Exclusivité Flashscore : Djibril Cissé a rechaussé les crampons pour la Kings League

Le maillot est vert comme celui du Panathinaïkos qu'il a porté de 2009 à 2011. "Ils ont choisi les bonnes couleurs", sourit Djibril Cissé, le "jugador 13" des Troncos pour la 2e journée du "split 2" de la Kings League. Sa coiffure est évidemment assortie, parce que "Djib" et le style, ça n'a toujours fait qu'un.

À l'image de Ronaldinho, l'Arlésien est venu faire une pige pour la compétition de football à 7 foutraque sortie de l'imagination débordante de Gerard Piqué. Et c'est vrai que le concept excentrique de ce tournoi colle parfaitement à la personnalité de Cissé, même s'il garde en lui une forme de timidité au moment de répondre aux questions de Flashscore après la victoire de son équipe contre le Pio FC (7-3).

Mais comment s'est-il retrouvé dans la Cupra Arena, un immense hangar situé dans la Zona Franca de Barcelone d'ordinaire réservée au ballet des camions venues décharger leurs marchandises ? "J'avais déjà un peu regardé des matches de Kings League et j'ai pu échanger avec l'un des membres, raconte-t-il. C'est comme ça que j'ai été mis en contact avec Pertxitaa (streamer aux 2,4 millions d'abonnés sur Twitch, ndlr), le président des Troncos."

Toujours buteur dans l'âme

Chez les Troncos, le flocage doit être un nom d'arbre. L'homme aux 41 sélections et deux Coupes du monde avec les Bleus a opté pour le numéro 9 surmonté du surnom "Platane". Et c'est vrai qu'en regardant les matches de Kings League, on retrouve une partie d'humour absurde qui fait penser à la série créée par Éric Judor. À 2 minutes de la fin de chaque période, un immense dé aux couleurs du dernier opus de Fast and Furious est lancé sur la pelouse. Cette fois, c'est le 1 qui tombe : 6 joueurs de chaque équipe se mettent sur le côté et c'est parti pour un "goal à goal" avec des frappes déclenchées du rond central : "c'est rigolo et il ne faut pas le comparer avec du football, plaide l'ancien joueur de l'OM. C'est un autre sport, un dérivé du football comme peut l'être le futsal ou le beach soccer. Ça prend bien, c'est différent et attractif. Il y a un aspect plus ludique". 

Sur le terrain, ses réflexes de compétiteurs sont vite revenus. Déplacements, encouragements après l'ouverture du score du Pio FC, volonté de jouer avec ses coéquipiers : Cissé veut bien faire, ça se voit à chaque prise de balle, même si les conditions sont difficiles : "je suis arrivé à Barcelone à 11h ce matin, je ne me suis pas entraîné avec mes coéquipiers, je n'avais jamais joué avec eux. Le terrain est très très petit, je vous le garantis. Or, je suis un joueur qui a toujours aimé avoir des espaces". Il a beau avoir 41 ans, le vainqueur de la Ligue des champions avec Liverpool reste un buteur dans l'âme et on le sent chagriné de n'avoir pas fait trembler les filets. 

Plusieurs fois en position de frappe, Cissé est passé proche de marquer sur son premier tir. Mais sur un terrain synthétique, avec une ligne défensive adverse très basse, ce n'est pas si facile, y compris pour un joueur de cet acabit, ancien meilleur buteur de Ligue 1 : "ce placement compromet beaucoup de choses mais je pense qu'on aurait pu essayer de me toucher un peu plus. Mes coéquipiers n'ont pas assez osé, je trouve. Mais à part ça, l'expérience est très cool". 

Première star française invitée à participer

Un mois après le Final 4 du "split 1" disputé au Camp Nou, le "split 2" a démarré la semaine dernière avec comme nouveauté une Queens League qui suit le même modèle que la version masculine. Seize caméras, une cabine VAR : Kosmos voit les choses en grand pour diffuser sur Twitch et les bonnes vieilles chaînes de télévision, à commencer par la locale et influente TV3, diffusent en léger différé. Le succès est grandissant et le modèle s'exporte déjà au Brésil avec un certain Neymar comme figure de proue. 

Le marché français pourrait intéresser Piqué et cela ne semble pas être un hasard si "Djib" est la première star française conviée. Et si c'était lui l'image de Kings League en France ? Cissé ne veut pas trop en dire mais, comme l'ancien défenseur du Barça, il sait reconnaître les bonnes idées : "j'ai vu Gerard tout à l'heure, on a discuté un petit peu. On reste en contact et on verra ensuite..." Il n'est pas exclu de le revoir en cours de compétition et peut-être plus si affinités.