Benjamin Pavard, seule vraie garantie actuelle de Deschamps au poste de défenseur central ?
Ad vitam æternam latéral droit ? Eh bien, c'est non ! En octobre dernier, six ans après ses débuts en équipe de France, Benjamin Pavard avait connu une grande première, lors d'un match amical face à l’Écosse (4-1) chez lui, à Lille. Le joueur de l'Inter avait entamé la rencontre comme défenseur central. Une promesse qui avait été faite au début du rassemblement par le sélectionneur, Didier Deschamps, face à la lassitude plus présente que d'habitude de l'ancien du Bayern à évoluer constamment sur le côté droit de la défense.
"Sur les matchs précédents, il venait en tant que latéral. Mais au bout d’un moment, je ne vais pas insister s’il est mal à l’aise, expliquait Deschamps après la rencontre au Stade Pierre Mauroy. Il a été efficace dans un rôle qui lui convient mieux (face à l'Écosse - il avait inscrit un doublé). Je lui ai dit en début de stage : à partir du moment où il est en difficulté ou pas en confiance dans un rôle de latéral droit, il allait avoir un rôle en défense centrale. C’est une très belle soirée pour lui, même s’il le sait et je lui ai redit : dans l’axe, il y a du monde et une grosse concurrence. Je retiens ses deux buts, mais aussi son attitude en tant que défenseur central."
Bien plus qu'une option, un potentiel titulaire
Cinq mois plus tard, Benjamin Pavard figure parmi les défenseurs centraux dans la dernière liste des Bleus avant l'Euro. Tout sauf un braquage. Arrivé à l'Inter l'été dernier, le défenseur de 27 ans fait partie des tauliers du système à trois défenseurs axiaux de Simone Inzaghi. Les Nerazzurri marchent sur l'eau depuis le début de l'année en Serie A, avec 14 points d'avance sur le deuxième, l'AC Milan. Ces derniers impressionnent dans tous les secteurs, que ce soit l'attaque avec 71 buts inscrits – soit la meilleure du championnat – et la défense avec seulement 14 buts encaissés – qui fait également d'eux la meilleure défense.
Et oui, celui qui a été formé au LOSC a eu son importance, et ce, malgré son coup d'arrêt d'un peu plus de six semaines entre novembre et décembre pour cause d'une luxation du genou gauche. Sur 17 matches disputés en Serie A, le pourcentage de duels remportés est bien plus que respectable : 65,1 %. Mais là où le Français excelle particulièrement, c'est sur le nombre de ballons perdus… Aucun. Zéro ballon en 17 apparitions, imaginez le bonheur pour un entraîneur d'avoir un défenseur aussi propre une fois le ballon récupéré à la relance.
Pavard le savait, la concurrence allait être très rude au poste de défenseur central en équipe de France. Mais le fait est, qu'à l'heure actuel, il est très certainement l'une des seules vraies garanties de Didier Deschamps en termes de forme individuel et de forme collective avec son club. William Saliba se tape avec lui, même s'il "n'a pas eu un temps de jeu énorme" avec la France, comme l'a avoué DD. Le défenseur d'Arsenal est un des hommes forts de l'équipe de Mikel Arteta, les actuels leaders de Premier League. Car celle qui a été la charnière centrale titulaire des Bleus dès l'après-Varane lors des qualifications à l'Euro 2024 traverse une zone de turbulences : le duo Konaté-Upamecano.
"Konaté ? Il a eu de petits pépins à certains moments. Il sort d'une saison dernière ou il avait beaucoup joué. Il a besoin de son intégrité physique. Ce qu'il fait à Liverpool ou chez nous, ses qualités de défenseur, il a besoin d'être bien aussi". Deschamps fait confiance à ses gars, lui qui n'est "pas là pour tenter des choses". Toujours aussi fidèle, le sélectionneur des Bleus n'a pas hésité à appeler le joueur de Liverpool, malgré sa toute dernière blessure aux ischio-jambiers le 8 mars dernier. De même pour Dayot Upamecano, qui a subi quelques problèmes physiques avec le Bayern. Leny Yoro et les autres attendront.
Si leur place est quasi-assurée dans le groupe des 23 pour l'Allemagne, celle dans le 11 titulaire beaucoup moins. Car Benjamin Pavard, dans cet ancien-nouveau rôle qui lui convient le mieux, va garantir une sacrée concurrence et, de facto, des mots de tête à Didier Deschamps. Aussi, au regard de son expérience avec les Bleus et de sa saison avec l'Inter, ne partirait-il pas finalement avec une belle avance sur ces coéquipiers ? Comme quoi, parfois, la vie fait bien les choses quand vous êtes convaincus de ce que vous voulez ! À voir ce que décidera le sélectionneur ce samedi face à l'Allemagne (21h00), où nous aurons des premiers éléments de réponse.