Encore une soirée à oublier pour l'équipe de France
Pour leurs retrouvailles avec l'enceinte de Saint-Denis après dix-sept mois d'exil en province ou au Parc des Princes pour cause de Jeux Olympiques à Paris, les Bleus n'ont rien fait pour chasser le désamour dont ils font l'objet ces derniers temps, notamment après un Euro-2024 décevant malgré l'accession en demi-finales.
Seuls 16.611 spectateurs avaient décidé de se frotter au dispositif de sécurité draconien mis en place autour de cette rencontre, une semaine après les violences à Amsterdam en marge d'un match du Maccabi Tel-Aviv et en plein conflit au Proche-Orient. Soit l'affluence la plus faible de l'histoire des Tricolores au Stade de France. L'audience n'a pas non plus été spectaculaire devant la télévision (4,9 millions de téléspectateurs en moyenne selon Médiamétrie), signe du désintérêt que suscite en ce moment l'équipe de Didier Deschamps.
Les courageux qui ont tenu jusqu'au coup de sifflet final ont sans doute regretté leur décision et ce n'est pas la qualification pour les quarts de finale de la Ligue des nations qui a dû les consoler. Si les trois dernières sorties des vice-champions du monde, déjà loin d'être flamboyantes, leur avaient tout de même permis de renouer avec la victoire, ils sont très vite retombés dans leurs travers actuels, affichant des maux devenus trop récurrents.
Avec ou sans Kylian Mbappé, le sélectionneur Didier Deschamps a toujours autant de mal à faire vivre son secteur offensif. Un mois après avoir facilement dominé les Israéliens à Budapest (4-1), les attaquants français ont été incapables de trouver l'ouverture face à la plus faible équipe de leur groupe. De quoi rappeler les mauvais souvenirs de l'Euro en Allemagne où les Bleus n'avaient inscrit qu'un seul but en cours de jeu et relativiser la petite embellie constatée depuis trois rencontres.
Choix surprenants
Deschamps a refusé d'utiliser la situation particulière du match de jeudi comme "excuse" ou cherché des "circonstances atténuantes", reconnaissant que ses joueurs "auraient pu faire plus".
"Même si face à un adversaire très regroupé, on a eu des occasions, on n'a pas eu l’efficacité, a-t-il dit. On a été trop tranquille en première période, on mettait trop de temps dans les transmissions, on a commencé timidement, sur la pointe des pieds. Je ne vais pas me satisfaire de ce qu'on a fait et de ne pas avoir pris de but, on aurait dû gagner avec autant d'occasions. On est capable de faire mieux".
Deschamps n'est pas non plus exempt de tout reproche et ses choix interpellent, même s'il avait dès le départ averti que cette Ligue des nations devait servir à voir de nouvelles têtes inexpérimentées et à "oxygéner" le groupe. Privé en outre en attaque de Mbappé, comme en octobre, et d'Ousmane Dembélé, ainsi que d'Aurélien Tchouaméni au milieu, le sélectionneur n'a pas été très inspiré avec notamment Warren Zaïre-Emery utilisé dans un rôle surprenant de N.10.
Comme à l'Euro, le manque de créativité de l'équipe de France, auteur de son quatrième 0-0 en 2024, a de nouveau sauté aux yeux, un constat renforcé par la retraite internationale d'Antoine Griezmann. En attendant le réveil et la fin des déboires du capitaine Mbappé, il est vite temps de refermer le chapitre de cette année pas très glorieuse après un ultime déplacement en Italie, dimanche.
"On peut faire un bilan de l’année, vous l’analysez comme vous voulez. Cela n’a pas été simple, mais vous savez ce qu’on a réalisé en juin (demi-finales de l'Euro, ndlr). En Ligue des nations, je voulais voir beaucoup de joueurs, même si cela ne va pas dans le sens de l’expression collective", a expliqué Deschamps.