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FlashFocus : Les Girondins de Bordeaux, plus de grandeur mais beaucoup de décadence

Gérard Lopez
Gérard LopezThibaud Moritz / AFP
Les Girondins de Bordeaux sont une institution centenaire du football français. Depuis la vente par M6 en 2018, ils ont coulé par le fond. L'arrivée de Gérard Lopez en 2021 a mis le dernier clou sur le cercueil du club au scapulaire désormais obligé de repartir d'en bas, avec toujours l'espoir de revenir au sommet mais sans aucune garantie.

Les Girondins de Bordeaux sont un monument du football français mais un coup de tractopelle en 2024 est bien plus fort que toutes les briques posées depuis 1920. Le club 6 fois champion de France, la dernière en 2009, en a vu passer des présidents mégalos, des propriétaires qui n'ont pas toujours su comment gérer un club de football, de l'innénarrable Claude Bez dans les années 80-90 à King Street. Et si l'ère M6  n'a pas toujours été une réussite, le club au scapulaire a toujours joué le haut de tableau.

Et puis Gérard Lopez est arrivé. En moins de 3 ans, le FCGB est passé de la Ligue 1 aux tréfonds du National 2. Le statut professionnel acquis en 1934 ? Envolé. La section féminine qui, il y a encore peu, luttait pour une qualification en Ligue des Champions ? Envoyée en Régional 1 (4e division) sans émoi après la descente en fin de saison dernière. Le centre de formation ? Disparu. Les sections U19 et U17 sont rayées et seuls les U18 et U15 subsistent, condition sine qua non pour ne pas chuter encore plus bas. La réserve en N3 a accueilli les renforts de Rio Mavuba et Paul Baysse, glorieux anciens, pour compléter une équipe qui peine à aligner ne serait-ce qu'onze joueurs au coup d'envoi. Très conciliante, la commission des compétitions de la Fédération Française de Football réunie en urgence au mois d'août a validé le report de la 2e journée contre Poitiers. Les Girondins sauveront un point à la dernière minute grâce à un but de... leur gardien Lassana Diabaté !

Mais comment le club au scapulaire, l'un des plus respectés et populaires de l'Hexagone, a-t-il pu tomber aussi bas et en aussi peu de temps ? 

Gérard Lopez, caillasse et casseroles

Mais avant de raconter la chute, il faut remonter au début des années 1990, quand l'informatique s'impose petit à petit dans la vie des affaires puis de la vie quotidienne. Diplômé de l'Université Miami (Ohio), Gérard Lopez a fait fortune en investissant dans le secteur des nouvelles technologies liées à l'informatique. Son coup de génie : avoir mis des billes dans Skype avant de revendre la société à Ebay pour 4,1 milliards de dollars. Mais il ne s'arrête pas au conseil financier et à la gestion d'actifs privés. En 2014, il deale avec le gouverneur du district autonome d'Iamalo-Nénetsi et un représentant de Vladimir Poutine pour faire venir des investisseurs asiatiques et moyen-orientaux et faire fructifier la plus grande réserve mondiale de gaz. Le capital de sa société grimpe jusqu'à 12 milliards de dollars et, à la suite de la première invasion russe en Ukraine, il revend ses parts. Courtage et investissement dans le domaine de l'énergie et cryptomonnaie : Lopez bondit sur toutes les bulles spéculatives à la mode. Une question reste en suspens : quelle est précisément sa richesse personnelle ?

Comme beaucoup de millardaires, il a une marotte : le sport de haut niveau. Et si le football n'a pas été épargné par l'homme d'affaires, celui du sport automobile non plus. Lopez arrive dans la posture du sauveur de Renault après le Singapore Gate. Quelques mois plus tôt en 2008, Flavio Briatore, alors directeur de l'écurie, avait intimé à Nelson Piquet Jr de s'écraser volontairement contre l'un des murs du circuit asiatique. Son acte avait permis à son coéquipier Fernando Alonso de remporter la course. Misery, shame and scandal in the family : Renault F1 est dans la tourmente du scandale... jusqu'à ce que Lopez prenne les rênes.

