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Analyse du football offensif pratiqué lors de la phase de groupes de l'Euro 2024

Raffaele R. Riverso - Flashscore Italie
L'Espagne est une anomalie.
L'Espagne est une anomalie.AFP
Comment les équipes nationales de l'Euro 2024 attaquent-elles ? Il y a ceux qui misent sur la quantité et ceux qui misent sur la qualité, sans oublier l'anomalie espagnole et les efforts minimes de la Roumanie et de la Slovénie..

Pas seulement le catenaccio ou le tiki-taka

Entre le catenaccio et le tiki-taka, les entraîneurs du monde entier disposent d'un large éventail de possibilités qui, comme nous l'avons dit, sont toutes légitimes, car s'il est vrai que personne ne songerait à remettre en question le génie de Pep Guardiola, il est tout aussi vrai que l'on ne peut s'empêcher de penser que le point de vue de Carlo Ancelotti est également valable lorsqu'il assure que "c'est l'entraîneur qui doit s'adapter à l'effectif dont il dispose et non l'inverse".

Et la vérité est que dans le football international, à quelques exceptions près, les dirigeants suivent la doctrine "ancelottienne", tout en essayant de ne pas trahir les traditions de leur pays. Ce qui se passe à l'Euro 2024.

La Slovénie, avant-dernière en termes de tirs (26), quatrième avant-dernière en termes d'actions offensives (86) et dernière en termes de possession de balle (36,7 %), a réussi à survivre avec seulement trois points, éliminant la Hongrie de la compétition à la différence de buts. C'est précisément de là que vient la première piste de réflexion dans notre analyse.

Ce sont des équipes nationales comme la Hongrie elle-même et surtout l'Ukraine qui n'ont pas su limiter les dégâts lorsqu'elles ont perdu leurs matches ; ces dernières ont été éliminées malgré – ou peut-être à cause de – l'une des équipes les plus proactives du tournoi avec 42 tirs au but (huitième au classement général), une précision de 87,3 % dans les passes (onzième) et 130 attaques totales (douzième).

Elle en a payé le prix en ne marquant que deux buts, le même nombre qui a suffi à la Slovénie pour se qualifier malgré seulement 25 tirs (avant-dernière), 36,7 % de possession de balle (dernière) et seulement 86 actions offensives (21ᵉ).

L'Angleterre et la France à sec

Deux buts ont également suffi à l'Angleterre pour terminer première de son groupe et à la France pour terminer deuxième du sien. Malgré une précision des passes de 90 % (deuxième) et une possession de balle moyenne de 59,7 % (troisième), l'équipe nationale de Southgate n'a réussi à générer que 132 attaques (huitième) et seulement 28 tirs totaux (vingtième).

L'équipe de France a fait encore pire, puisqu'elle a inscrit deux buts, l'un contre son camp et l'autre sur penalty, alors qu'elle fait partie des équipes qui ont créé le plus d'actions offensives (164, quatrième au classement général) avec 49 tirs au total (quatrième), une précision de passe de 89,6 % (cinquième) et une possession de balle de 54,3 % (sixième).

En termes de production offensive, la phase de groupe laisse apparaître des chiffres importants pour l'Allemagne et le Portugal. L'équipe de Nagelsmann est, en effet, première en termes de buts marqués (8), de tirs totaux (57), de précision des passes (93 %) et de possession de balle (64,3 %) et deuxième en termes d'actions offensives (207).

Sur ce dernier point, les Allemands sont devancés par le Portugal, qui occupe la deuxième place pour le nombre total de tirs (54), la précision des passes (90 %) et la première place pour la possession de balle (64,3 %). Le fait de jouer le dernier match, avec la qualification et la première place acquises, avec une équipe remplie de remplaçants, les a cependant fait tomber sur la troisième marche du podium pour le nombre de buts marqués.

L'anomalie espagnole

L'équipe nationale qui a probablement le plus impressionné est l'Espagne. Comment ? En renonçant à la possession du ballon. Oui, même la Roja a décidé d'adopter l'approche d'Ancelotti, en s'adaptant aux hommes à sa disposition.

