En perte de vitesse depuis le début d'année, le Nice de Farioli a-t-il touché ses limites ?
L'arrivée en Ligue 1 de Francesco Farioli, entraîneur jeune, a été suivie de près. L'Italien, passé par la Turquie et, avant cela, le staff de Roberto de Zerbi, était un nouveau visage, un pari opéré par l'OGC Nice dont le projet avec INEOS nécessitait une vraie décision pour opérer un basculement vers des objectifs élevés.
Un secteur offensif fourni, mais peu valorisé
Factuellement, après deux-tiers écoulés, la saison du Gym prend le chemin de la réussite. Le club est 3ᵉ du championnat, à quatre point de Brest. Pour autant, le Transalpin fait face à des limites dans le jeu qui coûtent des points. Ce fut le cas à Lyon et contre Monaco, deux défaites marquantes pour les Azuréens. Si l'adage dit que l'attaque fait gagner des matches, mais que la défense fait gagner des titres, c'est surtout le point d'équilibre qui importe. En la matière, les Aiglons ne proposent pas d'évolution dans leur jeu.
La gestion du rythme amorcée par les deux défenseurs centraux pouvait apparaître comme aride au premier abord, mais elle a su être aussi enthousiasmante par instants. Pour autant, s'il faut regarder près de 100 minutes pour deux circuits de passes emballants, cela n'aide pas à susciter l'adhésion. Les clichés ont la peau dure et ils ont le défaut de coller durablement. Au départ, la structuration de l'équipe par Farioli avait du sens, car Nice avait besoin d'un cadre pour initier un nouveau cycle. Mais au fur et à mesure de la saison, en dépit d'excellents résultats, aucune amélioration. En 22 journées de championnat, Nice n'a marqué que sept fois au moins deux buts. Les six premières fois, cela a suffi pour gagner. La 7ᵉ, ce fut contre Monaco le 11 février dernier. Un point d'inflexion ?
La réalité pour Farioli, c'est qu'il a à sa disposition un secteur offensif de qualité, mais qu'il ne parvient pas à tirer bénéfice. Avec Terem Moffi, Jérémie Boga, Gaëtan Laborde, Evann Guessand, Morgan Sanson, Kephren Thuram auxquels il faut ajouter Mohamed Ali Cho arrivé en janvier, le technicien a largement de quoi faire. Or le bilan est famélique : un but par match en moyenne.
En 2024, le Gym pioche sévèrement. Avec trois défaites en cinq matches, un nul contre Brest (0-0) et une seule victoire contre Metz, la base arrière ne suffit plus à étancher. De plus, sur les six derniers matches, la charnière Dante-Jean-Clair Todibo n'a pu être alignée que trois fois, ce qui constitue une difficulté supplémentaire vu leur influence commune, ainsi que celle de Youssouf Ndayishimiye, bien plus rayonnant au milieu qu'un cran en dessous.
Farioli a posé les bases et il serait prématuré d'exiger de lui un rendement maximal dès sa première saison. À la lutte pour une place sur le podium et toujours en course en Coupe de France, Nice a trouvé de la régularité. Pour l'heure, le spectacle importe moins que la place, mais la saison 2 devra être bien plus spectaculaire pour convaincre totalement, surtout en cas de qualification européenne.