Il rachète l'écurie, rebaptisée Lotus. Il voit grand pour redorer le blason de l'équipe d'Enstone. Au début, tout marche sur des roulettes.  L'écurie a été chercher une 4e place au championnat constructeurs. Elle a aussi lancé Romain Grosjean et recruté Kimi Räikkönen en 2012. Seulement... En coulisses, tout n'était pas rose. Lopez dilapidait de l'argent à Monaco ou tentait d'acheter le RC Lens

En 2013, la supercherie éclate. Le pilote finlandais déclare à la presse qu'il ne reçoit plus son salaire et que le staff technique n'est pas payé. En toute logique, il quitte l'écurie pour Ferrari et le cauchemar recommence pour Lopez. Son entreprise est endettée à hauteur de 140 millions d'euros. Et comme aujourd'hui, pour compenser, l'homme d'affaires a poursuivi ses actions grâce à ses fonds propres. Bien évidemment, là aussi, cela ne marche pas. Les techniciens s'en vont en 2014 et la monoplace ne peut être développée au cours de la saison. En 2015, il est obligé d'abandonner car toujours endetté. Il change donc de sport, troque les moteurs pour le ballon rond. Le plus surprenant est que, malgré cette carte de visite, des clubs lui ont fait confiance, sans écouter les bruits de batterie de casseroles. 

Plus ou moins en vente constante depuis de nombreuses années, l'Olympique de Marseille est dans le viseur de Gérard Lopez. Mais Margarita Louis-Dreyfus, elle, a entendu l'orchestre dissonant et  préfère l'offre de Frank McCourt. Alors il jette son dévolu sur Lille en 2017. Trois saisons plus tard, Lopez avait dû déblayer du LOSC fin 2020, incapable de rembourser une dette de 120M€.

Six mois plus tard, il a récupéré un FCGB déjà au bord du précipice : il l'a précipité au fond du ravin. L'équipe descend en Ligue 2 en 2022. La remontée est encore possible au coup d'envoi de la 38e journée de la saison 2022-2023 mais, après l'ouverture du score de Rodez, un supporter excité débarque sur le terrain, pousse Lucas Buades, l'arbitre interrompt le match et le club perd le match et donc la montée sur tapis vert. Ensuite, c'est all-in : ou Bordeaux remonte en Ligue 1 en 2024 ou il sombre. À la table, Lopez n'avait pas une paire d'as mais un 2 et un 7. Et le bluff, ça ne fonctionne plus. 

À Bordeaux, la chute a été rapide et inexorable. Si des institutions comme les Rangers en Écosse, Parme ou la Fiorentina en Italie, Málaga ou le Recreativo de Huelva en Espagne avaient connu des déblacles financières qui les ont conduites tout au fond de la hiérarchie domestique, la France semblait à l'abri d'une telle déconvenue pour un club de cette envergure. Las, le football des fonds d'investissement a remplacé celui des notables de province. Plus d'argent peut-être et pas toujours. Mais des risques, quasi systématiquement. 

Les Girondins paraissaient à l'abri. Car derrière le club, il y a Bordeaux, une marque mondiale, le plus grand vignoble du monde, une richesse apte à attirer de riches propriétaires. Mais comme pour les chaix achetés par des milliardaires chinois qui n'ont aucune idée de la conception d'un grand cru avant de se lasser et de laisser leur acquisition en jachère, un club de football n'est pas une entreprise comme les autres : il faut des résultats sportifs et économiques pour rester à flots et passer avec réussite l'examen de la DNCG. 

En la matière, l'Hispano-luxembourgeois est un esthète. Échec avec Lotus en F1, échec à Lille, disparition de Mouscron en Belgique, situation catastrophique avec Boavista au Portugal : Lopez est un serial fracasseur et il faudrait un profiler pour comprendre son aptitude à planter toutes ses incursions dans le sport. Bordeaux n'a pas échappé à la règle. 

Avant la chute, 15 ans de décrochage

Si Gérard Lopez a été le dernier de cordée, Bordeaux n'a pas périclité du jour au lendemain. Entre les sept titres consécutifs de l'Olympique Lyonnais et le début de la domination du Paris Saint-Germain version QSI, les Girondins ont trouvé le temps de rafler un titre de champion de France. En 2009. Il y a 15 ans. Une éternité. 

