À sept mois de l'Euro, est-ce maintenant ou jamais pour Coman en équipe de France ?
"Les objectifs sont très différents en sélection, c'est dur de s'en donner quand les matches sont aussi différents, quand on commence le match ou quand on rentre, c'est pour impacter le match avec des buts et des passes décisives, mais si c'est par des courses pour créer des espaces, on le fait aussi", avait déclaré Coman en conférence de presse le mois dernier avant le match à Amsterdam.
Des mots qui résonnent plutôt bien étant donné le rendement de l'ailier du Bayern chez les Bleus. Si l'on regarde ses statistiques depuis un an et demi, soit depuis le début de l'année 2022, Coman n'a marqué qu'une seule fois (face à l'Écosse) et délivré qu'une seule passe décisive (face à Gibraltar). Pour un ailier qui ne fait pas que (globalement) coller la ligne de touche, c'est malheureusement trop peu.
Ce n'est pas un hasard s'il n'a jamais disputé l'intégralité d'une rencontre sous Didier Deschamps. Pourtant, le joueur formé au Paris Saint-Germain n'hésite pas à se défendre sur ses statistiques peu élogieuses, à l'image d'un Ousmane Dembélé en club.
"Les stat', c'est une finalité, mais avant ça, il y a des courses, comment, on aide l'équipe, j'essaie de faire plein de choses qui aident l'équipe à inscrire un but. Si ça passe par des courses, je fais en sorte que l'équipe gagne", avait-il également affirmé devant les journalistes.
Des performances insuffisantes
53 sélections, 6 buts, 4 passes décisives, Kingsley Coman a rarement été mis sur le banc lorsqu'il n'était pas blessé et convoqué par Deschamps ces dernières années. Présent lors de l'Euro 2020, puis lors des deux dernières éditions de la Ligue des nations et enfin durant la Coupe du monde 2022, le droitier de 27 ans a toujours eu la confiance de son sélectionneur.
Toutefois, il n'a jamais pesé dans les grands rendez-vous et alors qu'un nouveau Championnat d'Europe se profile, il convient d'en attendre davantage de sa part. Encore plus lorsqu'on le voit performer à un très haut niveau avec le Bayern Munich, et ce, depuis plusieurs saisons. Malgré le fait qu'il n'a jamais été ultra-décisif dans le dernier geste, Coman sait faire la décision dans la surface. Et avec les Bleus, on ne sait finalement pas pourquoi il peine dans ce domaine.
D'ailleurs, que ce soit dans un Euro ou dans un Mondial, il n'a jamais inscrit son nom au tableau d'affichage. Un manque relativement cruel, car il l'a dit lui-même à plusieurs reprises : il sait influencer le jeu de l'équipe de France.
À titre de comparaison, en Bundesliga et Ligue des champions, il cumule 4 buts et 3 passes décisives en 13 rencontres depuis le début de saison. Des statistiques convenables qu'il sait évidemment mettre en valeur par son rôle au sein du collectif de Thomas Tuchel. Aussi bien utilisé sur l'aile gauche que droite en club, Coman ne bouge pas sous Deschamps. Depuis un an, il occupe le couloir droit : logique lorsqu'on constate sa "heatmap". Contrairement à ses déplacements sous le maillot bavarois, le n°20 des Bleus a comme consigne d'agir tel un ailier traditionnel : coller la ligne.
Malgré tout, il doit pouvoir faire mieux face au but. Surtout, lorsqu'il s'agit de se projeter sur l'été prochain, le natif parisien n'a pas encore assuré sa place dans le onze titulaire.
Et à presque 28 ans, quand on sait que tout peut aller très vite en équipe de France, Kingsley Coman n'est pas certain d'être là durant les futures grandes compétitions comme la Coupe du monde 2026. Mais s'il est un acteur majeur d'un éventuel sacre en Allemagne dans quelques mois…