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23 juin 1984, France - Portugal : Jordão - Domergue, duel de buteurs inattendus

Sébastien Gente
Jean-François Domergue, exemple type de la bonne surprise.
Jean-François Domergue, exemple type de la bonne surprise.AFP
Parmi les fameux matchs de l'histoire de l'équipe de France, il y a la demi-finale de l'Euro 1984 au Vélodrome contre le Portugal. L'histoire de deux doublés mythiques, ceux de Jean-François Domergue et de Jordão, deux symboles d'un match inoubliable.

Le plus grand match de l'histoire de l'Euro ? Le débat mérite d'être posé, mais force est de constater que ce France - Portugal du 23 juin 1984 avait tout ce qu'il faut : du football de haut niveau, ce qui est quand même le critère n°1, du suspense, un public en feu, et surtout, non pas un mais deux hommes providentiels. 

On sait déjà que le premier s'appelait Jean-François Domergue. Le match de la vie du défenseur a eu lieu ce jour là. Personne ne prononcera son nom sans parler de cette journée, la plus glorieuse de sa carrière de joueur. Logique, puisqu'il ne compte que 9 sélections en équipe de France, n'en était donc pas un cadre, et n'avait jamais réellement fait parler de lui avant, pas plus qu'il ne le fera après. 

Les deux campagnes mondiales qui ont vues les Bleus aller en demi-finales ? Il n'en était pas. Séville 1982 ? Il n'était pas là. Guadalajara 1986 ? Non plus. Mais il était là ce jour-là - conséquence d'un carton rouge fâcheux récolté dès le premier match par Manuel Amoros, qui avait fait admirer son sens du coup de boule - pour récolter une gloire semblant éphémère, mais dont tout fan de foot et de l'équipe de France a entendu parler au moins une fois. 

Pourquoi ? Pour le scénario bien sûr. Un but sur coup franc direct, la spécialité d'un certain Michel Platini, qui a passé son tour. Parce c'est lui qui avait subi la lourde faute amenant le coup franc ? Domergue maintient qu'il "le sentait bien" et que Platoche lui a laissé. Une réussite, une lunette. Mais c'est surtout parce qu'il a endossé en partie le rôle de sauveur.

Car en face, un certain Jordão avait joué sa partition. Le Portugal, incroyable mais vrai, participait alors à sa première phase finale de l'Euro. Et hormis l'inoubliable Eusebio, difficile d'avoir une référence en tant que footballeur lusitanien. Ce n'est pas le plus célèbre, avec ses 15 buts en 43 sélections. Mais ses qualités, elles, étaient réelles.

Un jeu de tête de qualité, qui le verra égaliser à l'entrée du dernier quart d'heure pour assurer une prolongation, alors que les Bleus avaient outrageusement dominé le match. Puis un deuxième but chanceux mais résultante d'un placement adéquat pour faire planer le spectre d'un échec majuscule de la France. 32 ans avant un certain Eder, un avant-centre portugais faisait déjà des misères aux Bleus. La comparaison s'arrêtera là. 

Car Domergue va nous gratifier d'un but de raccroc à 5 minutes de la fin de la prolongation, en se trouvant au bon endroit au bon moment. Le comparer avec Thuram 1998 ? Pas vraiment, puisque c'est bien évidemment Platini qui viendra délivrer un Vélodrome en fusion pour envoyer la France en finale, enfin. Mais pas de but décisif sans le doublé de Domergue, héros d'un jour. 

Et Jordão ? Il ne connaîtra jamais la gloire internationale, lui qui était un cador de son championnat national, lui qui a connu les deux clubs de Lisbonne et a laissé sa marque dans chacun d'entre eux. Son jour de gloire est tombé en même temps que celui de Domergue, mais sans la victoire au bout, difficile d'être le héros. Parfois, ce sont des joueurs inattendus qui laissent leur marque, parfois ils sont deux, et parfois, ils sont consacrés sans avoir rien demandé. Et parfois, comme pour le latéral français, ça arrive le jour de leur anniversaire. 

France gouvernement

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