En fin de contrat en fin de saison chez Ducati, Enea Bastianini ne devrait plus être le coéquipier de Francesco Bagnaia dans l'écurie officielle. Sous la pression de Jorge Martín, l'actuel leader du championnat avec Pramac, "La Bestia" voit son avenir s'inscrire en pointillé chez les Rouges.
Auteur de deux podiums au Portugal (2ᵉ) et à Austin (3ᵉ), le pilote de 26 ans qui a toujours porté les couleurs de Ducati depuis son arrivée en MotoGP en 2021, chez Esponsorama puis chez Gresini, est actuellement 4ᵉ avec 94 points, loin d'être ridicule, mais il n'est pas flamboyant non plus.
Une année 2023 à oublier
Évidemment, sa chute dès la course sprint à Portimao en ouverture du championnat l'année dernière a grandement influé sur les performances de Bastianini : "je n'ai pas tout de suite compris à quel point ma blessure était importante. Après la course, je me suis dit que je n'étais pas parti du bon pied, mais qu'on avait le temps. Mais au bout d'un mois, j'ai mieux compris la situation, j'ai vu que mon épaule manquait de force".
Et puis il y a eu le strike à Montmeló où il a chuté et où Brad Binder avait roulé sur la jambe de Bagnaia : "j'ai été à l'arrêt physiquement pendant un mois. Mon épaule n'allait pas bien et je m'étais aussi cassé le pied gauche et la main gauche". Revenu en Indonésie après avoir manqué 3 étapes qui s'ajoutaient au 4 de début de saison, le natif de Rimini a remporté le GP de Malaisie en novembre et amorcé un retour au premier plan.
Or celui qui était un rival de Bagnaia avant de devenir son lieutenant a conservé des séquelles, comme il l'expliquait en avril à Jérez : "ça fait depuis l'année dernière déjà que j'ai plus de mal à m'arrêter en étant droit. L'entrée est très bonne, mais le problème, c'est vraiment le moment où on appuie sur le frein, où d'autres pilotes arrivent à faire plus, y compris avec la même moto que moi. Cette phase-là me manque alors qu'elle est importante en course. Je suis le pilote qui bloque le plus l'avant et je dois résoudre ce problème pour l'avenir".
Départ déjà acté ?
Moyen dans ses départs, Bastianini perd des places et surtout du temps qui ne se rattrape pas. En bref, il est souvent placé, mais rarement sur le podium. Une situation évidemment frustrante, comme il l'a encore répété récemment : "le sentiment est étrange parce que j'ai la vitesse, mais parfois, il faut de la chance, parce qu'il faut tout assembler, et ça n'arrive pas en ce moment pour moi. Cela me met en colère mais je pense que Ducati a vu mon potentiel et ce que je peux faire".
Pénalisé de 32 secondes pour avoir ignoré les deux long laps infligés par les commissaires de course après un incident de course d'Álex Márquez dont il s'estimait victime et non responsable, "La Bestia" ne décolérait pas, surtout… qu'il avait vraisemblablement raison, ce qui n'a influé son résultat du dimanche, une 18ᵉ place au lieu de la 9ᵉ.
En fin de contrat dans quelques mois, Bastianini devrait être remplacé par le "Martinator" malgré le soutien public de Bagnaia. Néanmoins, d'après son manager Carlo Pernat, le natif de Rimini ne manque pas de pistes pour 2025 et est certain qu'une écurie officielle l'engagera et l'une d'entre elles se détache : "je ne cache pas qu'Aprilia a des arguments importants, ce serait l'union d'une moto et d'un pilote italiens, une moto compétitive". Vu les résultats actuels de l'écurie, une telle perspective est alléchante pour prendre un second départ avec un nouveau constructeur.