Mais comme le dit l'adage, le plus dur, ce n'est pas d'arriver au sommet, c'est d'y rester. En décembre 2009, Bordeaux était leader du championnat avec 12 points d'avance et semblait irrésistiblement parti pour faire le doublé et s'imposer comme le nouveau patron de la Ligue 1 après des années d'ultra domination des Gones. Six mois plus tard, les Girondins ne seront même pas européens. Et ce n'était que le début de 15 ans de choix terriblement médiocres, sportivement, financièrement, humainement. 

14 entraîneurs différents en 15 ans après que Laurent Blanc a décidé que le costume d'entraîneur de Bordeaux était trop petit pour lui. Du grand nom, du local, de glorieux anciens, du coach en devenir. Seul Francis Gillot fera plus de deux saisons sur le banc, et pour conséquence, il décrochera le seul trophée du club dans cet intervalle, la Coupe de France 2013. Coïncidence ?

On ne s'amusera pas à compter le nombre de joueurs ayant porté le maillot girondin en 15 ans, cela prendrait bien trop de temps. Mais c'est dans cet intervalle que Bordeaux est devenu un des symboles de tout ce qui ne va pas dans le football français. De par son statut de club historique du football hexagonal, il a voulu continuer à jouer les premiers rôles, mais de la mauvaise manière : en attirant des joueurs confirmés de Ligue 1 et des anciens internationaux comme Jérémy Toulalan ou Laurent Koscielny avec de gros salaires, en tentant un ou deux coups à l'étranger, comme Diego Contento dont le passage est des plus oubliables. 

Objectif : que la mayonnaise prenne. Mais comment pouvait-elle prendre si l'entraîneur changeait tous les ans ? Obnubilés par la volonté d'avoir des résultats immédiats - le cancer du foot moderne - les dirigeants faisaient tout à l'envers. Et rien n'a changé quand M6, las, a lâché la rampe. 

Co-auteur du livre "Girondins de Bordeaux, enquête sur une descente aux enfers" avec Nicolas Paolorsi, Vincent Romain nous éclaire sur le contexte du rachat du club par Gérard Lopez à King Street pour 1€ symoblique : "M6 a vendu le club à King Street et GACP en 2018. Chacun a mis respectivement 70 et 2M€. King Street était un actionnaire ultra-majoritaire mais cette société est gérée par des financiers qui n'ont pas vocation à s'occuper d'un club de football. Donc GACP est intervnue comme operating partner, autrement dit comme le gestionnaire au quotidien, notamment sur la partie sportive. Or après le mercato 2019, entièrement géré par GACP, King Street s'est rendu compte qu'il s'était passé n'importe quoi. GACP avait autorisé des salaires démentiels au point que l'investissement initial était en péril. King Street a alors racheté les parts de GACP et s'est donc retrouvé seul aux manettes des Girondins, victime de sa naïveté et de ses très mauvais choix managériaux". 

Avant leur arrivée, M6 avait eu la bonne idée de renvoyer l'entraîneur Gustavo Poyet, arrivé en cours de saison précédente, lui qui avait réussi à redresser le club et à le qualifier pour l'Europe. Son crime ? Se plaindre sur la place publique que sa direction avait transféré Gaëtan Laborde sans l'en avertir au préalable. Savoureux, quand on sait que cette 6e place en 2017/2018 est la dernière réelle saison d'envergure des Girondins.

Le tout alors que le centre de formation continue de produire des jeunes de qualité. Des preuves ? Elles se nomment Jules Koundé et Aurélien Tchouaméni, qui évoluent aujourd'hui dans les deux plus grands clubs espagnols et sont des piliers de l'Equipe de France. Ce qu'ils ont rapporté ? En prenant en compte les bonus ultérieurs, 50 millions d'euros. Qu'est devenu cet argent ? Aucune idée. Au vu des pedigrees des deux joueurs, ce montant semble de toute façon indigent. 

Bordeaux ne sait plus acheter, ne sait plus vendre et ne sait plus garder un entraîneur sur le long terme. Pas étonnant donc qu'en 2022, quatre ans après le désengagement de M6 et un an seulement après l'arrivée de Lopez, le club perde sa place en Ligue 1 quelques mois après avoir perdu son invincibilité de 44 ans à domicile contre l'Olympique de Marseille, dernier bastion auquel se raccrochaient les supporters les plus assidus pour continuer de croire que Bordeaux avait un avenir. 

