Comme à l'Euro, la France s'incline en finale du Mondial face à l'Allemagne aux tirs au but
Comme lors de la demi-finale contre le Mali (2-1), les Français ont vécu un nouveau scénario hitchcockien ce samedi en finale de la Coupe du monde U17 contre la Nationalmannschaft. Après une entame de match totalement ratée, les Bleuets sont revenus en seconde période avec d'autres intentions, réussissant à remonter deux buts.
Une nouvelle preuve de la belle force de caractère de cette équipe, qui s'est finalement inclinée lors de la séance des tirs au but, malgré un Paul Argney héroïque. Vingt-deux ans plus tard, la chance n'a pas souri une deuxième fois à la France, qui perd une nouvelle finale contre les Allemands en l'espace de six mois.
"On ne peut qu'être fier du parcours de cette équipe, a tenu à souligner Jean-Luc Vannuchi à la fin de la rencontre. On n'a joué qu'une mi-temps sur deux, la première période, je n'ai pas compris. C'est le même scénario qu'à l'Euro. On a eu des occasions pour les tuer et on ne le fait pas. On a été devant sur les tirs au but. Je suis extrêmement déçu, on méritait peut-être mieux, mais si on ne gagne pas, c'est qu'il manquait peut-être quelque chose. On aurait dû gagner dans le jeu. C'est encore une histoire de loterie, on a beau les travailler, c'est difficile."
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La bataille des seconds ballons aura été remportée par l'Allemagne en première mi-temps et c'est l'équipe qui a le plus tenté qui a été récompensée en premier. Les Bleuets, bousculés dès l'entame, ne rentrent pas du tout dans cette finale et vont se faire marcher dessus durant les 45 premières minutes.
La première occasion chaude se produit suite à un cafouillage sur un corner, où l'Allemagne s'y prend plusieurs fois pour tenter d'ouvrir la marque, mais la défense française tient bon (8ᵉ). Les Allemands continuent de pousser et mettent la pression sur les Bleuets, avec quatre tentatives – non cadrées – avant les 20 premières minutes. Acculés dans leur camp, les Français tiennent bon, mais n'arrivent pas à ressortir proprement face au pressing et à l'intensité de l'Allemagne.
Malgré tout, la première frappe cadrée du match sera du côté des joueurs de Vannuchi (21ᵉ). Saïmon Bouabré fixe bien la défense adverse avant de frapper dans la surface de réparation, mais c'est repoussé. Pas de quoi faire peur aux Allemands, loin de là. Dans la foulée, ça chauffe devant les cages d'Argney, et ça terminera par payer.
Ce dernier se montre solide sur une frappe de Darvich en boxant la balle avec les poings (23ᵉ). Cependant, sur le ballon repoussé, Yalçınkaya est fauché par Sadi dans la surface de réparation, provoquant la vérification du VAR, car l'arbitre ne bronche pas dans un premier temps. M. Eskas est alors appelé à checker les images et, après plusieurs minutes, ce dernier désigne le point de penalty. Paris Brunner le transforme (28ᵉ). Paul Argney ne peut rien faire. La France est menée et difficile à prévoir comment cette dernière va pouvoir s'en sortir au regard des premières minutes.
Et, effectivement, l'Allemagne va poursuivre dans cette même dynamique, tentant de faire le break face à une équipe bien trop timide : une frappe de Moerstedt (37ᵉ) et un autre potentiel penalty qui oblige le VAR à intervenir (45ᵉ), la France n'y est pas du tout. Le point positif à la mi-temps ? Les Bleuets sont encore en vie, puisqu'il n'y a qu'un but d'écart.
Malgré la force mentale, les Bleuets s'inclinent – encore – aux tirs au but
C'est avec des idées différentes que les Bleuets entament la seconde période. Ces derniers prennent enfin l'ascendant sur les duels et réussissent à récupérer le ballon haut. Néanmoins, ce mince espoir de voir la France revenir ne va durer que cinq minutes. Le but du break allemand finit par tomber à la 51ᵉ minute quand Darvich a bien suivi au second poteau sur la frappe repoussée de Brunner.
Un but synonyme de fin ? Loin de là. Saimon Bouabré relance dans la foulée les siens. Ce dernier, qui avait raté une occasion franche en première période, ne se trompe pas une seconde fois et met la puissance nécessaire dans son tir du pied droit pour battre Heide (52ᵉ). La France est bel et bien encore en lice, alors que l'ascendant psychologique semble avoir changé de camp.
En effet, le portier allemand sauve les siens trois minutes plus tard sur une tête de Titi (55ᵉ). À son tour, Amougou ne trouve pas le cadre lorsqu'il frappe à l'entrée de la surface (59ᵉ). Et là, sur un énième second ballon remporté par Boubeb, Winners Osawe est en retard et fauche le Français à 30 mètres assez grossièrement. L'arbitre n'hésite pas et sort le second carton jaune (68ᵉ). Les Bleuets évoluent alors à dix contre onze, comme contre le Mali, et vont en profiter.
Car finalement, la France réussit à revenir, après deux tentatives ratées de Sylla (82ᵉ, 83ᵉ). Trouvé au second poteau à ras de terre par Gomis, Amougou n'a plus qu'à la pousser tandis que Heide est largement battu (86ᵉ). Le retour est spectaculaire, la force mentale de cette équipe a encore frappé et les Bleuets sont logiquement revenus au score.
Et après 10 minutes de temps additionnel et des occasions des deux côtés, les deux équipes doivent se départager lors de la séance des tirs au but. Héroïque, Paul Argney s'interpose sur le premier et cinquième penalty allemand, alors que ces coéquipiers Sangui et Meupiyou se sont ratés sur le troisième et quatrième. Alors, il faut un troisième miracle du portier français pour que les Bleuets puissent rester dans la course suite au penalty manqué de Gomis. Mais Kabar termine le boulot, permettant à l'Allemagne de se proclamer championne du monde de la catégorie U17.