Deschamps de 2021 à 2023, des souvenirs en bleu

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Deschamps de 2021 à 2023, des souvenirs en bleu

Deschamps lors du match face à la Belgique.
Deschamps lors du match face à la Belgique.FRANCK FIFE/AFP
Didier Deschamps revisite pour l'AFP ses dix plus grands matches à la tête de l'équipe de France, du barrage face à l'Ukraine en 2013, durant lequel il a ressenti "l'essence même" de son métier de sélectionneur, au 4-0 contre les Pays-Bas pour assurer "le relais" après la finale du Mondial 2022.

France - Suisse (Euro 2021) : "on s'est égarés"

"Le football de haut niveau est impitoyable. À partir du moment où il y a le moindre relâchement, ça peut basculer. Ça a basculé", résume le technicien pour expliquer l'élimination dès les 8e de finale de l'Euro en 2021 contre la Suisse (3-3, 5 t.a.b. à 4).

Les Bleus étaient "mal partis", menés 1-0. "J'ai changé de système à la mi-temps, je ne me voyais pas du tout y arriver avec ce système-là. Je suis parti à trois derrière et on est repassé à quatre. Et là on a tout renversé (3-1, ndlr), on était même proche de marquer le quatrième", se souvient-il.

Et la machine s'est enrayée : "on s'est égarés. On a laissé l'adversaire revenir. Et c'est son mérite. On n'avait pas cette solidité qui est notre force, avec la fatigue accumulée, on avait joué les trois matchs de poules à fond, il y avait la canicule et cet isolement en raison du Covid..."

La fin de match a aussi été marquée par ses discussions houleuses avec Paul Pogba ou Kingsley Coman sur le terrain. Mais pour Deschamps, il n'y a pas d'explication à chercher de ce côté-là.

"Ce sont des mini-détails, il y a eu des réactions, comme il peut y en avoir aussi quand on gagne. Mais dans le football, la victoire a une capacité à effacer tout. On croit que tout est rose, tout est magnifique dans la victoire, alors que c'est loin d'être le cas !"

France - Belgique (2021) : "on était trop attentiste"

Mené 2-0 à la mi-temps par la Belgique en demi-finale de la Ligue des nations 2021, Deschamps ne change pourtant aucun joueur : "J'avais acté que ce n'était pas là le problème, ni dans le système. On était trop attentiste, on subissait, il fallait aller les chercher un peu plus haut quitte à être un peu moins protégé".

La France se crée alors des occasions. Karim Benzema, Kylian Mbappé sur penalty puis Théo Hernandez en toute fin de match marquent pour battre les Diables Rouges 3-2.

Deschamps croit plus aux explications tactiques précises qu'à la force d'un discours de motivation. "Ce serait trop facile. J'aurais pu changer des joueurs, mais surtout pas le système, parce que j'étais convaincu que sur ce match-là ce n'était pas le problème."

"L'aspect mental" a joué aussi, complète-t-il, car les Belges "étaient déjà qualifiés pour la finale dans leur tête, ce que nous avions vécu à notre détriment contre la Suisse quelques mois plus tôt" à l'Euro.

France - Angleterre (2022) : "on a su faire mal"

Dans un quart de finale de très haut niveau, la France et l'Angleterre se rendent coup pour coup, mais les Tricolores marquent à chaque fois sur leurs temps forts, par Aurélien Tchouameni et Olivier Giroud, comme une équipe très sûre d'elle.

"C'est paradoxal, car j'avais une formation très jeune dans cette compétition. Mais on a bien maîtrisé les moments clefs", se remémore Deschamps, qui n'oublie pas "qu'évidemment, le penalty manqué d'Harry Kane peut changer le match".

"Je ne vais pas dire qu'on n'a pas souffert, mais on a malgré tout bien maîtrisé une très, très belle équipe d'Angleterre, et on a su faire mal quand on a pu", estime-t-il.

DD a un mot pour son gardien Hugo Lloris, à Tottenham à l'époque et qui avait été présenté par des médias anglais comme le point faible des Bleus. "Notre capitaine avait été très chahuté. Quand tu joues le pays dans lequel tu évolues toute l'année, j'ai connu ça aussi en Italie, c'est un match où tu as encore plus envie que tes collègues de gagner !"

France - Argentine (2022) : "une immense déception"

Les Bleus échouent d'un rien dans la quête d'une troisième étoile (3-3, 4 t.a.b. à 2) après avoir été menés 2-0 à dix minutes de la fin. Pour secouer son équipe ballottée, Deschamps a "pensé très, très tôt à faire les changements et ça ne (lui) arrive pas souvent, sept en comptant celui en prolongation et le protocole commotion d'Adrien (Rabiot)".

Dès la 41ᵉ minute, Marcus Thuram et Randal Kolo Muani remplacent Olivier Giroud et Antoine Griezmann, pas dans le coup. "J'ai fait ces deux-là, mais j'aurais pu en faire d'autres aussi."

Les Français étaient "moins bien pour différentes raisons, la gestion émotionnelle d'une finale pour certains, pour d'autres la fatigue, avec le virus qui était présent", avance DD.

Pour lui, les Français ont manqué "les 60 premières minutes, sur une finale qui en a duré 143. Le reste du temps, on a fait ce qu'il fallait." Il avait noté aussi que l'Argentine avait l'habitude dans les matches précédents "de baisser un peu d'intensité dans la dernière demi-heure".

"Pas de regrets, mais la déception est immense, on n'est pas passé loin", dit-il. Mais il préfère mettre en valeur "le parcours pour arriver jusque-là".

France - Pays-Bas (2024) : "les relais avaient été déjà pris"

Après les retraites internationales de Hugo Lloris et Raphaël Varane, "capitaine et vice-capitaine", la France retrouve vite son appétit contre les Pays-Bas (4-0) et Deschamps confie le brassard à Kylian Mbappé.

"Les relais avaient été déjà pris durant la Coupe du monde. Vous ne partez pas dans l'inconnu, vous restez sur ces finales" (trois en quatre tournois), analyse-t-il.

Lui conserve sa méthode. "Ma réflexion, c'est toujours : comment je vais être plus dangereux pour l'adversaire, pas de m'adapter à lui."

Il tempère toutefois la réussite de ce jour-là car "l'équipe des Pays-Bas était bien amoindrie, il manquait De Ligt, Dumfries, De Jong, Depay, Gakpo".

 

Propos recueillis par Keyvan NARAGHI et Emmanuel BARRANGUET

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