Faux agent sportif ? juste "un homme de confiance" plaide le fils Galtier
À deux reprises, en 2017 et 2019, John Valovic-Galtier avait échoué à l'examen d'agent de joueurs. À l'occasion, il avait rencontré Tristan Sauzon, jeune licencié en droit qui avait, lui, décroché haut-la-main sa licence de la Fédération française de football.
En 2022, ses relations avec la société lyonnaise Score Agencies s'étant dégradées, John Valovic-Galtier crée sa propre agence, Player Agency, à Cassis (Bouches-du-Rhône).
À cette époque, l'activité d'agent de joueurs de M. Sauzon est alors réduite à peau de chagrin. En cinq ans, il n'a réalisé qu'un très maigre chiffre d'affaires, avec un seul joueur, et il vit en réalité de son poste d'assistant d'éducation dans les collèges et les lycées.
Pour l'accusation, Tristan Sauzon, un des huit prévenus de ce procès, va servir de couverture à son associé : lui avait le fameux sésame de la FFF permettant de signer des transferts de joueurs, John Valovic-Galtier avait le portefeuille de joueurs. "J'ai grandi dans le monde du foot", reconnaît John Valovic-Galtier, fort de plusieurs années de collaboration comme conseiller sportif à Score Agencies, où travaillait l'agent de son père.
L'analyse du transfert de Christophe Galtier du PSG au club qatari de Al Duhail à l'été 2023 illustre, pour l'accusation, le poids réel de son fils dans des négociations officiellement conduites par M. Sauzon.
La présidente du tribunal interpelle ce dernier, qui n'apparaît qu'à la signature officielle du transfert : "On n'a même pas de messages où John Valovic-Galtier vous dit : 'Tu en penses quoi ?' Vous semblez ne pas compter pour grand-chose dans cette opération".
Pour le transfert de Galtier et ses collaborateurs dans l'émirat, Player Agency avait touché une commission de deux fois 232 000 euros.
Le tribunal s'est également penché sur les flux d'argent entre Score Agencies et la société Football Avenir de John Valovic-Galtier durant leurs années de collaboration. Ce dernier est alors "conseiller sportif" de joueurs officiellement gérés par Score Agencies.
Les factures de Football Avenir s'affichant sur les écrans du tribunal sont laconiques. Seul intitulé : "Prestations de service: 150 demi-journées à 1 000 euros".
Les factures de John Valovic-Galtier n'étaient pas détaillées, reconnaît David Venditelli, alors patron de Score Agencies : mais "en interne, à l'agence, on sait quel travail il faisait", poursuit-il, sans autre précision.
En rapprochant la commission de 417 600 euros encaissée par Score Agencies en septembre 2021, à l'occasion du transfert de Christophe Galtier comme entraîneur de Lille à Nice, et la facture réglée à Football Avenir pour 179 280 euros, le tribunal cherche à savoir s'il n'y avait pas un accord de rétrocession entre les deux sociétés.
Derrière l'agent de joueurs officiel de Score Agencies, Alexandre Bonnefond, c'était en fait le fils Galtier qui faisait le réel travail de négociateur, selon l'accusation.
Dans ce dossier, où sont également poursuivis le président du Toulouse football club, Damien Comolli, où le directeur général du Dijon FCO, Emmanuel Desplats, le réquisitoire du parquet de Marseille est attendu mercredi.