Exclu’ Flashscore - Miguel Martinez : “Lenny veut écrire sa propre histoire”

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Exclu’ Flashscore - Miguel Martinez : “Lenny veut écrire sa propre histoire”

Père de Lenny Martinez, nouvelle attraction du cyclisme français, Miguel est revenu sur la sélection de son fils pour le Tour.
Père de Lenny Martinez, nouvelle attraction du cyclisme français, Miguel est revenu sur la sélection de son fils pour le Tour. Miguel Martinez
Miguel Martinez est champion olympique de VTT et le père de Lenny Martinez, nouvelle attraction du cyclisme français. Pour Flashscore, il revient notamment sur la sélection de son fils pour le Tour.

Personnage du cyclisme français, Miguel Martinez est champion olympique, du monde et vainqueur à deux reprises de la Coupe du monde de VTT cross-country. Sa filiation lui a longtemps collé à la peau puisqu’il n’est autre que le fils de Mariano Martinez, illustre coureur naturalisé français devenu meilleur grimpeur du Tour de France 1978. Avec l’un des meilleurs palmarès du cyclisme hexagonal, Miguel a lui aussi transmis le bâton de la passion familiale et aujourd’hui, par la force des choses, on a surtout tendance à le présenter comme le père d’un certain Lenny Martinez

Quelques minutes après l’annonce de la sélection de Lenny pour le Tour de France avec la Groupama-FDJ, nous avons contacté l’affable Miguel pour échanger sur cette annonce mais également, pour revenir avec lui sur ses souvenirs olympiques et l’actualité autour des Jeux prévus dans quelques semaines. Une vraie opportunité à ne pas manquer. Et pour cause, aussi abordable que puisse être Miguel Martinez, le Nivernais de 48 ans passe encore la majeure partie de son temps sur son vélo et lorsqu’il sillonne le Morvan, la couverture réseau n’est pas toujours enviable. En conséquence, rendez-vous pris en début de journée pour un échange indéfiniment enthousiasmant avec un grand nom de la Petite Reine.

Lenny, Miguel, Mariano
Lenny, Miguel, MarianoMiguel Martinez

Flashscore France : Bonjour Miguel. Le 19 juin, vous avez gravi une partie du Ventoux en tant que relayeur de la flamme olympique. Parlez-nous de la fierté ressentie et de ce que cela représente en tant que champion olympique. 

Miguel Martinez : La flamme olympique c’est un petit peu la cerise sur le gâteau. C’est un plus. Cette flamme olympique je l’ai vue plusieurs fois, toujours en “flamme” comme on dit. L’avoir portée sur quelques mètres c’était comme si je revenais à mon état d’âme et aux grandes émotions connues en 2000 avec mon titre. 

FS : Il ne fallait pas aller trop vite, même sur le Ventoux… 

MM : Là j’ai pris mon temps ! Comme sur le podium des JO, c’est court. Par contre, j’étais sur le VTT en baskets avec les pédales automatiques, pas de maintien, du vent, le pantalon blanc à ne pas salir sur la chaîne. Il fallait un peu se concentrer !

FS : Vous avez participé à plusieurs événements tout au long de l’année pour valoriser les valeurs de l’Olympisme. Pourquoi était-ce important pour vous ? 

MM : Devenir champion olympique apporte aussi un devoir. C’est pour moi la plus belle épreuve au monde, c’est également quelque chose qui reflète la paix internationale. C’est bien plus que du sport. J’y étais bien sûr pour la performance mais après j’ai pris conscience que l’Olympisme avait d’autres valeurs humaines. Elles apportent même une plus grande saveur. 

FS : Ce titre olympique à Sydney, c’est donc votre plus beau souvenir en carrière ?

MM : Disons que c’est un couronnement. On ne peut pas aller au-dessus dans sa carrière. Après humainement, toutes les victoires ont de la valeur. Mon premier titre de champion du monde en juniors avait une importance incroyable. 

FS : Comme un début d’histoire ? 

MM : Oui. Quand on est gamin, on s’imagine pas que l’on puisse être le meilleur du monde un jour. Et quand tu lèves les bras et qu’on te remet le maillot de champion du monde pour la première fois, tu te dis “ça y est” ! 

