Alors en pleine tempête, le bateau du Bayern et son capitaine Tuchel naviguent à vue
Eliminés en Pokal à l'automne au stade des 16ᵉˢ de finale, battus par la Lazio lors du match aller en 8ᵉˢ de finale de la Ligue des champions et largués en Bundesliga par le Bayer Leverkusen, les Bavarois vivent une fin d'hiver très compliquée. La plus difficile depuis un paquet d'années.
Ces dernières saisons, le Bayern est moins dominant, mais parvient tout de même à gagner et surtout : remporter des titres. Or, pour retrouver la trace d'une année sans titre, il faut remonter à 2011. Tandis que pour remonter à une saison blanche, il faut aller encore un peu plus loin : 2008-2009. Une époque durant laquelle le Rekordmeister avait déjà perdu de sa superbe. De là à dire que le Bayern est parti pour vivre plusieurs années de galère…
Quoi qu'il en soit, les faits sont là et l'équipe entraînée par Tuchel connaît de plus en plus de problèmes depuis plusieurs semaines – aussi bien sûr qu'en dehors des terrains. Désormais, la question est de savoir à quoi les Bavarois peuvent-ils se raccrocher. Et, ça commence ce samedi à 18h30 par le Topspiel avec cette réception du RB Leipzig, qui n'est également pas dans une forme étincelante.
Une atmosphère délétère…
"Il n'y a jamais eu l'impression que le staff avait cessé d'aider l'équipe. Mais il y a un décalage entre les entraînements et les matches et l'entraîneur en est responsable", a déclaré Thomas Tuchel en conférence de presse ce vendredi.
À la veille du match face au RBL, l'entraîneur bavarois a tenté d'expliquer ce qu'il se passait actuellement. Il en a profité pour assumer en partie la responsabilité des mauvais résultats. Une franchise qui le caractérise, mais qui ne va pas pas le sauver.
"Je ne pense pas être le seul problème, mais j'accepte ma responsabilité. Je ne suis pas satisfait de la façon dont nous jouons et je suis mécontent depuis un certain temps. Je ne pense pas être le seul problème."
Mais, finalement, peu importe, car les dirigeants du Bayern ont annoncé cette semaine que la collaboration entre les deux parties cessera à l'issue de la saison. Une décision qui a du sens au regard des résultats de la saison et de l'ambiance délétère qui semble subsister dans les vestiaires.
En effet, les relations sont au plus bas avec l'un des tauliers de l'équipe : Joshua Kimmich. Entre son entraîneur et lui, le dialogue semble rompu et le discours ne paraît plus être entendu par les autres joueurs depuis plusieurs semaines déjà. C'est d'ailleurs ce qui se ressent sur le terrain. L'animation de jeu est de moins en moins efficace, les erreurs individuelles se répètent et c'est très inhabituel du côté de la Säbener Strasse.
Durant la dernière décennie, le Rekordmeister s'est démarqué grâce à sa cohésion impressionnante sur et en dehors du vestiaire, tranchant avec l'instabilité qui a traversé le club dans les années 90 et 2000. C'est pour cela qu'il avait été surnommé le FC Hollywood – à cause de ses nombreuses affaires sportives et extrasportives. On pensait ce temps révolu grâce à ses nombreux titres consécutifs depuis 2012...
Mais ceci est loin d'avoir été le cas et le vestiaire bavarois peut être considéré en partie également responsable. Les tauliers comme Thomas Müller, Joshua Kimmich, Manuel Neuer, notamment, ont souvent connu des relations compliquées ces dernières années avec Julian Nagelsmann, Hansi Flick et Niko Kovač. Peut-être que le Bayern risque d'avoir besoin de repartir de zéro dans les mois à venir avec la fin d'une ère pour certains cadres…
Tuchel s'est interrogé sur la direction à suivre dorénavant. "La décision du club n'a pas d'importance, que je la comprenne ou que j'en sois satisfait. La seule chose qui compte maintenant, c'est la clarté. La clarté apporte la liberté et c'est bon pour les matches et les entraînements. Pour l'entraîneur, c'est la liberté d'agir. Vous n'avez pas à penser aux conséquences à long terme de vos choix. Vous pouvez être un peu plus téméraire", a-t-il détaillé devant les journalistes.
Et c'est vrai, il faut remonter en selle après les trois défaites consécutives, à commencer par Leipzig, puis en enchaînant un maximum de succès en Bundesliga et en Ligue des champions pour espérer sauver l'honneur. Car, il ne reste que ça pour l'ancien entraîneur du PSG et de Chelsea.