La solution de la revente du club s'est donc imposée beaucoup plus tôt que prévu. "King Street a consenti à ressortir de l'argent pour le club afin de financer la reprise des Girondins, explique Vincent Romain. Les autres candidats éventuels au rachat privilégiaient vraisemblablement la voie du redressement judiciaire". Le monde sort de la pandémie, les finances des clubs français ne sont pas au mieux, ce qui poussera Vincent Labrune à dealer avec CVC pour récupérer de l'argent frais, même à des conditions très défavorables. La LFP décide alors de modifier temporairement ses règles avec un article d'exception. "Si un club était placé en redressement judiciaire entre la fin de saison et le début de la suivante, il ne serait pas sanctionné d'une rétrogradation administrative automatique alors que c'est la règle de tous temps, explique le journaliste à Sud-Ouest. C'était une opportunité en or à saisir : le club pouvait rester en Ligue 1 et cela aurait également permis de réduire considérablement la dette. Néanmoins, cela aurait été difficilement appliquable en raison de la rupture d'équité que cela aurait créé avec les autres clubs ".

Mais pour de futurs investisseurs, la meilleure solution était un rachat un cran en-dessous : "rationnellement qu'il valait mieux reprendre les Girondins en Ligue 2 avec un redressement judiciaire et donc des dettes très réduites plutôt que de le reprendre en L1 avec un endettement considérable". Mais cette considération n'était pas celle qui arrangeait le plus King Street qui voulait sauver les meubles : "il lui était plus intéressant de trouver un repreneur par une procédure classique, avec un maintien en Ligue 1 et donc de l'endettement y compris la dette due à King Street. Donc c'est la voie vers Gérard Lopez qui a été choisie car sinon, la société perdait absolument tout".  

Écran de fumée

Dès son arrivée, Gérard Lopez comprend qu'il doit se mettre les supporters dans la poche pour renouer le lien populaire délité avec King Street et GACP. "Il a vite identifié qu'il y avait une vraie rupture entre ses prédécesseurs et les supporters dont les Ultramarines, rembobine Vincent Romain. Il s'est rapidement rapproché d'eux pour comprendre les problèmes, ce qui ne fonctionnait pas et ce qu'il fallait changer. Les écouter était loin d'être absurde car ce sont les supporters qui achètent les places, animent le stade et suivent l'équipe en déplacement".

Lopez revient à l'ancien écusson qui avait été changé sans discussion par les anciens propriétaires, réhabilite le responsable de la sécurité proche des ultras qui végétait dans un placard depuis de longs mois. "Et surtout, il a vendu son projet en disant qu'il était le seul à pouvoir garantir l'existence du club en Ligue 1". 

Or non seulement les Girondins ne sont plus en Ligue 1 mais ils ont plongé en National 2, le 4e échelon français. Un temps, Gérard Lopez a espéré vendre le club à Fenway en fin de saison dernière. Nouveau bluff de l'homme d'affaire. "La situation financière des Girondins est absolument dramatique et c'est pour ça que Fenway a fini par jeter l'éponge car le gouffre financier est considérable, constate Vincent Romain avant d'aligner des chiffres qui donnent le tournis. Pour prendre le contrôle du club et passer l'examen de la DNCG, il fallait mettre 40M€ sur la table sans aucune chance de les revoir puis des dizaines et des dizaines de millions d'euros pour parvenir à l'équilibre en restructurant tout le club. Sur le long terme, c'est peut-être faisable mais le risque est particulièrement élevé. Et puis reprendre les Girondins au printemps dernier, c'est récupérer une masse salariale délirante, 36M€ en comptant les charges, c'est-à-dire deux fois plus que le CA hors transferts qui était la saison dernière de 18M€. Et il faut aussi ajouter tous les coûts de fonctionnement, le remboursement des dettes à ses créanciers : King Street et Fortress, entre autres". 