Pour nous c’est une distinction comme les chefs étoilés. On se retrouve avec des liserets arcs-en-ciel à vie. Ça a encore plus de valeur pour moi qui passe mes journées avec une tenue de vélo plutôt qu’avec une tenue normale. 

FS : Ça en jette ! 

MM : C’est une reconnaissance. Quand on est coureur cycliste né à vouloir être le meilleur au monde ou même en étant un simple cycliste, les liserets de champion du monde tu les regardes tout le temps. Après, concernant le niveau olympique, c’est plus un accomplissement général, tu ne peux pas aller au-dessus. On pourrait dire la même chose pour un titre de champion du monde mais tu sens que les Jeux olympiques c’est vraiment au-delà du sport. Tu te dis que tu es fier de ton pays, tu portes le drapeau français, tu as la Légion d’Honneur. Tu deviens un ambassadeur de ton pays. 

FS : Justement, avec quatre chances de médailles cet été, les Français pourraient connaître ce sentiment. Qu’attendez-vous des épreuves de cross-country aux Jeux de Paris ? 

MM : Je pense qu’il serait temps qu’il y ait une nouvelle médaille d’or ! Depuis moi et Absalon, ça fait quand même 16 ans ! À l’époque on allait chercher une médaille systématiquement et depuis il n’y en a pas eu (NDLR : chez les hommes - Julie Bresset a été championne olympique 2012 chez les femmes). Après ils ont un excellent réservoir, Victor Koretzky est capable d’aller chercher une médaille, voire plus. Mais Tom Pidcock est au-dessus selon moi. Je voyais plus Van Der Poel au début mais puisqu’il ne fait finalement pas les Jeux en VTT, Pidcock est le grand favori. 

FS : Vous avez débarqué avant votre titre olympique de 2000 avec l’étiquette de favori, quatre ans après le bronze d’Atlanta et quelques semaines après le titre de champion du monde. Cette pancarte, les Françaises Pauline Ferrand-Prévot et Loana Lecomte l’ont. À quoi doivent-elles s’attendre, qui plus est en France ? 

MM : Pauline Ferrand-Prévot va avoir une très grosse pression. Est-ce qu’elle va enfin être capable de la gérer ? C’est la grande interrogation. Loana Lecomte est très forte aussi mais pour moi une chose est sûre, on aura des médailles en VTT cette année. 

FS : Vous allez de nouveau être sur le Tour de France avec un partenaire de l’organisation. Les journées sont toujours chargées sur la Grande Boucle mais on devine que l’émotion devrait être importante avec Lenny Martinez présent en course… 

MM : Ça va tout changer. En plus, avant j’étais au Relais Étape, je ne bougeais pas. Là c’est la première année où je vais être chauffeur, donc je serai sur la course ! Les places sont chères. Je suis cette année avec Mondial Relay et même si je ne suis pas avec l’organisation du Tour en elle-même qui m’aimait bien avec mon rôle en relations publiques, j’ai besoin d’être au cœur de la course. Je vais commencer mes journées vers les bus d’équipes donc je vais pouvoir aller voir mon petit Lenny tous les jours ou presque (sic). 

FS : Sa présence sur le Tour de France est une surprise (NDLR : Lenny Martinez devait participer à la Vuelta). Que pensez-vous de ce changement surprenant et plutôt inhabituel en ce qui concerne la Groupama-FDJ ?

MM : Maintenant on s’adapte beaucoup plus par rapport à avant, à la fatigue et aux événements sur les courses. Le suivi des équipes est bien meilleur et les données parlent aussi. 

FS : Après un début de saison assez impressionnant, Lenny est passé au travers sur le Tour de Suisse. Ne risque t’il pas d’arriver au Tour trop juste alors que son pic de forme était prévu pour la fin août ? 

MM : Même moi j’en sais pas plus que vous ! Lui il a un mental d’acier, il va donner le maximum. Au vu de ses bémols sur le Tour de Suisse, on peut se dire qu’il aura des coups de moins bien. Mais entre ça et abandonner en étant complètement rincé… Lenny n’est absolument pas rincé. Il a fait les Championnats de France, il m’a dit qu’il était en grande forme sur les 250 bornes. Il a juste subi une cassure et il lui a manqué dix mètres pour rentrer dans le groupe. Les médecins de la Groupama-FDJ ont décrété qu’il était aussi bien qu’en début de saison avec ses prises de sang. 

