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Entre ombre, lumière et polémique, le grand retour de Tiger Woods a fait couler de l'encre

François Miguel Boudet
Le retour de Tiger Woods a ravi les fans pendant 4 jours.
Le retour de Tiger Woods a ravi les fans pendant 4 jours.AFP
Sur le parcours du Genesis Invitational qu'il apprécie tant, Tiger Woods a passé le cut pour son retour sur le PGA Tour, alterné les coups mémorables et les approximations, ramené les fans et suscité la polémique. Un coup de projecteur dont avait besoin le circuit de référence, quitte à faire passer la victoire de Jon Rahm, de nouveau nº1 mondial, au second plan malgré un début d'année 2023 phénoménal.

On avait sacrément hâte de revoir Tiger Woods sur un tournoi du PGA Tour, 7 mois après le 150e British Open où il n'avait pas passé le cut (+9 total). 31 ans après sa première participation au Genesis Invitational pour ses débuts sur le circuit de référence, l'icône du golf a effectué son retour en terrain connu, sur une compétition parrainée par sa fondation et où il remet lui-même le trophée au vainqueur. La qualité de tournoi désigné assurait la présence du gratin, une bonne manière de s'étalonner en prévision du Masters d'Augusta (6-9 avril). 

Les organisateurs ne s'y sont pas trompés en lui associant deux cadors pour composer un "marquee group" de feu avec Rory McIlroy et Justin Thomas. 21 titres en Majeurs à eux trois : guère étonnant que diffuseur comme supporters ont principalement suivi cette partie pendant deux jours. 

Tiger Woods avec Rory McIlroy lors du 1er tour, jeudi
Tiger Woods avec Rory McIlroy lors du 1er tour, jeudiAFP

Après un 1er tour encourageant, le contrecoup du vendredi

Pour Woods, l'objectif était clair : passer le cut et disputer 72 trous sur 4 jours pour tester l'état de sa jambe, meurtrie après un grave accident de la route en 2021. Jeudi, lors du premier tour, le Tigre a mis du temps pour se dérider. Il a fallu attendre le trou 17 pour qu'il desserre enfin la mâchoire et lâche enfin un sourire. Auteur d'un birdie au 16, il venait, après un putt magistral, de signer un doublé. Sur le 18, il en a enquillé un troisième de rang sous les acclamations d'un public ravi.

Avec un premier tour achevé avec une carte de 69 (-2 sous le par), le Tigre avait sauvé l'essentiel, lui qui avait longtemps navigué à +1 en raison de deux bogeys sur les 3 premiers trous du retour, au 10 et au 12. Une fin de parcours encourageante, à deux coups de McIlroy (-4) et Thomas (-3). 

Le 2e tour n'a pas été du même acabit. Débutée au trou nº10, la partie du Tigre a cumulé le bon (birdie au 3 et au 5) mais aussi le plus compliqué. Défaillant dans le petit jeu, il a concédé deux bogeys consécutifs au 11 et au 12. Privilégiant son putter à un wedge, indiquant peut-être qu'il doute son chip, au 6 qui a un bunker avant le green, il s'est déchiré, envoyant la balle dans le sable. Au total, il a manqué 5 putts de moins de 3 mètres, une anomalie pour un joueur de cet acabit.

Arrivé au 9 pour terminer sa journée, Woods était assuré de passer le cut, à condition d'assurer le Par. Avec un bogey qui lui a valu un +1 total, il a dû attendre plusieurs heures pour être assuré de figurer parmi les 65 premiers. 

Le "Tampax Gate", une polémique évitable et malvenue

Le retour à la compétition de Tiger Woods a passionné les fans et donné un coup de projecteur opportun au PGA Tour dans sa lutte contre le LIV Golf. Tout aurait pu être parfait mais, en plus de son 74, son vendredi a été marqué par une polémique déclenchée dès le 1er trou du 2e tour. Après une mise en jeu manquée de son ami Justin Thomas, il s'est approché de lui pour lui glissé un tampon hygiénique dans la main. Une "private joke" d'un goût douteux préparée à l'avance qui ne pouvait qu'être filmée, renforçant le côté vaseux de la blague devenue virale sur les réseaux sociaux.

