Largués au classement, le Bayern et Dortmund vont offrir un Klassiker particulier
"Notre objectif est d'aller à Munich samedi et de renverser enfin la vapeur", a déclaré Edin Terzić en conférence de presse d'avant-match cette semaine. Le ton est donné, le Borussia Dortmund souhaite mettre fin à la série d'invincibilité du Bayern Munich dans le Klassiker.
C'est relativement logique, les hommes de Terzic ont particulièrement souffert dans la rivalité ces dernières saisons. "Il est simplement temps", résume-t-il. Plus globalement, le BVB voit en ce Topspiel l'opportunité de se rassurer psychologiquement. La perte du titre la saison dernière a fait évidemment beaucoup de mal, symbolisant ainsi l'ascendant massif des Bavarois sur le club de la Ruhr.
Toutefois, les enjeux de ce match sortent de l'ordinaire et c'est bien pour cela que de tels propos ont pu être tenus, car aucune des deux équipes sont en mesure de jouer le titre en Bundesliga actuellement. Un constat franchement dingue quand on sait à quel point le Bayern et Dortmund ont joué les premiers rôles sur les quinze dernières saisons – et c'est un doux euphémisme.
Un Klassiker d'estime
Sauriez-vous trouver la dernière saison durant laquelle le Rekordmeister n'était pas premier à l'issue de la 26ᵉ journée ? C'était il y a douze ans, lorsque que le rival Dortmund se voyait couronné pour la deuxième fois d'affilée durant le règne de Jürgen Klopp.
Entretemps, les Bavarois ont tout gagné et à ce stade-là de la saison, ils étaient à chaque fois devant. Néanmoins, ils semblent de plus en plus friables depuis quelques années et il fallait donc un Bayer Leverkusen historique pour être sur le point de voir leur domination mise à mal. Mais, si l'on va plus loin, il faut remonter en 2009-2010 pour retrouver la trace d'une édition de Bundesliga qui n'a pas vu l'un des clubs être titrés au bout des 34 journées.
À l'époque, le VfL Wolfsburg avait bousculé l'ordre établi grâce à sa bande emmenée par un certain Edin Dzeko. Après 26 rencontres jouées, le Bayern était 4ᵉ, mais pas véritablement largué au championnat – contrairement au Borussia Dortmund.
Deux éditions auparavant, c'était le VfB Stuttgart qui avait créé la sensation et c'est là que notre machine à remonter le temps va s'arrêter. Regardons le classement, la formation alors entraînée par Ottmar Hitzfeld accusait neuf points de retard sur le leader Schalke 04 – qui n'a donc pas remporté le titre… Plus bas, le BVB jouait le maintien (15ᵉ).
Néanmoins, si l'on souhaite être précis, il s'avère qu'à l'hiver 2007, le Klassiker s'était joué dès le mois de janvier et à ce moment-là, le Bayern était légèrement plus proche sur le plan statistique. Mais là n'est pas l'essentiel, car il convient de retenir le fait que les deux géants allemands n'ont plus vécu une saison à l'écart du titre depuis 17 ans. Pour Dortmund, c'est probablement moins infamant que son rival, car le Rekordmeister a habitué les observateurs à être au top chaque année depuis plus de dix ans.
Et, ce discours fonctionne, car Leverkusen réalise des performances incroyables. Mais dans les faits, les hommes de Thomas Tuchel rentrent dans les clous de leurs récents standards (actuellement 60 points après 26 journées, soit mieux que l'année passée).
Ce samedi, à 18h30, le public va donc assister à un Klassiker qui ne semble pas revêtir d'enjeux importants… et c'est relativement vrai, car il est de plus en plus difficile de croire en un retournement de situation au classement. En revanche, il faudra relancer le suspense si le BVB repart de l'Allianz Arena la queue entre les jambes et que la troupe de Xabi Alonso viendrait à s'incliner pour la première fois de la saison à l'occasion de la réception du TSG Hoffenheim.