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Fin de l'ère Aulas à l'Olympique Lyonnais : et maintenant, what's going Gone ?

François Miguel Boudet
L'OL et Jean-Michel Aulas, une histoire de 36 ans
L'OL et Jean-Michel Aulas, une histoire de 36 ansProfimedia
Idole à Lyon, personne qu'on adore détester avec, malgré tout, une pointe d'admiration ailleurs, Jean-Michel Aulas n'est plus le président de l'Olympique Lyonnais. 36 ans après son arrivée à la tête du club fanion de la capitale des Gaules, il laisse une empreinte durable sur le football français, masculin comme féminin.

John Textor a beau avoir vécu l'un des matches les plus fous de toute l'Histoire du championnat du France, il n'en a pas perdu pour autant les raisons de son passage qui avait finalement peu à voir avec le rocambolesque OL-Montpellier (5-4) et le quadruplé d'Alexandre Lacazette. Le nouveau propriétaire de l'Olympique Lyonnais était présent entre Rhône et Saône pour mettre un point final à l'ère Jean-Michel Aulas.

À 74 ans, l'emblématique président avait certainement compris que l'épilogue se rapprochait et devenait inéluctable. La vente au groupe américain Eagle était déjà une amorce de départ quoique Textor avait garanti que JMA resterait à la tête de l'entité encore trois saisons. Las, la promesse a fait long feu, à peine 5 mois.

Construction sur la durée

Jean-Michel Aulas a créé une rivalité avec l'Olympique de Marseille et tout le paradoxe est qu'il a été appuyé dans sa démarche de rachat de l'Olympique Lyonnais par un certain Bernard Tapie. Mais là où le Boss phocéen était un solitaire du pouvoir, principalement accaparé par des enjeux personnels, JMA a lui bâti sur la durée, preuve en est la qualité de la formation lyonnaise érigée en modèle avec, comme symbole éclatant, l'avènement de Karim Benzema. Depuis 1987, il a évolué pas à pas : remontée en Ligue 1 en 1989, retour en Coupe d'Europe en 1991, nouvelle dimension prise avec l'entrée dans le capital du club de Pathé et l'arrivée de Sonny Anderson, un trophée remporté en 2001 (Coupe de la Ligue) annonciateur d'une hégémonie fabuleuse avec 7 titres de champion de rang, une performance inédite que même le PSG version QSI n'a jamais approché. 

Il y a eu des exploits européens : Lazio en coupe de l'UEFA en 1995, élimination du Real Madrid en 1/8 de finale de Ligue des Champions en 2010 (rares sont les clubs étiquettés "bête noire" du club merengue en Europe) et de Manchester City en 1/4 de finale en 2020, une 1/2 finale de Ligue Europa en 2017. Il y a aussi eu les déceptions continentales : le revers en barrages de C1 contre Maribor en 1999, les éliminations cinglantes en 1/2 finale contre le Bayern en 2010 et en 2020 en C1, le penalty non sifflé sur Nilmar en 1/4 de finale contre le PSV en 2005, le but assassin de Pippo Inzaghi en 1/4 de finale contre le Milan en 2006 ou encore la sortie de route en 1/2 finale de C3 contre l'Ajax en 2017.

Il a manqué simplement une finale européenne même si, en 2018, le Groupama Stadium a accueilli la finale de Ligue Europa remportée par l'Atlético de Madrid contre l'Olympique de Marseille. Si cet événement a été marqué par un chant dans un langage peu châtié à l'encontre de Jean-Michel Aulas de la part des supporters marseillais, ce match a aussi montré la réussite du modèle lyonnais, à une époque où être propriétaire de son stade pour maximiser les revenus est une obligation. C'est aussi cela qui a permis de vendre l'OL à un groupe américain alors que la section masculine n'a plus rien gagné depuis son triplé Ligue 1-Coupe de France-Trophée des champions en 2012.

C'est peut-être là le seul écueil de ses 36 ans de président : un recrutement dispendieux et manqué trop axé Ligue 1 (Yoann Gourcuff notamment) qui a affaibli la concurrence hexagonale sans valoriser l'effectif lyonnais et un manque d'ambition au moment de choisir un technicien qui aurait pleinement contribué à aller chercher la Ligue des Champions à un moment où l'OL en avait vraiment les capacités. 

La seule vraie star de l'OL

Jean-Michel Aulas n'a jamais eu peur d'être clivant. Aimé à Lyon comme il peut être franchement détesté ailleurs, sa découverte de Twitter a offert de savoureuses passes d'armes avec les journalistes dans une syntaxe souvent étonnante mais elle témoignait aussi d'un certain décalage avec l'époque. Pour autant, son bilan sportif est éloquent, avec également 8 titres européens avec la section féminine devenue une référence absolue (et qui devrait lui permettre de présider la future ligue professionnelle actuellement en gestation) et une entrée dans le capital de l'ASVEL, l'un des géants du basket hexagonal. 

À l'heure où les clubs sont rachetés par des groupes, des consortiums impersonnels, Jean-Michel Aulas personnifiait l'Olympique Lyonnais et même si de grands joueurs ont porté le maillot des Gones, la star du club c'était lui. C'était aussi son meilleur défenseur, son meilleur garant, son meilleur étendard. John Textor sait ce qu'il perd, mais avant de retrouver un personnage aussi charismatique et emblématique d'un club et d'une ville, il faudra bien plus que de l'argent voire des résultats. Il faudra une vision, la même que celle qui a permis à l'OL de passer de club anonyme criblé de dettes en 1987 à acteur incontournable du football français et continental en 2023. 

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