Exclu - Rocco Commisso (propriétaire Fiorentina) : "Besoin d'un partenariat pour faire progresser la Serie A"
Atteindre deux finales en une saison n'est pas donné à tout le monde et perdre les deux n'est pas facile à digérer. Surtout pour un président passionné comme Rocco Commisso qui, à l'aube de sa cinquième saison en tant que propriétaire de la Fiorentina, regarde l'avenir avec optimisme, sans pour autant cesser d'analyser le football italien dans le but, selon lui, de l'améliorer.
"Je suis encore déçu par les deux défaites, a-t-il déclaré à la veille de la nouvelle saison qui débute aujourd'hui, mais je regarde l'avenir avec confiance. Les défaites lors des deux finales sont douloureuses, mais il est important de regarder au-delà des résultats et de reconnaître les objectifs que nous avons atteints au cours de la saison écoulée. Nous avons bien terminé le championnat, nous avons participé à des compétitions européennes et nous avons montré que nous avions une équipe talentueuse et en pleine croissance".
La plus grande déception reste la défaite en finale de la Ligue Europa Conférence. "Avec West Ham, c'était une vraie déception, se souvient Commisso. Nous devons tirer les leçons de ces expériences et travailler sur notre capacité à conclure les matches avec succès. Nous sommes conscients de nos limites et nous ferons tout pour les dépasser."
Une saison à deux visages
Une saison à deux visages donc pour la Viola, avec une première partie décevante et une seconde qui a fait rêver "Rocco" et les supporters, ce qui a poussé le propriétaire à soutenir son entraîneur. "Je considère la deuxième partie comme un résultat extraordinaire. Tout ce qui a été fait dans cette partie de la saison m'a donné confiance pour renouveler le contrat de Vincenzo Italiano. Il voulait rester avec nous et cela m'a donné plus d'élan pour le confirmer".
La deuxième moitié de la saison dernière de la Fiorentina de Commisso a été la meilleure depuis que le chef de Mediacom a repris le club de Della Valle.
Le marché des transferts
Pour rendre son équipe compétitive, le président italien, qui a fait fortune en Amérique, est prêt à mettre la main à la poche pour faire rêver les supporters.
Dans le passé, la Fiorentina a été un protagoniste du marché avec d'excellentes transactions, comme celles de Dusan Vlahovic et Federico Chiesa, qui ont rapporté 135 millions d'euros, et des achats clairvoyants, comme Arthur Cabral et Luka Jovic pour seulement 15 millions d'euros.
"Si je regarde les performances de Vlahovic et Chiesa, et que je les compare à celles de Cabral et Jovic, on peut dire que nous avons fait une bonne affaire. Les chiffres ne mentent pas. Les nôtres, ensemble, ont marqué plus de buts que les leurs", a déclaré Commisso.
La question du stade
Les contraintes bureaucratiques et la lenteur italienne ont tellement engourdi Commisso qu'il a décidé de tout laisser entre les mains des grands décideurs de la Serie A...
"Je ne veux plus entendre parler du stade, attendons de voir ce qu'ils vont décider, a déclaré Commisso, réaffirmant l'importance d'une vision à long terme et d'un investissement dans le football italien. La Fiorentina, pour être compétitive au niveau international et attirer les meilleurs talents, doit augmenter ses revenus. Aujourd'hui, la Viola a 100 millions de fans, alors que la moyenne des 20 meilleures équipes européennes est de plus de 400 millions, a-t-il ajouté. La modernisation des stades et des infrastructures est fondamentale pour garantir un avenir solide au football italien".
Partenariat privé/public
Enfin, une vision qui fait appel au gouvernement italien : "je leur demande de s'impliquer davantage dans ce secteur et de créer un environnement favorable à la croissance de notre sport - le football est l'une des plus grandes industries de notre pays".
Un partenariat entre les secteurs public et privé, comme cela se fait dans d'autres pays (les États-Unis, la Turquie et la Pologne, pour n'en citer que quelques-uns) est la vision de Commisso, qui souligne l'importance des investissements du gouvernement pour moderniser les stades et promouvoir la compétitivité du football italien au niveau international.
"Nous avons besoin d'un partenariat pour faire progresser la Serie A, a-t-il déclaré. "Nous devons travailler ensemble pour créer un cercle vertueux d'investissements et assurer une croissance durable. Ce n'est qu'ainsi que nous pourrons être compétitifs au niveau international et donner à nos supporters ce qu'ils méritent".
