon à Leao. Revenu sur son pied droit, le Portugais a vu son tir à ras de terre flirté avec le premier poteau de Donnarumma (37e). Sur une ouverture côté droit de Davide Calabria, Christian Pulisic, qui montait en température depuis le milieu de la première période, a pris le meilleur sur Srkiniar mais son tir du droit a effleuré le petit filet (40e).
Les Parisiens ont répliqué timidement, par Dembélé, servi par Hakimi (41e). Cette action avec l'utilisation de Kolo Muani en point d'appui constituait une solution pour conserver l'attaquant de pointe dans son match (42e). Hakimi, placé à l'intérieur, s'est à son tour essayé de loin, une nouvelle fois sans cadrer (45e). Sur la remise en jeu, le Marocain a failli provoquer une énorme faute de relance de Musah mais Maignan a bondi juste à temps. La mi-temps a été sifflée après une frappe cadrée mais sans danger de Vitinha (45e+1).
Milan, un quasi sans faute
La deuxième période est également partie sur des bases élevées. Au relais à l'entrée de la surface, Giroud a joué le une-deux avec Reinjders mais le Néerlandais a manqué son tir croisé (48e). Mais une nouvelle fois, c'est Leao qui avait impressionné juste avant. Puissant et propre, il était en mode boxeur pour faire mal à l'adversaire mais aussi à ses détracteurs. C'est lui qui est venu couper le centre de Pulisic et s'il n'a pas touché le ballon, il a embarqué Hakimi au sol avec lui. De l'autre côté, Théo Hernandez a déposé un centre parfait sur la tête de Giroud qui a pris le meilleur sur Skriniar pour catapulter le ballon au fond (50e).
La nervosité s'emparait du camp parisien. Devancé par Loftus-Cheek, Lucas Hernandez a été averti après avoir percuté l'Anglais (55e).
À l'heure de jeu, Luis Enrique a procédé à un triple changement : Vitinha, Ugarte et Kolo Muani sont sortis, Kang-In Lee, Fabián Ruiz et Gonçalo Ramos sont entrés. Du sang neuf pour aider Mbappé, cerné de Rossoneri à chaque prise de balle, mais aussi pour fermer les espaces au milieu. Mais Loftus-Cheek a encore pris de vitesse les Parisiens et provoqué la faute de Skriniar. À plus de 25 mètres, Théo Hernandez a permis à Donnarumma de se mettre en valeur car la frappe prenait le chemin du but (63e). Son frère aîné est sorti dans la foulée, remplacé par Nordi Mukiele (65e).
Quand Musah a reçu un carton jaune pour un quasi-plaquage sur Zaïre-Emery (66e), il s'agissait de la...1re faute milanaise du match ! Une statistique à peine croyable pour un match de ce niveau mais qui témoigne d'une lucidité et d'une intelligence remarquables des hommes de Stefano Pioli.
Alors que le duo avait très bien fonctionné en première période, les dédoublements entre Hakimi et Dembélé ont disparu et Mbappé, très seul pour faire la différence, a signé un rush rageur sur le côté gauche avant de choisir la frappe dans un angle complètement fermé par Maignan (69e). Il s'agissait de la première opportunité du PSG lors du second acte...
Placidement, le Diavolo attendait les Parisiens, coupant les extérieurs et profitant du faible rendement offensif dans l'axe. Cette discipline collective limitait le champ d'action adverse. Après une récupération, Leao a été lancé pleine gomme pour partir en contre : Marquinhos a pris un courant d'air, Skriniar s'est sacrifié et été averti pour sauver le PSG d'un troisième but (80e). Trois minutes plus tard, le Portugais réclamait le changement, occis mais gratifié d'une standing ovation de San Siro. Son remplaçant, Noah Okafor, a failli tuer le suspense sur son premier ballon mais Donnarumma s'est détendu très vite pour détourner. Sur le corner, Loftus-Cheek s'est retrouvé seul pour smasher sa tête mais Skriniar s'est retrouvé sur la trajectoire et, après un cafouillage, Okafor a tiré dans la tribune (86e).
Il fallait un éclair au PSG pour égaliser. Lee, côté droit, a failli y parvenir. Un crochet sur Giroud suivi d'une frappe : Maignan, du bout d'une phalange, a détourné sur le poteau (90e). L'entrée de Bradley Barcola à la place de Skriniar ressemblait à du tout pour le tour pour Luis Enrique. La sortie de Pulisic, blessé, et l'entrée de l'éphémère ex Parisien Alessandro Florenzi a rajouté du temps additionnel.
Recroquevillés, les Rossoneri ont laissé un espace dans l'axe, exploité par une passe laser de Marquinhos mais Dembélé a roulé sur le ballon... (90e+3). Sur le côté gauche, Barcola a débordé Florenzi mais son centre a fini dans les gants de Maignan (90e+6). Transparent jusqu'alors, Ramos a surgi pour dominer Théo Hernandez de la tête sur un centre de Ruiz mais sans parvenir à cadrer (90e+7).
Corrigé au Parc des Princes (3-0), Milan tient sa revanche et avec la manière. Après Newcastle, c'est une nouvelle défaite à l'extérieur pour le PSG dans cette phases de groupes. Grâce à sa victoire sur les Magpies, le Borussia Dortmund prend la tête et les Parisiens joueront leur qualification en 1/8 de finale face au mur jaune. Vu la façon dont ils s'exportent en Ligue des Champions, ça s'annonce très tendu.