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À trois mois de son Euro, où en est l'Allemagne de Nagelsmann ?

Eliott Lafleur
Nagelsmann et sa troupe à l'entraînement ce vendredi.
Nagelsmann et sa troupe à l'entraînement ce vendredi.ALEXANDER HASSENSTEIN/Getty Images via AFP
Dix-huit ans après, l'Allemagne va organiser un nouveau tournoi majeur. Lors du Mondial 2006, elle avait échoué aux portes de la finale face à une génération italienne hors norme, cet été, elle va tenter d'aller plus loin. Mais, l'heure est loin d'être à l'optimiste et il est difficile de croire à un sursaut…

Une demi-finale à l'Euro 2016, puis un huitième en 2021 et deux échecs en phase de poules lors des deux dernières Coupe du monde, l'équipe d'Allemagne n'a plus vraiment brillé depuis la quatrième étoile décrochée il y a dix ans. De cette époque, il ne reste que deux joueurs : Toni Kroos et Thomas Müller. Et, il ne faut pas oublier que le premier cité vient tout juste de revenir en sélection. 

Mais ce changement de génération reste plutôt récent, tout en sachant que d'autres sont là depuis pas mal d'années également : Marc-André Ter Stegen, İlkay Gündoğan, Antonio Rüdiger ou encore Joshua Kimmich. Ces six joueurs sont devenus des cadres et de très bons joueurs au plus haut niveau mondial. En revanche, ils n'ont rien gagné et ça n'arrive pas souvent à une génération allemande…

Entretemps, de plus jeunes joueurs sont arrivés avec l'étiquette de futur crack mondial. Kai Havertz d'abord, en 2018, puis Jamal Musiala et Florian Wirtz en 2021. Nés tous deux en 2003, les deux derniers cités sont appelés à jouer les premiers rôles dans les années à venir. Surtout, dès cet été, ils risquent de faire partie des leaders pour espérer se mélanger aux joueurs d'expérience. 

Sauf que c'était déjà l'objectif à la dernière Coupe du monde et force est de constater que ça n'a pas réussi. Mais, c'est là qu'intervient Julian Nagelsmann qui vise à redonner un sens au collectif allemand. Et, pourquoi pas même, redonner une certaine identité de jeu. 

Les années qui ont suivi le sacre de 2014 ont été délicates avec Joachim Löw, pour qui l'équilibre au sein du contingent disponible a toujours été difficile à trouver. Ensuite, Hansi Flick a échoué à faire redémarrer la machine et maintenant voici Nagelsmann, qui est plus jeune et qui est donc censé apporter un certain renouveau. Néanmoins, pour le moment, il n'est pas encore survenu et il ne lui reste pas beaucoup de temps pour faire performer son collectif. Il savait qu'il venait jouer les pompiers de service, mais encore faut-il pouvoir rester optimiste suffisamment longtemps pour redresser la barre.

Une victoire sur les USA, puis un match nul contre le Mexique en octobre, avant de perdre coup sur coup face à la Turquie et l'Autriche en novembre, le début de mandat du Bavarois est délicat. Dans les faits, il est clair que le projet de jeu ne prend pas forme, d'autant que le sélectionneur allemand n'a pas encore trouvé son système. 4-2-3-1, 3-4-2-1, voire 4-4-2, ce ne sont que des formations qui ne veulent pas dire grand-chose sans animation derrière. 

"Nous avons besoin de joueurs qui ont les qualités pour défendre. Mais nous avons aussi besoin de joueurs capables de faire la différence en attaque. Nous avons bien travaillé cette semaine. Au final, c'est un sport d'équipe", a déclaré Nagelsmann en conférence de presse d'avant-match.

Et, pour le moment, on sent une Allemagne qui veut être protagoniste, comme elle a su le faire par le passé, mais ça manque de cohérence avec et sans ballon. Dans les deux surfaces, le réalisme est aux abonnés absents.

À qui la faute et comment avancer ?

Mais place désormais à 2024 avec l'idée de progresser vite et fort. D'ici l'Euro, quatre amicaux sont prévus : la France, les Pays-Bas, l'Ukraine et la Grèce. Des adversaires relativement solides qui vont permettre aux Allemands de se tester. Et, il n'y a pas de recette miracle. Ces derniers temps, il a été difficile d'identifier ceux qui ont ralenti l'ascension de cette nouvelle génération, d'autant que le staff n'a pas vraiment bougé. 

Nagelsmann a ramené son adjoint Benjamin Glück, mais les autres étaient déjà là. Faire venir ces deux hommes n'a pour but que de ramener un très bon résultat au soir du 14 juillet prochain selon la DFB (Fédération allemande de football). En d'autres termes, tout cela n'est que circonstanciel, même si l'idée est de faire en sorte que Nagelsmann prépare le futur au mieux. Concernant ce dernier, il devrait retrouver un défi en club dès la saison prochaine – les rumeurs le renvoyant au Bayern Munich après Thomas Tuchel ont fait leur apparition tout récemment.

"S'il y a quelque chose à annoncer à un moment donné, nous en reparlerons", a affirmé Nagelsmann concernant son futur.

Ce samedi, face à la France, l'Allemagne va s'en remettre au génie tactico-managérial de son sélectionneur qui doit pouvoir faire en sorte de faire fonctionner un collectif pétri de talent. Aligner Müller, Musiala, Havertz et Wirtz serait très sympathique sur le papier – tout en espérant que Rüdiger et Jonathan Tah répondent présent en défense –, mais encore faut-il que ça fonctionne…

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