L'équipe de De la Fuente n'est que septième en termes de possession de balle (54 %) et d'actions offensives (148), bien qu'elle ait réussi à maintenir une précision de 90 % dans les passes (deuxième), à tirer 48 fois (cinquième) et à marquer cinq buts (troisième).

Cette nouvelle attitude tactique a permis à l'Espagne d'être la seule équipe à terminer la phase de groupes avec trois victoires sur trois, bien qu'elle n'ait aligné qu'un seul de ses titulaires indiscutables (Laporte) lors du dernier match. En résumé, le secret de De la Fuente est d'avoir réussi à réunir une équipe de premier ordre – misant beaucoup sur la verticalité de Nico Williams et Lamine Yamal – pour laquelle il a conçu un système sur mesure.

Mentions spéciales

La Turquie, la Croatie et la Roumanie méritent des mentions spéciales.

Commençons par Luka Modric et ses coéquipiers qui n'ont pas fait assez – grâce à douze secondes, celles qui ont séparé l'égalisation tardive de l'Italie et le coup de sifflet final de l'arbitre – pour être l'une des équipes qui a généré le plus dans le dernier tiers (152 attaques, sixième au total) pour se qualifier. Deux points et trois buts seulement pour une équipe nationale qui a tiré 42 fois (huitième), a eu une précision de passe de 89,3 % (sixième) et a conservé 55,3 % de possession de balle (cinquième) en moyenne.

Les équipes qui ont fait le plus d'efforts
Les équipes qui ont fait le plus d'effortsFlashscore

L'équipe de Vincenzo Montella, quant à elle, s'est qualifiée pour les huitièmes de finale en battant la République tchèque lors de la dernière journée, malgré un match nul. Avec cinq buts, Hakan Calhanoglu et ses coéquipiers se classent deuxièmes derrière l'Autriche (six buts) et l'Allemagne (huit buts).

Les Turcs ont généré un nombre impressionnant d'actions offensives (161, cinquième), en tirant 50 fois au but (troisième), en se faisant des passes précises (88,3 %, huitième) et en ne se souciant pas trop de la possession stérile du ballon (52,7 %, dixième). Ils ont récolté six points, soit autant que le Portugal et l'Autriche, un de moins que le pays hôte et trois de moins que l'Espagne.

Enfin, la Roumanie s'est alignée sur la règle slovène de l'effort minimal (offensif) pour récolter de grandes, très grandes récompenses. Elle a marqué deux fois plus de buts que l'Angleterre, la Belgique et la France alors qu'elle n'a tiré que 32 fois (19ᵉ), qu'elle est dernière en termes de précision des passes (77 %), 18ᵉ en termes de production offensive (103 attaques) et qu'elle a à peine dépassé les 40 % de possession de balle moyenne (41,3 %).

Les passeurs les plus précis
Les passeurs les plus précisFlashscore

Conclusions

Les données de ces trois dernières équipes nationales et de la Slovénie, ainsi que le fait que le meilleur buteur du tournoi soit pour l'instant le Géorgien Georges Mikautadze (trois buts en autant de matches), nous permettent de conclure qu'il n'existe pas de formule capable de créer un lien direct entre les efforts offensifs et les résultats. Une Croatie de qualité l'a bien compris, qui s'est fait voler sa survie par une Slovénie plus classiquement adepte du "d'abord ne pas prendre de coups".

De même, les cas de la Turquie et de la Roumanie confirment qu'il n'y a pas de chemin unique vers la gloire et que toutes les stratégies, bonnes ou mauvaises, ont la même dignité et génèrent le même type d'émotions chez leurs supporters.

Enfin, les exploits de la Géorgie prouvent que si le football est un sport collectif, il peut se résumer à la forme exceptionnelle d'un seul joueur et à la simplicité de la maxime toujours populaire selon laquelle, en fin de compte, il suffit d'y arriver.

 

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France gouvernement

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