Il est "l'autre" Martínez de Ligue 1. Si l'Asturien Luis Enrique Martínez jouit d'une réputation internationale, le Catalan Carles Martínez, lui, débute sa carrière au sein de l'élite. Adjoint de Philippe Montanier intronisé cette saison, le technicien profite de la campagne européenne pour s'extirper d'un début de saison en demi-teinte avec Toulouse.
Jusqu'à présent, les Violets n'ont gagné que deux fois et leur dernier succès remonte au 1er octobre dernier, contre Metz (3-0). Cela fait donc 4 journées que le Tèf fait du surplace ou presque et la fin de match contre Le Havre a coûté 3 points qui l'auraient propulsé dans le haut de tableau a confirmé une friabilité défensive que le rendement offensif ne peut compenser (2-1).
Attention au précédent nantais
10e attaque et 12e défense, Toulouse accumule les matches nuls (5) et n'a qu'un point d'avance sur Metz, en position de barragiste. Le déplacement à Lille, 5e, contre une équipe invaincue depuis le 26 septembre dernier toutes compétitions confondues, pourrait-elle être de nature à précipiter la fin du mandat de Martínez ? La victoire historique contre Liverpool en Ligue Europa (3-2) qui place Toulouse en position de barragiste constitue un point très positif à mettre à son actif mais, dans un championnat désormais à 34 journées, les marges de manoeuvre se réduisent.
Prendre la suite d'un entraîneur victorieux n'est jamais simple et même s'il s'inscrit dans la continuité de Montanier, le Catalan est nécessairement confronté à un héritage. Par ailleurs, plusieurs cadres sont partis. Si le départ de Maxime Dupé a été compensé par la promotion de Guillaumes Restes, les fins de contrat de Brecht Dejaegere, Branco van den Boomen et Stijn Spierings ont indiqué un changement de cycle même si le dernier nommé est revenu de Lens en prêt à la mi-septembre.
Dans ses conférences de presse, et notamment la dernière en date au moment d'affonter le LOSC, Martínez évoque le "process", c'est-à-dire le cheminement qui mène au succès. En d'autres termes, si le résultat demeure forcément la valeur-étalon du sport, la manière dont on arrive au résultat lui est plus important que le résultat en lui-même. Pour l'heure, le Tèf n'arrive pas à se sortir du dédale dans le dernier tiers adverse. Depuis leur succès contre Metz (3-0), les Violets n'ont inscrit que trois buts en 4 matches de championnat et n'ont plus enregistré le moindre succès.
Dans une Ligue 1 qui peut offrir une place dans le haut de tableau en une seule journée, les bilans restent tronqués. Néanmoins, la réussite en Ligue Europa ne doit pas faire oublier les obligations sur la scène hexagonale. La saison dernière, Nantes a connu ça et a sauvé sa peau dans les dernières minutes. À 6 matches de la fin d'année, avec des déplacements à Lille, Nice et Lyon ainsi que les réceptions de Lorient, Rennes et Monaco, Toulouse n'est pas gâté par le calendrier. Si Carles Martínez a un fil d'Ariane, le coup de ciseaux n'est pas très loin.
