Kakuta et Bakambu, la French connexion du Congo
Le long chemin de Kakuta
Gaël Kakuta est un des "quatre joueurs cadres" de la RDC, expliquait à RFI avant le tournoi le sélectionneur français des "Léopards" Sébastien Desabre, ajoutant Chancel Mbemba, Meschack Elia et Bakambu.
Le meneur de jeu congolais s'épanouit à 32 ans sous les couleurs de son pays d'origine, après un parcours tortueux.
Promis au plus bel avenir à l'âge de 17 ans, quand Chelsea est venu le chiper au centre de formation de Lens, au grand déplaisir des "Sang et Or", Kakuta s'est un peu perdu en route en suite, connaissant dix clubs en dix ans au fil de prêts et transferts, jusqu'au Hebei China Fortune (2016-2017).
Il s'est vraiment relancé avec une bonne saison en Ligue 1 à Amiens (2017-2018), où il est retourné en 2022.
Pour la sélection aussi le chemin a été long. En 2011, Claude Le Roy, alors sélectionneur, le convoque une première fois, mais le joueur décline, espérant encore jouer pour l'équipe de France, après plus de 30 sélections chez les différentes catégories de Bleuets, et le titre U19 de 2010 avec Antoine Griezmann, Alexandre Lacazette et Bakambu, où il signe deux buts, dont un en demi-finale contre la Croatie (2-1).
Mais il change d'avis autour de 2016, "il me fallait une expérience internationale et je préférais mon pays d'origine et je ne regrette pas du tout ma décision", racontait-il à Téléfoot.
"À chaque fois que je mets les pieds là-bas c'est la folie. Au pays, les gens souffrent beaucoup. Le foot leur permet d'oublier pendant 90 minutes tout ce qui se passe là-bas. C'est une grande responsabilité pour nous", ajoutait Kakuta.
Le natif de Lille honore sa première cape en 2017 contre le Kenya, où il marque sur coup franc (défaite 2-1). Il en est à 19 sélections (3 buts) et tentera de décrocher un quart pour sa 20e.
"Bakagoal" en difficulté
Si Kakuta rayonne en Côte d'Ivoire, la CAN de Cédric Bakambu, 32 ans, n'est pas encore éclatante, à l'image de sa saison, puisqu'il est essentiellement remplaçant à Galatasaray. Après un penalty envoyé sur le poteau contre le Maroc (1-1), il a commencé sur le banc le troisième match contre la Tanzanie (0-0), relayé par Fiston Mayele.
"La concurrence est saine. Je ne suis pas éternel. Le plus important est de mouiller le maillot qu'on soit titulaire ou remplaçant", a-t-il commenté au micro de Canal Plus.
Critiqué pour cet échec des 11 m, il a été défendu sur les réseaux sociaux par le rappeur Rohff, originaire de Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne, France) comme lui.
Le buteur formé à Sochaux a aussi réussi une passe décisive pour Yoane Wissa au premier match contre la Zambie (1-1).
Malgré ce banc contre la Tanzanie, Bakambu (50 sélections, 16 buts) reste un des patrons du groupe. Il avait été missionné officieusement pour convaincre Kakuta, Arthur Masuaku ou Giannelli Imbula de rejoindre les Léopards.
"Cédric fait partie de ses joueurs très investis pour qui venir en sélection est un privilège", soulignait Desabre dans Jeune Afrique.
Lui qui avait marqué trois buts à l'Euro U19, dont un aussi contre les Croates, s'est décidé plus tôt que Kakuta, en 2015.
Inconsolable après le barrage mondial perdu contre le Maroc (1-1/4-1), il a posé les objectifs avant la compétition.
"Nous sommes très revanchards à cause de notre absence il y a deux ans", disait-il sur Cafonline. "Alors on arrive avec beaucoup d'ambition. On a eu un parcours difficile dans les éliminatoires et cela doit nous servir de leçon. On n'a pas de limite".