À l'approche de l'Euro, le régulateur alerte sur l'addiction aux paris sportifs
Selon cette étude Toluna–Harris Interactive menée en mai auprès de 1 070 personnes, si plus de la moitié de ceux qui comptent suivre l'Euro envisagent de parier amicalement avec leurs proches, ils sont 35 % à avoir l'intention de miser de l'argent sur les rencontres, une part qui monte à 44 % chez les moins de 35 ans.
Les risques d'addiction et de dépendance associés aux paris sportifs sont identifiés par huit Français sur 10 (82 %), et cette proportion est plus grande parmi ceux qui comptent parier pendant l'Euro, selon l'ANJ, qui souligne que ce niveau de perception est en hausse de 9 points par rapport à 2022.
Le régulateur estime toutefois que le montant des mises pourrait battre un record pour cette compétition et atteindre le milliard d'euros de mises, même si le parcours de l'équipe de France sera déterminant sur le montant des enjeux.
Il y a trois ans, le précédent Euro, que les Bleus avaient quitté dès les huitièmes de finale, avait généré 700 millions d'euros de mises en France (en ligne et en points de vente). L'année suivante, avec la Coupe du monde 2022 au Qatar où la France a atteint la finale, les mises sont montées à 900 millions d'euros.
Avec plus de 4 milliards d'euros de mises en ligne en 2023, le football demeure le sport qui enregistre le plus grand nombre de paris (52 % des enjeux) en France, suivi du tennis et du basket. Quelque 64 % des parieurs sportifs ont entre 18 et 34 ans, souligne l'ANJ, qui lancera le 13 juin, à la veille de l'Euro, une campagne de prévention sur les risques d'addiction aux paris sportifs.
L'Observatoire des jeux, qui étudie le phénomène des jeux de hasard et d’argent, avait estimé en 2019 à 1,4 million les joueurs de jeux d'argent à risque, dont près de 400 000 de niveau pathologique. "Depuis les excès de l'Euro en 2021, les opérateurs de jeux d'argent ont pris conscience de leurs responsabilités en matière de lutte contre le jeu excessif et ont ajusté leurs pratiques", note la présidente de l'ANJ, Isabelle Falque-Pierrotin.
"Cette dynamique positive doit continuer pendant l'Euro et les JO et l'ANJ sera vigilante sur les pratiques effectives des uns et des autres", prévient-elle dans un communiqué.