Vu du Brésil : Qu'est-ce qui n'a pas fonctionné lors de la Coupe du monde ?
On s'attendait à ce qu'elles atteignent au moins les huitièmes de finale, comme cela avait été le cas lors des deux dernières Coupe du monde. Mais le Brésil n'a pas tenu ses promesses et a montré clairement que le talent seul ne suffit pas dans une compétition extrêmement compétitive et équitable.
Et pour une fois, les encouragements n'ont pas manqué. En effet, la CBF avait accordé une grande attention à la délégation féminine. Un avion avait été affrété pour que la préparation de l'équipe en Australie – plus précisément pour s'adapter au décalage horaire – se fasse dans les meilleures conditions possibles.
Cependant, le niveau a été sous-estimé. En regardant le tableau de la compétition, on s'attendait à ce que le Brésil occupe facilement la deuxième place (au pire). La victoire 4-0 sur le Panama n'a été qu'un mirage du niveau réel de l'équipe, celle-ci est très vite revenue à la réalité contre les Françaises et les Jamaïcaines.
Cette Coupe du Monde aura appris aux Brésiliennes une chose : toutes les nations actuelles ont gagné en qualité technique. Car même celles qui sont considérées comme moins fortes sur le papier sont capables de faire mal aux géants. Le Brésil n'aura pas été assez trop prudent.
Le manque d'audace de la part de la sélectionneuse a été également très criant. Contre la France, lors de la douloureuse défaite 2-1, Pia avait déjà pris la décision plus que discutable d'aligner l'expérimentée Monica. Une titularisation qui a été sujette à diverses critiques.
Aussi, contre la Jamaïque, les changements proposés n'ont pas été efficaces, précisément parce que Pia n'a pas renoncé à son traditionnel 4-4-2, avec ses deux lignes de quatre statitiques et ses deux attaquantes devant.
Pia a été aussi beaucoup trop prévisible dans ses changements. Elle a essayé de mettre Marta lors du dernier match, mais la numéro 10 n'est plus la même qu'avant et son influence a diminué.
Pour couronner le tout, la sélectionneuse a mis beaucoup trop de temps à réaliser l'importance du match contre la Jamaïque. Elle s'est mise à bricoler à un peu plus de 10 minutes de la fin du match, ce qui n'était vraiment pas le bon choix. Sans oublier les autres improvisations en cours de jeu qui n'avaient ni queue ni tête.
Le football brésilien est connu pour son talent, ses dribbles et son improvisation. Tout le monde le sait. Mais il est peut-être temps pour le Brésil d'être moins gentil et de jouer davantage à un football actuel. Cela vaut pour les équipes masculine et féminine.
Le manque d'application tactique de la part de l'équipe est criant, celle-ci se désorganisait trop facilement dans les moments difficiles. Le marquage en face est de plus en plus dur et le talent ne suffit plus pour tout résoudre. Aussi, l'erreur de marquage sur Renard contre les Bleues témoigne d'une énorme naïveté de la part de la défense brésilienne.
Cependant, malgré la piètre performance à la Coupe du monde, le football féminin brésilien est dans un processus avec une énorme marge de croissance. L'échec est une crainte avec laquelle les athlètes vivent et nous savons que le Brésil façonne toujours des gagnantes.
Ce qui a déjà été réalisé jusqu'à présent doit continuer de grandir. Le Brésil doit former des joueuses. Il faut de nouvelles Marta, de nouvelles Formiga, et de nouvelles Cristiane. Il faut regarder le présent et se tourner vers l'avenir. Il y a encore beaucoup à faire et il est certain que le Brésil féminin touchera un jour la gloire en Coupe du monde.