On est bien loin de l'allégresse des 100 ans du Stade Chaban-Delmas où sont venues toutes les légendes du club, d'Alain Giresse à Zinedine Zidane en passant par Bixente Lizarazu et Christophe Dugarry. Mais parmi le parterre de stars présentes de 14 mai dernier, aucune n'a pu contribuer à trouver un repreneur viable. Avec une perte annuelle de 40M€ et une dette de 120M€, même un milliardaire y regarderait à deux fois avant de se lancer dans ce bourbier : "existe-t-il actuellement un tel investisseur passionné par les Girondins ? Je ne pense pas. Et puis Gérard Lopez a toujours voulu rester à la barre du club. Dans ces conditions, comment racheter le club ? On ne peut pas forcer un propriétaire à vendre". 

La montée ou la mort ?

Alors l'Hispano-luxembourgeois est toujours là, toujours aussi persuadé qu'il va tout régler et faire remonter les Girondins au sommet, comme un joueur au casino persuadé qu'il va se refaire. Ce comportement va avec l'ambition affichée de ne pas s'éterniser en N2 malgré la situation catastrophique. D'ailleurs, le propriétaire s'en donne les moyens. 

Ancien coach de Troyes notamment et également passé par le centre de formation de Monaco, Bruno Irles relève le challenge. Seulement 3 joueurs de la saison dernières sont restés. plusieurs anciens sont revenus comme Cédric Yambéré et Younès Kaabouni qui avait remporté la Gambardella en 2013. Le lustre du club permet aussi de ramener des joueurs passés en Ligue 2. 

Mais rien n'est simple, notamment au niveau du règlement. La qualification pour le 8e tour de la Coupe de France contre Seudre Océan pourrait être annulée sur tapis vert après qu'un gardien de but est entré comme joueur de champ alors que c'est interdit...ce que ne semblait pas savoir le délégué du match lui-même puisqu'il a autorisé Irles à procéder au remplacement.

L'arrivée d'Andy Carroll a eu le mérite de relancer l'attaque bordelaise : pour le retour de l'équipe au Matmut Atlantique, il inscrit un doublé contre Chateaubriant (2-2). Pour l'heure, avec 5 matches disputés, le FCGB ne compte qu'une seule victoire, est antépénultième du groupe B et premier relégable. 

Dans ce marasme, il y a néanmoins eu une éclaircie. Le FCGB a débuté la saison à huis-clos au stade Sainte-Germaine du Bouscat où évolue aussi les rugbywomen du Stade Bordelais, championnes de France en titre. Puis la société Stade Bordeaux Atlantique a consenti un effort substantiel, un loyer à 0€, pour donner un coup de pouce pour que les Girondins puissent évoluer au Matmut Atlantique, enceinte sans âme bâtie en périphérie de Bordeaux pour l'Euro 2016 au moyen d'un partenariat public-privé synonyme de gabegie ? Pourtant, cela a failli ne pas se faire : Gérard Lopez a d'abord omis d'inclure les coûts d'accueil (salaires du personnel, factures d'électricité, éventuelles dégradations etc) dans son budget situé en 7 et 8M€ cette saison, soit une somme comprise en 45 et 51.000€ par match. 

Jouer dans son stade, un vrai avantage pour remonter au classement et nourrir l'objectif d'une montée en National, premier pas pour retrouver le giron des clubs professionnels. Mais il faut aussi voir plus loin que ça certifie Vincent Romain : "le vrai enjeu est de savoir ce qui se passe si le club ne monte pas car il faudra remettre de l'argent, sans que l'on sache encore exactement combien, probablement pas une somme énorme car le plan social aura eu lieu et que la dette aura été bien réduite".

Le 29 octobre prochain, le club a rendez-vous au tribunal de commerce et l'enjeu est colossal car une liquidation pure, simple et immédiate pourrait être décidée : "il faut déjà remettre entre 2 et 3M€ dans le club pour financer le plan social. Il y a toujours une épée de Damoclès au-dessus de la tête. Je serais très étonné que cela se finisse en liquidation car cela signifierait que Gérard Lopez perdrait tout. Se serait-il escrimé à remettre autant d'argent, y compris pour financer le plan social, pour tout arrêter maintenant ?". 

Autrement dit, c'est Gérard Lopez ou la disparition du club. Le baiser de la mort. 

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