Les Danois sont plutôt rares dans le football sud-américain, alors quand Martin Braithwaite, 33 ans, ancien joueur d'Esbjerg et de Barcelone, a quitté l'Espanyol pour Grêmio, il y a eu de quoi s'interroger.
Ce transfert a également surpris au Brésil, où l'on a assisté à un afflux surprenant de joueurs européens au cours du dernier mercato, avec le transfert de Memphis Depay au Corinthians et celui de Jamal Lewis de Newcastle à São Paulo, pour ne citer que quelques exemples.
Guilherme Bianchini, rédacteur en chef de Flashscore au Brésil, affirme que personne ne s'attendait à voir un joueur danois dans le football brésilien, mais au moins Braithwaite arrive dans ce pays passionné de football avec un CV impressionnant.
"Il était surtout connu pour son passage à Barcelone, mais pas beaucoup plus que cela. Quelques amateurs de football savaient également qu'il avait joué pour le Danemark lors de la Coupe du monde et des Championnats d'Europe. La perception commune était qu'il s'agissait d'un attaquant moyen dans le football européen, mais qu'il pourrait faire bonne impression ici", explique Guilherme Bianchini.
Braithwaite a déjà impressionné avec quatre buts et une passe décisive lors de ses cinq premiers matches de championnat avec Grêmio, et, le Danois est encore en train de trouver ses marques dans le grand club.
"Son premier match, contre Cuiabá, a été incroyable avec deux buts et un but contre son camp. Ensuite, il a mal joué contre Fluminense en huitième de finale de la Libertadores, où il a affronté Thiago Silva, mais maintenant il s'installe lentement dans le championnat brésilien, où il joue un rôle important dans la remontée de Grêmio".
Essayer d'apprendre le portugais
Ce n'est pas seulement sur le terrain que Braithwaite se fait apprécier des supporters du club du sud du Brésil, car le joueur s'est déjà fait un nom dans le domaine de la langue et de la culture.
"Les efforts constants de Braithwaite pour s'adapter au pays et apprendre le portugais plaisent particulièrement aux supporters. Bien sûr, son passé en Espagne l'aide car il y a plusieurs similitudes entre l'espagnol et le portugais, mais d'un autre côté, il y a beaucoup de joueurs argentins, par exemple, qui n'essaient même pas de parler notre langue".
Bien que le Grêmio soit un grand club et que le Danois soit confronté à la concurrence de l'ancien bombardier de l'Atlético de Madrid Diego Costa, Braithwaite s'est imposé comme un titulaire devant lui, et l'entraîneur Renato Portaluppi lui fait confiance. Selon Guilherme Bianchini, cela pourrait se traduire par de nombreux buts en 2025.
"Je ne pense pas qu'il ait le potentiel pour devenir une star, et ce n'est pas pour cela qu'il a été recruté. Mais il peut très bien continuer à être l'attaquant titulaire de l'équipe et devenir le meilleur buteur de l'équipe. S'il s'installe bien et qu'il continue à marquer, il pourrait facilement être candidat au titre de meilleur buteur l'année prochaine".
La saison prochaine sera particulièrement importante pour Grêmio, après une année très mouvementée et tumultueuse au cours de laquelle l'équipe a été reléguée pendant 11 journées, qui s'est maintenant transformée en une bonne forme et qui ressemble à une survie. Cependant, Grêmio, ne se contenterait pas de moins.
"Grêmio est l'un des 12 géants du pays. C'est le club brésilien le plus titré en Libertadores, avec São Paulo, Flamengo et Palmeiras, et il a remporté la Coupe du Brésil, juste derrière Cruzeiro. Il compte près de 10 millions de supporters dans tout le pays et est le plus grand club de la Região Sul, la région la plus méridionale du pays", explique Guilherme Bianchini.
"Il était en grande difficulté après le départ de Luis Suárez pour l'Inter Miami, et le transfert de Braithwaite à la mi-saison était une autre tentative pour remplacer l'Uruguayen. Il s'agissait également d'un des nombreux transferts visant à améliorer la situation du club en championnat".
Une catastrophe naturelle qui frappe durement
Grêmio n'a pas seulement été confronté à des difficultés sur le terrain cette saison. Le club a connu des problèmes logistiques majeurs à la suite d'une catastrophe naturelle.
"La saison a été marquée par les inondations qui ont frappé le Rio Grande do Sul entre avril et mai, l'une des pires catastrophes naturelles de l'histoire du pays. Les clubs de cette région ont été privés de matches pendant un mois entier, ce qui a entraîné de nombreux reports qui ont rendu leur programme très difficile".
"Pire encore, Grêmio a dû attendre quatre mois pour retrouver son stade car les inondations ont détruit la pelouse, qui est restée sous l'eau pendant plusieurs jours. Ils n'y ont joué que deux matches depuis leur retour. Cela les a obligés à jouer ailleurs les matches à domicile des phases à élimination directe de la Coupe du Brésil et de la Copa Libertadores, et dans ces deux tournois, ils se sont inclinés aux tirs au but", explique Guilherme Bianchini.
Grêmio n'a encore joué que 25 matchs en championnat brésilien, alors que plusieurs équipes, dont le leader Botafogo, en ont joué 27. Cependant, Grêmio est déjà en bonne position, à la 12e place, ce qui lui permettra d'accéder à la phase de groupes de la Copa Sudamericana, le deuxième meilleur tournoi continental de clubs en Amérique du Sud.
Si Braithwaite et ses coéquipiers parviennent à se qualifier, ce sera, selon Guilherme Bianchini, l'une des priorités de la saison à venir, car ces tournois sont particulièrement pris au sérieux à Porto Alegre.
"Les tournois à élimination directe sont extrêmement importants pour les fans de Grêmio, c'est pourquoi il est frustrant pour eux d'être éliminés prématurément ici, mais ils sont également conscients qu'il s'agit d'une saison spéciale", explique Guilherme Bianchini.
Le dernier match de Braithwaite remonte à dimanche, lors de la victoire 3-2 sur Flamengo. Le Danois a marqué pour la deuxième fois lors des trois derniers matches, tout comme Diego Costa, qui l'a remplacé.
Grêmio reprendra la compétition jeudi soir face à Criciúma, l'un des concurrents directs dans la lutte pour éviter la relégation et se qualifier pour la Copa Sudamericana.