Finir le Tour évidemment, faire des coups d’éclat ? Il va essayer. Lenny a toujours envie de faire beaucoup après il va s’adapter à sa situation physique. Il m’a dit “si je peux, je peux”. Et pareil s’il ne peut pas. Ce ne sont pas les médias qui sont légitimes et dire “il va se cramer, c’est fini, on n’avait un seul jeune”. On ne se crame pas parce qu’on va faire le Tour. Je suis conscient que tout ce que va faire Lenny sur le Tour sera bénéfique si un jour on veut le voir au plus haut du classement ou jouer un maillot à pois. L’année prochaine il risque d’avoir un rôle de leader s’il évolue et là c’est une chance de ne pas avoir ce rôle. De pouvoir apprendre et d’être libre. Il n'a pas une approche du Tour avec des responsabilités à hautes tensions. Il prend le départ et il fait ce qu’il veut : c’est magique ! 

FS : On doit vous poser la question après la mention d’un rôle de leader pour le Tour de France 2025. Au sein de la Groupama-FDJ ou à l’étranger (NDLR : Martinez est annoncé avec insistance du côté de la Bahrain Victorious la saison prochaine) ? 

MM : Leader ou équipier, je ne peux rien dire ! J’ai encore envie que Lenny me parle ! (Rires). Il est plutôt clair sur le sujet, c’est lui qui gère les médias et il est très prudent. 

FS : Côté sportif et si l’on s’en tient aux déclarations de Marc Madiot, David Gaudu ne sera pas sur-protégé et les électrons de l’équipe auront des bons de sortie. C’est assez inhabituel à la Groupama-FDJ et cela laisse de la place pour les Martinez, Grégoire ou Madouas. 

MM : C’est un tournant mais il faut être conscient que les grandes armadas ont un poids bien supérieur par rapport aux équipes françaises. Néanmoins, je crois en des coups d’éclat. Je pense qu’on va vivre beaucoup de victoires françaises cette année sur le Tour, plus que la seule ou les deux espérées à chaque édition. Rien qu’avec la forme de Decathlon-AG2R, ça promet. 

FS : De quoi est capable Lenny sur ce Tour ? 

MM : Il veut écrire sa propre histoire. C’est lui, c’est Lenny. On parle souvent de mon père, de moi mais Lenny veut marquer son empreinte. Admettons qu’il aille faire des points en haut d’un col et qu’il monte sur un podium, même provisoire, là c’est parti et c’est un grand boum. Je sais pas, on verra ! C’est impossible à dire. C’est vrai qu’il n’arrive pas dans une forme optimum par rapport au début de saison, il aurait dû partir en stage d’altitude c’est incontestable. Ça joue beaucoup. Il part donc selon moi avec un léger handicap face aux autres coureurs mais il n’a pas les mêmes responsabilités. Donc sur un malentendu comme on dit… 

FS : Avec cette sélection inattendue, son programme est bouleversé. Après un Tour d’Espagne historique la saison passée (NDLR : Lenny avait porté le maillot rouge de leader pendant deux jours, devenant le plus jeune de l’histoire de la compétition), pourrait-il tout de même être présent sur la Vuelta ? 

MM : Tout dépend du Tour. Si ça ne va pas et qu’il abandonne au bout d’une semaine, il rentre à la maison, il part en altitude et il prépare la Vuelta. Ils sont quand même habitués aux changements fréquents. 

FS : D’où la présence sur le Tour après les déconvenues en Suisse ? 

MM : Quand on est complètement vidé chez les pros, même sur une étape de 80 bornes, tu ne peux pas aller chercher les meilleurs à ce niveau-là. Soit t’es bien, soit t’es pas bien. Il n'y a pas de juste milieu. 

FS : Tout n’était d’ailleurs pas à jeter. Il fait un bon contre-la-montre le dernier jour…

MM : Il fait un très bon contre-la-montre (6e) ! Son corps a vite réagit. 

FS : En guise de conclusion, on se doit de recueillir votre avis. Qu’attendre du Tour ?

MM : Pogacar face à Vingegaard, forcément ! Et pourquoi pas une révélation un peu plus jeune pour s'immiscer dans la lutte.

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