Entre frustration et forfait de Messi, le PSG a une obligation de victoire contre Benfica
Il ne manquait plus que ça. Quelques minutes après avoir concédé le nul sur le terrain de Reims (0-0), perdu Sergio Ramos, exclu après avoir insulté l'arbitre, et terminé la rencontre sur une série de mauvais gestes, le PSG se serait bien épargné une polémique, surtout quand elle est provoquée par un de ses joueurs, Kylian Mbappé en l'occurence.
Manifestement exaspéré par son positionnement tactique, il a manié l'ironie dans une story Instagram, très vite supprimée mais pas suffisamment pour éviter les captures d'écran qui se sont ensuite répandues sur les réseaux sociaux. Comme il l'avait déjà exprimé auprès des journalistes après France-Autriche, Mbappé ne veut pas être utilisé dans un rôle de pivot en pointe car il se sent plus à l'aise à gauche de l'attaque. En l'absence de Lionel Messi, victime d'une contracture au mollet, et de Neymar pendant une heure, KMB devait évoluer en 9, entouré de Pablo Sarabia et Carlos Soler qui ne joue pas à son poste. Aucun des trois n'a été performant contre le 16e de Ligue 1 qui a fait plus que de la résistance face au leader du championnat.
Mais étant donné le contenu de son match (duel perdu, manque de repli défensif, faute en fin de match qui frôle le carton rouge direct), le Bondynois était-il à même de critiquer Christophe Galtier ? Par cette réaction, il a rajouté de la tension autour du club, alors que le début de saison est satisfaisant d'un point de vue comptable et qu'il a pu l'être également dans le jeu à plusieurs reprises.
À double tranchant
Il est vrai que l'occasion de creuser l'écart avec l'OM à une semaine du Classique était grande. Défaits au Vélodrome par Ajaccio, 20e, les Marseillais avaient marqué le coup en fin d'après-midi. Si le PSG demeure a priori sans adversaire sur la scène domestique, éloigner les Phocéens aurait constitué un premier avantage psychologique non négligeable. Las, les Parisiens ont déjoué. Seul membre de la MNM présent au coup d'envoi, Mbappé a eu l'opportunité de montrer son leadership, quelques jours après une partition moyenne contre Benfica (1-1). Mais à l'image de toute son équipe, il a fait montre d'une frustration patente qui ne correspondait pas à l'affiche du soir. Il a raté son match alors qu'il avait l'occasion d'éclipser le début de saison tonitruant de Neymar et Messi.
Est-ce la manifestation d'un certain ressenti de sa part ou même d'une partie du vestiaire ? Cette nervosité, même s'il est apparu très souriant à l'entraînement de ce lundi au Camp des Loges, témoigne d'un mal-être, fruit d'une prolongation qui a tardé, agité tout le club parisien, provoqué des remous internes, notamment avec Neymar. Dans le jeu, la connexion du Brésilien avec Messi relève de l'évidence, les automatismes nés au FC Barcelone sont réapparus et leur amitié constitue un socle évident à cette bonne entente sur le terrain, comme en témoigne leurs statistiques actuelles. Mbappé paraît plus isolé et il a du mal à combiner avec ses deux coéquipiers d'attaque.
Ce trio est le poumon du PSG. Peut-être un peu trop. A l'image des équipes qui cumulent de nombreuses stars mais ne peuvent s'accorder sur la durée, c'est peut-être par la MNM que le club peut vaciller, de la même manière qu'il peut briller au sommet. A double tranchant en somme.
Au moment de recevoir Benfica pour la revanche et que Messi est d'ores et déjà forfait, les Parisiens doivent revendiquer leur statut de très sérieux candidat à la victoire en Ligue des Champions, sutout quand on connaît l'importance de terminer en tête de son groupe pour éviter les écueils et recevoir en 1/8 de finale retour. Sans une mise au point sur le fond et la forme, l'appétit de leurs adversaires s'aiguisera, certain de voir une nouvelle fois le PSG s'effriter à la moindre contrariété. C'est valable en Europe et ça l'est aussi en France. C'est la semaine ou jamais pour remettre les pendules à l'heure au Parc des Princes.