Étourdie par l'Espagne, la Croatie n'a déjà plus le droit à l'erreur

Les hommes de Zlatko Dalic ont hérité du difficile groupe B, avec l'Italie tenante du titre, en autre prétendante aux deux premières places, et qui a d'ailleurs gagné contre l'Albanie samedi soir (2-1).

Figurer parmi les meilleurs troisièmes pour se qualifier en huitièmes de finale n'est pas non plus donné, puisque le score de 3-0 a donné à la Croatie une mauvaise différence de buts pour commencer. Ainsi, la victoire contre l'Albanie, c'est bien, mais ce serait mieux avec un score large, si égalité de points avec l'Italie, par exemple, il devait y avoir à l'issue du premier tour.

Or les Albanais ne se laisseront pas faire, eux qui ont inscrit le but le plus rapide de l'histoire de l'Euro contre l'Italie (23 secondes après le coup d'envoi), avant de plier sans démériter. "On aurait pu égaliser à la dernière minute face à une équipe qui vise le titre. On a mal géré les 25 premières minutes, mais on était dans le coup jusqu'à la fin, le nul n'était pas loin, mérité ou pas", a relevé le sélectionneur Sylvinho.

Contre la Croatie, dans ce match des deux perdants de la première journée, "il y a l'opportunité pour les deux équipes de réagir, donc ça sera un match difficile", anticipe de son côté le capitaine albanais Berat Djimsiti.

Le sourire puis les doutes 

Côté croate, l'ambiance est plutôt tendue. "Je m'excuse pour ce mauvais spectacle", a déclaré Dalic après la déroute contre l'Espagne, qui a dominé dans tous les secteurs, empêché les Croates de ressortir le ballon et profité d'erreurs défensives.

Et le sélectionneur de cibler le choix de Bruno Petkovic qui, à ses yeux, aurait pu marquer pour réduire l'écart au lieu d'obtenir un pénalty qui déboucha sur un but refusé (79ᵉ) : "quand j’ai regardé la vidéo après coup, je pense qu’il aurait dû marquer un but. Peut-être que Rodri l’a touché, mais je pense qu’il aurait dû faire tout ce qu’il pouvait pour marquer ce but. Le gardien a plongé de l’autre côté, tout était vide. Je pense qu’il devait faire un effort supplémentaire pour marquer un but".

Et le coach a semblé sanctionner le niveau de jeu indigent de sa star Luka Modric, certes âgé de bientôt 39 ans, en le sortant à l'heure de jeu – officiellement pour le "reposer" avant l'Albanie… Le sourire détendu du Merengue, vainqueur de la Ligue des champions le 1ᵉʳ juin, au début du match, lors d'un échange avec l'arbitre, a très vite laissé place aux doutes chez les Croates.

Ultime tuile, le forfait annoncé ce mardi du milieu offensif Nikola Vlašić, qui s'est blessé à l'entraînement. Mais face à une Albanie à sa portée, la sélection finaliste du Mondial 2018 et demi-finaliste du Mondial 2022 a une occasion de se rattraper, à ne pas gâcher.