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Didier Deschamps de 2013 à 2018, des souvenirs en bleu

Flashscore, avec AFP
Didier Deschamps après la qualification en 1/4.
Didier Deschamps après la qualification en 1/4.INA FASSBENDER/AFP
Didier Deschamps revisite pour l'AFP ses dix grands matches à la tête de l'équipe de France, du barrage face à l'Ukraine en 2013, durant lequel il a ressenti "l'essence même" de son métier de sélectionneur, au 4-0 contre les Pays-Bas pour assurer "le relais" après la finale de la Coupe du monde 2022.

France - Ukraine (2014): "l'essence même de ma fonction"

La confrontation de novembre 2013 face à l'Ukraine "a été un match bascule" dans la vie de sélectionneur de Deschamps. "Après l'aller (2-0), on se retrouve en grande difficulté. On est à 2-0, on a frôlé le 3-0, avec Laurent Koscielny exclu..."

Mais les Bleus vont tout renverser au retour (3-0), avec un doublé de Mamadou Sakho dans une ambiance "fusionnelle" au Stade de France.

Deschamps assure n'avoir pas songé un seul instant que son mandat pourrait s'arrêter au bout de 16 mois en cas d'élimination. "Je ne pense jamais à ma propre situation", dit-il. Mais il affirme avoir ressenti "l'essence même" de sa fonction durant les quatre jours entre l'aller et le retour.

"Il fallait parer au plus pressé : l'aspect psychologique, entériner ce qui s'était passé et faire les choix. Ça a été très, très rapide dans ma tête, le choix du système et le choix des joueurs", poursuit-il.

Éric Abidal et Samir Nasri sont écartés et ne joueront plus pour les Bleus ensuite, mais Deschamps se défend d'avoir opéré "des choix radicaux". "Je n'aime pas ce terme. Je n'ai jamais été radical. J'ai choisi des joueurs sur lesquels je pouvais compter", et le temps "donne plus raison à ceux qui ont joué le deuxième match plutôt que le premier", selon lui.

France - Allemagne (2016), France - Belgique (2018) : "on ne gagne pas des matches en défendant"

"Ces deux matches n'ont rien à voir, si ce n'est qu'ils donnent accès à une finale", cadre le coach. Perçoit-on dans ces deux rencontres "la patte Deschamps", à savoir résister à des équipes qui tiennent le ballon ?

"On ne gagne pas des matchs en défendant, c'est trop réducteur", répond-il. "Je pars toujours avec l'idée de mettre l'équipe la plus dangereuse pour l'adversaire."

Contre la Belgique (1-0) au Mondial 2018, "on a eu une capacité à défendre proprement qui était excellente, un nombre de fautes hyper réduit pour un match de haut niveau. Et des fautes lointaines", se rappelle DD.

Ce goût de défendre, "c'était peut-être plus spécifique aux joueurs. Je ne vais pas aller contre leur volonté s'ils se sentent bien en jouant bas. Mais ce n'est certainement pas ce que je leur avais demandé initialement !", sourit-il.

Il admet qu'à l'Euro 2016, l'Allemagne, battue 2-0, a été "au sommet de son art" et "a dominé, pour ne pas dire ultra-dominé pendant 30 minutes". Avant qu'un doublé d'Antoine Griezmann ne renverse le match, avec aussi "le fantastique soutien du stade Vélodrome".

France - Portugal (2016 ): "une fatigue psychologique et physique"

Après "une demi-finale qui avait un goût de finale" contre l'Allemagne, la France a laissé passer en 2016, sa chance de remporter l'Euro à domicile en s'inclinant face au Portugal (1-0 a.p.).

Malgré le tir sur le poteau d'André-Pierre Gignac, la frappe victorieuse venue de nulle part d'Éder et la tristesse du Stade de France, DD n'a "pas de regrets". "Je n'aime pas ce mot, c'est plutôt une immense déception", préfère-t-il déclarer.

Le technicien estime que la France "a laissé beaucoup d'énergie physique, psychologique, dans la demi-finale contre l'Allemagne."

France - Croatie (2018) : "la défaite de 2016 nous a servis"

Deschamps atteint les sommets de son sport en remportant la finale de la Coupe du monde 2018, devenant le troisième footballeur champion du monde comme joueur et entraîneur, après le Brésilien Mario Zagallo et l'Allemand Franz Beckenbauer.

Les Bleus sont d'abord légèrement dominés par les Croates, qui égalisent à 1-1, puis le match penche définitivement en faveur de la France (4-2) avec des buts de Griezmann, Kylian Mbappé et Paul Pogba.

"À la mi-temps, j'étais satisfait du score (2-1), mais pas de la manière. On ne faisait pas la finale qu'on voulait faire. On n'était pas relâchés, on avait le frein à main", se souvient Deschamps.

C'est la maturité plus qu'une leçon tactique qui a permis aux Bleus de gagner, selon lui. "Une finale, c'est un contexte tout à fait particulier sur un plan émotionnel, psychologique. Quand on a le bonheur d'en jouer plusieurs, on le sait. On gère mieux tout ce qui est autour. Je suis passé par là moi aussi", explique-t-il.

"La défaite en finale de l'Euro 2016 nous a servis, pour ceux qui avaient connu cette énorme déception. Pour moi, c’est une fierté personnelle, mais la victoire appartient aux joueurs", indique-t-il.

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