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Euro 2024 : l'Allemagne espère revivre son "Sommermärchen" du Mondial 2006

Flashscore, avec AFP
La mascotte, le ballon et le trophée de l'Euro 2024 ce lundi à l'Allianz Arena.
La mascotte, le ballon et le trophée de l'Euro 2024 ce lundi à l'Allianz Arena.ALEXANDRA BEIER/AFP
Dix-huit ans plus tard, le Mondial 2006, dernière compétition majeure organisée de main de maître par l'Allemagne, continue de jouer un rôle important dans la conscience collective allemande, alors que le pays accueille l'Euro 2024 dans un mois à partir du 14 juin.

C'est un terme qui est rentré dans le vocabulaire courant en Allemagne pour désigner une période de l'histoire récente du pays : le "Sommermärchen", ce conte de fées estival en référence aux quatre semaines et demie vécues pendant le Mondial 2006 au cours desquelles le pays a montré un autre visage plus moderne au monde.

Le parcours allemand s'était arrêté en demi-finales contre l'Italie. Mais la troisième place arrachée au Portugal de Cristiano Ronaldo a été le début d'une décennie (2006/16) de présence allemande ininterrompue dans le dernier carré des Euro et des Coupe du monde, avec l'apothéose du Mondial 2014 remporté au Brésil.

"Avant le tournoi, l'ambiance était vraiment très morose en Allemagne. L'économie ne tournait pas bien. La météo était capricieuse. Et le football joué était atroce", se souvient pour l'AFP Gunter Gebauer, philosophe allemand et sociologue du sport, professeur émérite à la Freie Universität de Berlin.

Avant d'aborder le tournoi, l'équipe de Jürgen Klinsmann avait encaissé un sévère 4-1 en Italie en mars et le sélectionneur avait sauvé in extremis sa place avec un succès quelques jours plus tard contre les États-Unis (4-1).

"Et soudain, la Coupe du monde a commencé. Philip Lahm a marqué contre le Costa Rica lors du match d'ouverture, et le soleil est sorti", décrit Gebauer.

Dans sa banlieue de la classe moyenne à Berlin, il a vu alors son voisin mettre un drapeau allemand noir-rouge-or à son balcon, considéré comme un "tabou" depuis la Seconde Guerre mondiale.

"Toute la nation derrière nous"

"À partir de ce moment-là, on a vu le drapeau allemand et entendu chanter l'hymne national aux matches de l'Allemagne, quelque chose qui n'existait simplement pas auparavant", estime le sociologue.

"En 2006, on a réussi à mettre toute la nation derrière nous et elle nous a donné de l'énergie", s'est remémoré dans un récent entretien à l'AFP Philipp Lahm, capitaine des champions du monde 2014 et révélation du Mondial 2006.

Avec ce changement de comportement, les visiteurs du monde entier ont découvert une autre Allemagne, loin des stéréotypes. "Les Anglais se demandaient : Mais où sont donc les Allemands ? On ne croise que des gens amicaux qui font la fête partout", rappelle Gunter Gebauer.

Champion olympique au sein du huit allemand en 1988 à Séoul, le rameur Wolfgang Maenning est devenu professeur d'économie du sport à l'Université de Hambourg et souligne pour l'AFP : "La sensation de bien-être, le feel-good effect, a été l'essence de la Coupe du monde 2006".

"Je pense que les étrangers nous ont vus complètement différemment, non plus comme peu enthousiastes, comme un peuple légèrement bizarre, mais comme des personnes ouvertes et joyeuses, ce qui nous a rendu plus à l'aise avec la façon dont on se voit nous-mêmes", explique Maenning.

"Le peuple allemand est devenu un peu moins rigide. Les Allemands ont été plus à l'aise pour célébrer les victoires de la sélection", ajoute Jan Haut, sociologue du sport à la Goethe Universität de Francfort.

Une économie à l'arrêt, des inquiétudes sur les infrastructures et la crainte d'un flop sur le terrain: les parallèles entre 2006 et 2024 ne manquent pas. Les espoirs des supporters d'un tournoi réussi de la Mannschaft ont repris de la vigueur après les rencontres de mars et les probantes victoires contre la France (2-0) et les Pays-Bas (2-1).

Pour Maenning, quel que soit le parcours de la sélection, l'Euro pourrait confirmer le rôle unificateur du sport national. "En tant qu'ancien rameur, et je le dis avec un peu de regret, seul le foot est capable de réunir ainsi les gens. Les cafés et restaurants diffusent les rencontres sur écrans géants et vous pouvez vous asseoir et les regarder paisiblement", souligne-t-il.

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