Le billet d'humeur de la 1re étape : Enric Mas dans la nasse, Carlos Rodríguez prend le pouvoir
Ce départ de Bilbao, capitale d'un Pays basque mordu de cyclisme, promettait d'être hors du commun. Les premiers tours de roues en territoire euskera ont déjà une place de choix au panthéon du Tour de France.
Évidemment, le final offert par les jumeaux Yates et la célébration provocatrice de Tadej Pogacar ont été un épilogue flamboyant de cette 1ʳᵉ étape en Biscaye. Deux Britanniques aux deux premières places dans une ville empreinte d'héritage anglo-saxon, à commencer par l'Athletic Club, le clin d'œil historique est doublement appuyé.
En revanche, pour l'Espagne, la descente de la côte de Vivero a joué un sale tour à Enric Mas, tombé avec Richard Carapaz dans un virage à première vue anodin. Pas de quoi restaurer sa réputation de descendeur… Si le champion d'Équateur, le genou gauche maculé de sang, est reparti pour finir à 15 minutes, le Majorquin, le regard hagard, n'est pas remonté sur sa machine. Du poignet à l'omoplate, tout le côté droit du leader de la Movistar était dans la boîte à gants. Cinq minutes après, il a été contraint de mettre la flèche.
"On ne gagne pas le Tour le premier jour, mais on peut le perdre" : l'adage s'est encore vérifié. Pour le général, l'Espagne peut toujours compter sur Mikel Landa, inoxydable. Mais le pays a aussi assisté à une prise de pouvoir. Pour son premier jour sur le Tour de France, Carlos Rodríguez a suivi les meilleurs (13ᵉ de l'étape) quand Egan Bernal et Tom Pidcock ont achevé à une vingtaine de secondes du groupe des favoris. Septième de la dernière Vuelta pour son premier Grand Tour, l'Andalou confirme les espoirs placés en lui. Mieux : il s'est comporté en leader et il a pris date pour l'avenir.