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La journée des fleurettistes avait été extrêmement frustrante. Julien Mertine avait logiquement disparu en 16e de finale, mais Enzo Lefort et surtout Maxime Pauty s'étaient hissés en quarts à la force du jarret. Ce dernier avait remonté un handicap de 2-10 pour terrasser à la mort subite le champion du monde Tommaso Marini !
Malheureusement, le sort allait se retourner contre les Bleus. Opposé au champion olympique Cheung Ka Long, Enzo Lefort a livré une partie dantesque, menant 14-12... avant de perdre les trois derniers points. Quand à Maxime Pauty, largement dominé par Kazuki Llmura, il a lancé une nouvelle remontée fantastique pour arracher une dernière touche qui ne lui sera cette fois pas favorable. Pas de médaille pour le fleuret.
Mais c'est surtout le sabre féminin qui était attendu. Valeureusement, Cécilia Berder a passé un tour avant de chuter logiquement. Placé dans deux parties de tableau différentes, Sara Balzer et Manon Apithy Brunet avaient pour objectif de se retrouver en finale, et ont déroulé sur leurs deux premiers tours avant que les choses sérieuses ne commencent en quarts.
Face à Theodora Gkountoura, qui venait de sortir Berder, Apithy-Brunet a sorti un match solide, accélérant au moment opportun avant de résister de justesse au retour de la Grecque. Face à Luca Virag Szucs, adversaire plus qu'abordable, Balzer a tremblé quelque peu mais a fini par ramener la Hongroise à la raison.
Changement total de décor pour les deux en demies. Sara Balzer était opposée à une des Reines de la discipline, Olga Kharlan, quadruple championne du monde, à la recherche du seul titre manquant à son immense palmarès. Mais l'Ukrainienne a pris la foudre française. Impériale de bout en bout, la Tricolore a marché sur son adversaire, s'imposant 15-7 et marquant les esprits. Et de une.
Manon Apithy-Brunet, elle, semblait avoir une tâche plus facile contre Choi Se-bin, "seulement" 24e mondiale et sans réelle référence. Mais la Sud-Coréenne était surtout une adversaire qui n'avait rien à perdre, et qui en a fait voir de toutes les couleurs à la vétérane. Heureusement, l'expérience a parlé, et après deux échecs d'affilée au stade des demi-finales olympiques, elle s'imposait 15-12 et trouvait enfin le chemin de la finale.
Une finale 100% française en escrime, c'est seulement la troisième fois que cela arrivait dans l'histoire des Jeux Olympiques. Prête d'entrée, Apithy-Brunet se rue à l'attaque, et prend rapidement trois points d'avance. En feu, elle aligne les touches de haut niveau et les parades-ripostes de qualité, et elle mène 8-4 à la pause, de façon on ne peut plus logique.
Mais Balzer n'est pas favorite pour rien. Elle trouve enfin son rythme, sort quelques coups de génie, et revient à proximité pour lancer une fin d'assaut de feu. Sauf que toute l'expérience de son aînée paye enfin. Elle remporte quelques touches serrées à l'expérience, et s'offre trois touches de match. La deuxième sera la bonne, et enfin, après deux échecs marquants, Manon Apithy-Brunet est championne olympique !
