Espagne - Italie, Morata au cœur de deux pays qu'il aime
"Forza Morata" (allez Morata, en italien) s'affiche en Une du journal espagnol MARCA, ce mercredi, autant pour encourager le buteur de l'Atlético de Madrid, que pour rappeler ses années passées à la Juventus.
Le joueur de 31 ans, brassard au bras, retrouve la Nazionale ce jeudi à Gelsenkirchen, un sommet du groupe B teinté de bons (en club) et de mauvais (en sélection) souvenirs. "Avant le tirage au sort, je savais que nous allions les affronter. Je les ai affrontés à chaque championnat d'Europe et, malheureusement, ils m'ont éliminé les deux fois", a-t-il raconté à l'influent quotidien sportif.
L'attaquant de l'Espagne (36 buts en 74 sélections) semble rattrapé par l'Italie constamment. C'est dans la botte qu'il a trouvé chaussure à son pied, signant ses meilleures années à la Juventus (2014-2016 puis 2020-2022).
C'est aussi là-bas qu'il a rencontré Alice Campello, une mannequin italienne, devenue sa femme et la mère de ses quatre enfants, dont deux jumeaux. Samedi, il a célébré son but contre la Croatie (3-0) en formant la première lettre de leurs prénoms avec ses doigts : un L pour Leonardo, un A pour Alessandro, un B pour Bella et un E pour Edoardo.
"Tant de colère"
Morata a retrouvé la joie d'être capitaine de la Roja, après une semaine difficile au cours de laquelle il s'est plaint du comportement de certains supporters espagnols à son égard. "Souvent, mes enfants de cinq ans ne comprennent pas pourquoi il y a des gens qui ont tant de colère contre leur père. Pour moi, la chose la plus facile à faire est d'aller jouer à l'étranger", a-t-il déclaré deux jours avant de défier la Croatie.
Et d'insister : "je pense que je joue mieux avec l'équipe nationale quand nous ne sommes pas en Espagne". L'amertume du Madrilène vient notamment des sifflets l'ayant visé durant un amical 3-3 contre le Brésil en mars au Santiago Bernabéu, le stade du Real Madrid, son club formateur et grand rival de l'Atlético, où il évolue désormais.
"Ça me fait mal au cœur que, dans mon pays, ils sifflent un joueur de l'équipe nationale… Quand je les entends siffler, je ressens de la honte", s'était alors offusqué Luis de la Fuente.
Si le sélectionneur a gardé confiance en Morata, en dépit d'une fin de saison au ralenti (deux buts dans les treize derniers matches de Liga), c'est aussi parce qu'il n'a pas trop d'autres options possibles.
Comme tous les attaquants, le Madrilène d'origine a parfois été critiqué pour ses ratés face au but, mais sa polyvalence dans la surface, où il est capable de jouer en pivot, de frapper ou de s'infiltrer dans l'espace, comme il l'a fait contre la Croatie, n'a pas d'équivalent en équipe d'Espagne.
Samedi, Morata est devenu le premier joueur espagnol à marquer dans trois championnats d'Europe différents (2016, 2021 et 2024). Il est monté au passage sur le podium des meilleurs buteurs de la compétition avec sept unités, comme Alan Shearer et Antoine Griezmann. Il pourrait d'ailleurs affronter son coéquipier français plus tard dans le tournoi.