Fin du rêve pour les Bleus, qui n'auront finalement pas su résoudre le problème espagnol
À deux matchs d'un troisième titre à l'Euro, la France abordait cette demi-finale sans réelles certitudes dans le jeu. L'Espagne, plus convaincante depuis près d'un mois, méritait sans peine son statut de favorite. Mais les Bleus, déterminés à aller au bout, n'allaient pas se présenter en victimes expiatoires, et l'on pouvait craindre un nouveau match fermé.
Les Espagnols ont tenté de démentir cet état de fait d'entrée, sous l'impulsion d'un Lamine Yamal remuant et auteur du premier centre dangereux, heureusement gâché par un Fabian Ruiz oublié dans la surface (5e). Mais contre toute attente, les Bleus allaient tirer les premiers quand Kylian Mbappé, trouvé sur l'aile gauche, envoyait un centre parfait pour Randal Kolo Muani, dont le timing impeccable lui permettait de fusiller Unai Simon de la tête (9e).
Une surprise, mais les Bleus ne relâchaient pas leurs efforts. Le côté droit espagnol est vulnérable, et une frappe de Mbappé fait trembler la défense (18e). Les Espagnols semblaient groggy, mais allaient se relancer sur une véritable merveille de leur merveille : Lamine Yamal crochète Rabiot et enchaîne avec un enroulé splendide des 20 mètres sur lequel Mike Maignan ne peut strictement rien (21e).
Une égalisation inattendue au vu du début de match, mais qui allait avoir des conséquences : 4 minutes plus tard, un dégagement manqué sur un centre de Jesus Navas voit Dani Olmo récupérer et frapper un ballon que Jules Koundé va envoyer dans ses propres cages (le but sera toutefois accordé à l'Espagnol). Inutile de préciser que les Bleus ont pris un sacré coup sur la tête.
La France commence à perdre ses moyens, à multiplier les fautes, bref à sortir du match. Les Bleus pensaient-ils avoir fait le plus dur en ouvrant le score ? Ils relèvent la tête en fin de première période, mettant plus le pied sur le ballon, mais sans se montrer réellement dangereux. Et après 45 minutes, logiquement, ils étaient derrière (2-1).
Les Espagnols, déterminés à faire le break, remettent la pression dès le retour des vestiaires. Les Bleus, eux, ne parviennent à ête dangereux que sur phase arrêtée, notamment sur une tête de Tchouaméni (53e). Mais petit à petit, ils retrouvent du liant dans le jeu, réussissant de nouveau à amener de la percussion sur les ailes. Sauf que les occasions se font attendre.
Si proche, si loin...
Didier Deschamps lance alors une vague de changements, insérant notamment Antoine Griezmann et Eduardo Camavinga pour retrouver de la créativité. Mais les Espagnols ont remis le pied sur le ballon, et les centres français se fracassent sur la défense. Jusqu'à un mal dégagé, qui traîne dans la surface et échoue dans les pieds de Théo Hernandez, seul, mais qui ne trouve pas le cadre (76e).
Le sélectionneur n'a plus le choix et lance Olivier Giroud pour tenter de débloquer la situation. Mais c'est surtout Bradley Barcola qui amène le danger, se montrant intenable sur son aile gauche. L'Espagne ne produit plus rien, attend la balle de contre pour tuer le match, mais la France se crée enfin des occasions, notamment par Mbappé qui enlève bien trop sa frappe (86e). Le point final d'un match au final assez frustrant, dans lequel les Bleus auront été si loin et si proches à la fois.
L'Espagne s'impose donc 2-1 et retourne en finale de l'Euro 12 ans après. Une victoire logique, dessinée en deux temps, d'abord avec deux buts en 5 minutes avant de resserrer les rangs avec réussite. La France avait bien démarré, mais après le coup de Trafalgar espagnol, n'a pas su mettre les ingrédients. L'Euro se termine avec un goût amer pour les Bleus, qui n'auront jamais donné leur pleine mesure.