Encore grand pour son dernier Giro, Arrivederci e grazie "Tibopino" !
Quand son nom est apparu tout en haut des meilleurs temps du "cronoscalata" ce samedi, un frisson a parcouru les suiveurs et les supporters de Thibaut Pinot. L'espace de quelques minutes, le rêve d'une victoire d'étape s'est matérialisé. Puis Damiano Caruso est arrivé, puis Joao Almeida, Primoz Roglic pas encore en rose et Geraint Thomas, leader déshabillé aux portes de Rome.
Finalement 5e à 59 secondes de "Rogla", le Français a achevé son ultime Giro sur une bonne note. Il lui a peut-être manqué l'octave pour compléter un accord parfait mais que demander de plus à "Tibopino" ? Cinquième du général, deux fois deuxième d'une étape et meilleur grimpeur : le Franc-comtois a été magnifique d'abnégation, quitte à le payer certains jours. Mais contrairement aux 4 coureurs qui le précédent ce samedi pour l'étape et le général, lui a fait la course.
Son statut n'était certes pas le même que Roglic et Thomas, voire Almeida mais lui a véritablement pesé sur la course. Il n'est pas venu en suiveur mais en attaquant. C'est d'ailleurs ce qui lui a coûté la victoire à Crans-Montana, battu par un Einer Rubio opportuniste et un Jefferson Cepeda trop calculateur. Au Val di Zoldo, il a peut-être manqué de confiance en lui face à Filippo Zana. Comme une sorte d'allégorie de sa carrière, même si l'erreur serait de le ranger comme un perdant magnifique.
Pinot, c'est un grand cru classé. C'est un podium sur le Tour en 2014, une victoire épique à l'Alpe d'Huez, un Tour de Lombardie, des étapes sur les trois Grands Tours, un titre de champion de France du chrono. Encore plus son palmarès, c'est du panache et il n'y a que ceux qui en ont qui peuvent perdre dans les larmes, les siennes et celles de ses fans. "Tibopino" voulait refermer ce chapitre transalpin avec flamboyance et lui l'a été contrairement à ses rivaux. C'est le meilleur maillot distinctif qui puisse exister. Et c'est le meilleur hommage qu'on puisse lui rendre en ce 29 mai, jour de son anniversaire.