En difficulté comme le PSG, le capitaine Marquinhos peut-il renverser la situation ?
Moins saignant en défense, "Marqui" n'est pas non plus un "gueulard" qui pourrait secouer ses coéquipiers, déjà battus quatre fois en 2023 toutes compétitions confondues.
En outre, une scène a égratigné son image: samedi à Monaco, pour une nouvelle défaite (3-1), il a incité ses partenaires à ne pas aller vers le parcage des supporters parisiens en colère au stade Louis-II, une attitude qui a enflammé les réseaux sociaux pro-PSG.
"Moi ça ne m'a pas dérangé", explique à l'AFP Eric Rabesandratana, un des prédécesseurs du Brésilien dans le double rôle de capitaine et défenseur central du club.
"Je ne dis pas qu'il ne faut pas parler avec les supporters, mais quand ils sont en colère c'est compliqué de discuter. Ce n'était pas le bon moment", poursuit "Rabé", consultant pour France Bleu.
Le vice-capitaine Presnel Kimpembe est allé parler aux ultras au mégaphone ("On a besoin de vous (...) Il ne faut pas nous lâcher maintenant"), le gardien Gianluigi Donnarumma aussi, mais "c'est le caractère de chacun", commente Rabesandratana.
"Marqui, c'est un gentil"
Et Marqui, "c'est un gentil", poursuit-il. "Il faut qu'il retrouve ses valeurs et son panache, ça passe par la concentration sur son propre travail. Il n'est pas là pour régler les problèmes de tout le monde mais dans sa zone d'abord. Que chacun soit concentré sur sa tâche, le collectif en sortira grandi, c'est une certitude".
Christophe Galtier a toujours défendu son "capitaine par l'exemple". "Il connaît tout, à la fois du club et du championnat, il sait échanger avec les arbitres, comme capitaine il est irréprochable, il sait quand il doit parler, intervenir, quand il peut venir me voir", développe l'entraîneur.
Mais depuis son match raté au Real Madrid (3-1), il y a pile un an justement en huitièmes de C1, Marquinhos ressemble de moins en moins à l'intraitable central qui commande la défense parisienne depuis dix ans.
A Santiago-Bernabéu, "ç'a été une défaite douloureuse, encore plus pour moi en particulier", admet lundi le Brésilien dans un entretien au Parisien.
Le Mondial de la Seleçao, brutalement stoppée en quarts de finale par la Croatie (1-1, 4 t.a.b. à 2), lui a remis un coup au moral. D'autant qu'il a manqué son tir au but.
"Ça fait mal", lâche-t-il. "J'ai encore cette image, tout devient blanc, je vois le monde mais il n'y a plus de son, plus d'image. (...) Les deux-trois jours qui suivent sont vraiment très difficiles."
"Un capitaine ne peut pas être seul"
Enfin les alternances entre la défense à trois et à quatre au PSG ont fragilisé Marquinhos.
Il s'était permis, chose rare chez lui, de dire publiquement sa préférence. "Je suis plus habitué à une défense à deux" défenseurs centraux, disait-il après une victoire contre la Juventus (2-1), en nuançant son propos: "Il me fallait m'adapter. On a aussi fait des bons matches où la défense à trois nous a favorisés, c'est bien d'avoir plusieurs cartes dans les manches".
La confiance reste réciproque, les négociations pour prolonger un contrat qui court sur encore une saison et demie sont en bonne voie pour le joueur de 28 ans. "J'ai toujours eu la tête au Paris Saint-Germain, moi j'ai envie de rester, le club me montre toujours sa confiance en moi et dans le projet qu'ils ont pour moi", disait-il juste avant le Mondial.
Quant au brassard, "si les gars m'ont élu capitaine c'est parce que j'étais comme je suis, que je ne change rien", insiste-t-il dans Le Parisien.
En outre, "il y a toujours des leaders dans un groupe, un capitaine ne peut pas être seul à prendre des responsabilités dans une équipe", ajoute-t-il.
"Marqui, c'est un bon", conclut Rabesandratana. "Heureusement, le foot te permet de jouer tous les trois jours et te remettre en question". Et le capitaine reprend du service dès mardi.