L'équipe de France féminine de football s'était grandement facilité la tâche en allant gagner en Suède en avril dernier. Ainsi, à l'aube d'une double confrontation avec l'Angleterre, les Bleues pouvaient se montrer sereines. Sans pression, elle pouvaient même viser un résultat en terre britannique pour se mettre à l'abri. À condition d'y mettre les ingrédients.
Les Anglaises, elles, avaient le malheur de perdre d'entrée de jeu leur portière Mary Earps, touchée sur un dégagement anodin et contrainte de sortir. De quoi provoquer un moment de flottement dont les Bleues tentaient de profiter, sans succès. Le début de match, s'il était plaisant à regarder, ne produisait pas réellement d'occasions de faire se lever Saint-James Park, au contraire de l'hommage à une jeune supportrice qui a fait applaudir le public à tout rompre.
Puis le soufflé retombe, en même temps que le rythme du match. Les Bleues semblent avoir les jambes lourdes - certaines étaient de la finale de C1 six jours en arrière - et un ballon perdu devant la surface mène à la première occasion anglaise, une déviation trop croisée signée Ella Toone (23e). Le début de la bonne période des locales, qui allaient fatalement finir par faire trembler les filets quand un centre de Lauren Hemp traverse la défense et trouve avec de la réussite Bethany Mead, qui n'a plus qu'à ajuster Pauline Peyraud-Magnin (30e).
Voilà qui réveillait les Bleues, rapidement proches d'égaliser sur une tête de Maëlle Lakrar sortie magnifiquement par l'entrante Hannah Hampton. Mais la cible allait être trouvée, après un raté de Marie-Antoinette Katoto, par Elisa de Almeida, qui réalisait une superbe volée à reculons sur corner pleine lunette (41e). Un bijou qui remettait les Bleues à hauteur à la pause, malgré deux énormes occasions anglaises.
Le nul en soi est un bon résultat, mais il est possible d'aller chercher plus. Néanmoins, ce sont les Anglaises qui reviennent pied au plancher, faisant reculer les Bleues, qui procèdent en contre, et inquiètent la défense locale par Delphine Cascarino (54e). Elles réussissent toutefois à faire tomber le rythme de la rencontre, ce qui est à leur avantage. Elles endorment les Anglaises en attendant de porter l'estocade, ce qui arrive quand Katoto exploite une situation confuse dans la surface pour tromper Hampton d'une volée astucieuse (69e).
Le plus dur était fait, ne restait qu'à tenir. Les Britanniques lancent leur banc, et partent à l'abordage pour tenter de sauver les meubles. Ce qui vaut à la portière française de sortir le grand jeu devant Lucy Bronze (86e). Mais elles n'ont plus la moelle pour bousculer des visiteuses qui se sont regroupées et qui tiendront jusqu'au bout. La France s'impose 1-2, et avec trois victoires en trois matchs, survole ce qui était pourtant présenté comme le groupe de la mort. Mardi soir, à Saint-Étienne, les Bleues pourront se qualifier à deux matchs de la fin. Un scénario parfait pour des Françaises on ne peut plus réalistes.