Dans une partie du dimanche, ce n'est déjà pas raffiné, sur un parcours du PGA Tour, c'est carrément choquant, surtout quand on connaît le passif de Woods dans son rapport aux femmes et son addiction au sexe avouée en 2010 qui lui a coûté son mariage. "C'était censé être drôle et ça ne l'était pas, s'est-il platement excusé après coup. Si j'ai offensé quelqu'un, ce n'était pas mon intention, c'étaient juste des amis qui s'amusaient. Je suis désolé."

Une carte de 67 presque impeccable

Passé in extremis, furieux d'avoir aussi mal putté alors qu'il aurait pu jouer 5 ou 6 coups de moins, Woods a disputé un 3e tour de bien meilleure qualité, signant une carte de 67 (-4), avec un solide jeu sur ses drives et une amélioration sensible de son putting. "Je fais partie des joueurs qui aiment bien recouvrir sa balle au putting, détaillait-il après sa partie. C’est ce que j’ai essayé de retrouver aujourd’hui, libérer un peu plus la face du putter dans l’impact, un peu plus de main droite. Je déteste la sensation de bloquer mon putter que j’ai ressenti hier. Je suis donc revenu à ma façon de recouvrir les putts. J’ai eu l’impression d’une frappe normale, ça fait du bien."

De nouveau parti du 10, il a signé un birdie d'emblée. Un lancement de jeu idéal qui s'est confirmé par la suite, notamment avec un bon chip sur le 11. Un nouveau putt impeccable sur le 14 lui a valu un deuxième birdie. Son coup de fer 5 sur le 1 a également été l'un des grands moments de son 3e tour, avec un eagle sur ce par 5, tout comme son coup de fer 8 sur le 5 pour signer un 3e birdie pour signer un -5 sur la journée et un -4 total. 

Seul un bogey au 7, son 16e trou de la journée, a altéré son bilan, malgré tout très satisfaisant avec 32 places gagnées au leaderboard. 

Tiger Woods lors de la remise du trophée au vainqueur Jon Rahm
Tiger Woods lors de la remise du trophée au vainqueur Jon RahmAFP

5 bogeys pour terminer

S'il a affirmé venir au Genesis Invitational pour enfin le remporter, la victoire était illusoire, surtout face à un Jon Rahm, auteur d'un -17 total pour continuer sur sa razzia en 2023 (3 victoires en 5 tournoi) et redevenir nº1 mondial devant Scottie Scheffler qui l'avait battu la semaine dernière à Phoenix et qui n'aura profité du trône que pendant une semaine après avoir terminé 12e à L.A. 

Pour autant, il a démontré qu'il était compétitif, même si certains aspects de son jeu étaient un peu rouillés. Cependant, son 4e tour a démontré qu'il lui manquait encore du rythme pour performer sur tout un weekend. Certes, il a signé un birdie d'emblée au 1 mais il a ponctué son aller de 3 bogeys (5, 8 et 9) pour redescendre à -1 total. Sur le retour, il a de nouveau buté sur le parcours du 12 qui lui a causé bien des soucis avec 3 bogeys en 4 tours. Deux birdies, au 13 et au 16, contrebalancé son dernier bogey du weekend au 15. Cette ultime carte de 73 est représentative de son irrégularité, légitime, sur ce tournoi de rentrée. Sa 45e place est, du reste, anecdotique. L'important était de savoir si sa jambe tiendrait le coup et si tous ces mois de rééducation avaient porté leurs fruits. 

S'il a affirmé se focaliser uniquement sur les Majeurs, Tiger Woods n'a pas fermé la porte à une participation à un autre tournoi avant Augusta. La rumeur bruissait dans les allées du Riviera Country Club de Pacific Palisades : le Californien pourrait s'aligner sur le Players Championship (9-12 mars). S'il semble encore loin du niveau des cadors actuels, le Tigre a prouvé qu'il pouvait toujours nourrir certaines ambitions. Le revoir s'étalonner avant de disputer le 1er Majeur de la saison lui permettrait de gagner en constance après tant de péripéties. Accessoirement, cela offrirait aux fans un surplus de passion, eux qui attendaient le comeback de l'incarnation du golf partout dans le monde. 

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