Hervé Renard dévoile sa pré-liste pour le Mondial 2023, Amandine Henry pressentie
Dans les locaux de Nike, l'équipementier de l'équipe de France, le charismatique entraîneur retrouve la lumière deux mois après sa prise de poste, avec entre ses mains les noms des internationales convoquées pour le stage de préparation à la Coupe du monde.
Elles seront vingt-six, dont quatre gardiennes, à rejoindre le centre d'entraînement de Clairefontaine (Yvelines) le 20 juin pour mettre le cap sur la compétition planétaire.
Mais toutes ne seront pas du voyage en Australie pour la Coupe du monde, programmée du 20 juillet au 20 août: une gardienne et deux joueuses de champ seront retirées de la liste après quelques jours d'entraînement.
Même à vingt-six, les places restent chères pour les Bleues, quatre ans après leur Mondial à domicile terminé en quarts de finale face au futur vainqueur américain (2-1).
Diani de retour
Deux strapontins se sont toutefois libérés parmi les attaquantes, avec l'annonce du forfait de deux atouts majeurs: la buteuse vedette Marie-Antoinette Katoto et l'insaisissable ailière Delphine Cascarino.
La première, blessée à un genou depuis près d'un an, n'a pas remporté son contre-la-montre. La seconde s'est effondrée au pire moment, victime d'une rupture partielle d'un ligament du genou le 25 mai pendant l'ultime choc du championnat entre Lyon et le Paris Saint-Germain.
Le genou, encore lui, a également éteint les espoirs de la défenseure Griedge Mbock, gravement blessée en septembre.
"Mais le reste du groupe, lui, sera valide, avec une saison pleine et des performances de qualité", a voulu positiver Renard fin mai dans un entretien à l'AFP.
Pour sa deuxième Coupe du monde en moins d'un an après celles des hommes disputée avec l'Arabie saoudite, le double vainqueur de la Coupe d'Afrique des nations va enregistrer le retour d'une autre arme offensive, la meilleure buteuse de D1 Kadidiatou Diani.
Touchée à une épaule fin mars et absente du premier rassemblement de l'ère Renard, la Parisienne de 28 ans doit être remise pour affronter la Jamaïque le 23 juillet lors de l'entrée en lice des Bleues.
Mais le retour le plus attendu dans l'effectif tricolore est celui d'Amandine Henry, ancienne capitaine écartée depuis décembre 2020 par l'ex-sélectionneuse Corinne Diacre, avec qui elle était en conflit ouvert.
Henry, sans rythme
A 33 ans, la milieu peut apporter son leadership et l'expérience de ses 93 capes à une sélection jamais titrée en grande compétition. Renard compte sur elle et l'a même invitée en avril pour France-Colombie (5-2), son premier match avec les Bleues, lorsque Henry était blessée.
"Je suis là pour réunifier tout le monde, c'est ma façon de faire", s'était-il expliqué à l'époque, comme pour refermer la période de soubresauts traversée par l'équipe de France ces dernières années, entre tensions internes et fronde contre Diacre.
Seul hic, Amandine Henry n'a plus joué le moindre match depuis début mars, dans l'attente de son passage de Lyon à Angel City, franchise californienne qu'elle vient de rejoindre. En arrêt maladie "pour raisons personnelles" en fin de saison, elle devra prouver à Clairefontaine qu'elle mérite sa place définitive dans l'avion pour l'Océanie.
"Elle va peut-être manquer un peu de compétition, mais elle ne manquera pas d'entraînement", a insisté Renard auprès de l'AFP fin mai. "Il faut qu'elle fasse le nécessaire pour qu'elle soit prête, qu'elle en ait envie".
Le retour probable de Henry risque de barrer la route à Kheira Hamraoui, rappelée sous Diacre en février malgré les relations glaciales qu'elle entretient avec certaines coéquipières, dont Diani.
En revanche, un boulevard s'est ouvert devant la meilleure buteuse de l'histoire des Bleues, Eugénie Le Sommer. La Lyonnaise de 34 ans, écartée sous Diacre mais promue vice-capitaine par Renard, a réalisé un retour tonitruant en avril, avec deux buts en plus qui portent son total à 88.
La Bretonne disputera sa quatrième Coupe du monde, tout comme Wendie Renard, indétrônable capitaine.