Face à leurs doutes collectifs, Lens et l'OM sont à la recherche d'un point d'inflexion
La dernière venue de l'OM à Lens a coïncidé avec l'ultime apparition de Dimitri Payet en Ligue 1. Un mouvement d'humeur, une claque sur Yannick Cahuzac et le Réunionnais, buteur quelques minutes plus tôt, clôturait sa deuxième séquence marseillaise.
Le retour à Bollaert reste important pour les deux équipes mais les Sang-et-Or et les Olympiens ne caracolent plus en tête du championnat. Les deux clubs cumulent 13 points (l'OM compte un match en moins) et ne parviennent pas à décoller, à commencer sur le plan du jeu.
Lens toujours en quête de repères
La défaite à Eindhoven contre le PSV (1-0) mercredi a mis un terme à une série de 9 matches sans défaite toutes compétitions confondues. Demeure celle en Ligue 1 qui tient le 24 septembre et un succès contre Toulouse (2-1). Lens avance à petits pas et cale à nouveau quand on pense que la machine est enfin lancée. Ce fut le cas après l'enchaînement de 3 succès de rang contre Toulouse, Strasbourg (2-1) et contre Arsenal (2-1) qui ont été suivis de trois résultats nuls, puis contre Nantes (4-0), premier carton de la saison, enchaîné par un nul sans but contre Lorient et un revers contre le PSV mercredi soir.
Les Sang-et-Or sont donc à la recherche de régularité dans la victoire. Dans un championnat homogène où une victoire peut faire remonter de plusieurs rangs, il ne faut malgré tout pas perdre de vue le fait qu'un écart est en train de se creuser petit à petit entre les 5 clubs de tête et le reste de la meute. "Je ne peux pas nier qu'au vu de notre position, c'est un match qui revêt une importance pour se rapprocher des 8 premières places, ne s'est pas caché Franck Haise. On verra pour la suite car des équipes ont pris beaucoup d'avance".
Pour Lens qui a battu deux fois l'OM la saison dernière, la venue des Olympiens doit non seulement participer à oublier le premier revers de la saison en C1 mais aussi affaiblir un concurrent direct qui n'est pas au mieux non plus. "L'OM est une équipe solide, qui encaisse très peu de buts, qui concède encore moins d'occasions, a admis le coach artésien. C'est très hermétique en championnat. On devra trouver des solutions face à ce bloc qui n'en laisse pas beaucoup".
Surtout, Haise veut voir moins de déchet que contre le PSV et, si possible, un joueur capable de déséquilibrer l'adversaire par une accélération ou un dribble, même si ce profil manque, de son aveu même, à son équipe.
L'OM ne veut pas basculer dans le rythme adverse
Le déplacement de l'OM sur la pelouse de l'AEK jeudi a permis de prendre 3 points importants dans la perspective de la qualification directe pour les 1/8 de finale de la Ligue Europa (2-0) mais il a aussi rassuré sur certains aspects. Même si son jeu au pied reste intermittent, Pau López a réalisé des parades capitales loin d'être superflues pour la confiance du gardien espagnol, peu à son aise depuis plusieurs semaines.
Il semble aussi que l'air athénien a fait du bien à Geoffrey Kondogbia. Le milieu défensif, qui retrouve ce dimanche son club formateur, a fait oublier l'absence pour blessure de Valentin Rongier et son duo avec Jordan Veretout apporte stabilité et projection dans le 4-2-3-1 de Gennaro Gattuso. "Kondogbia est un joueur de très haut niveau, ça carrière parle pour lui, a affirmé l'Italien. Je tiens à souligner son humilité, c'est un exemple pour les plus jeunes. On a besoin de joueurs comme lui pour grandir".
L'entraîneur calabrais n'a pas encore acquis de grandes certitudes, notamment en attaque. Forfait en Grèce, Pierre-Emerick Aubameyang a été suppléé par Vitinha, vaillant mais maladroit. Avec Amine Harit, Olympien du mois d'octobre qui peut se montrer très influent avant de disparaître de longues minutes, Iliman Ndiaye et Ismaïla Sarr, la complexité est d'obtenir le meilleur rendement au même moment, ce qui n'a guère été le cas depuis le début de saison. Une chose est certaine : le Gabonnais sera bien disponible.
Malgré tout, Gattuso a refusé de voir dans ce déplacement dans le Nord un moment charnière dans la saison. "Ce ne sera pas un rendez-vous capital pour notre saison, il reste énormément de matches, a-t-il considéré. Nous allons affronter l'équipe qui court le plus en Ligue 1, ça va être un grand match. Nous n'avons pas préparé le match dans les meilleures conditions compte tenu du match européen mais ce n'est pas une excuse".
Près de deux mois après son arrivée à Marseille, c'est pourtant le genre de choc qui peut exposer l'ensemble des progrès réalisés dans la conduite d'un match à haute intensité : "je suis ici depuis 50 jours, nous n'avons pas atteint la perfection mais nous avons amélioré certaines choses. Ce qui m'intéresse, c'est de passer la première pression pour installer notre jeu. Ce que je ne veux pas, c'est que nos matches ressemblent à du ping pong". S'il veut retrouver "la même mentalité que face à Lille", Gattuso sait que son équipe rencontrera "des difficultés contre Lens, c'est certain" et refuse de mettre une pression supplémentaire sur les épaules de ses joueurs. En cas de défaite, elle sera très certainement sur les siennes.