Georges Mikautadze, résistant messin et leader offensif de la Géorgie

Le "Roi Georges" aurait-il pu sauver Metz s'il avait été là toute la saison ? Avec de telles conjonctures, tout est possible. Cependant, la réalité force au constat : Georges Mikautadze renaît en ce moment même de ses cendres en faisant sensation avec son équipe nationale à l'Euro 2024. Avec trois buts au compteur, il surpasse Cristiano Ronaldo, Harry Kane ou encore Kylian Mbappé et apporte un très bel atout offensif à la Géorgie. Des prouesses qui auraient paru difficiles cet hiver. 

Une fin de saison en boulet de canon

On l'annonçait déjà la veille du match contre la République tchèque : Mikautadze figure parmi les meilleurs attaquants européens à l'heure actuelle, et sa prestation face au Portugal ce mercredi n'a fait qu'amplifier ce sentiment. Buteur et passeur, il a permis à son équipe outsider de se qualifier pour la phase finale du tournoi et ceci, tout en étant pleinement efficace devant les buts de ses adversaires. 

Impliqué sur 14 tirs lors de la 1ʳᵉ journée du groupe F, il a de suite annoncé la couleur et s'est illustré en tant qu'étoile filante de cet Euro. L'une de celles qui ne cessent de briller en cette fin juin. 

Ce qui est logique finalement lorsqu'on jette un œil à la seconde partie de saison du Géorgien. Revenu à Metz après un départ à l'Ajax, il a toujours clamé vouloir retrouver sa forme de l'an passé (élu meilleur buteur de Ligue 2 2022-23), et donc marquer. Sans surprise, il a fini par s'illustrer dans le sprint final pour la relégation en inscrivant huit buts en sept rencontres – trop juste néanmoins pour maintenir le club de l'est de la France au sein de l'élite. 

En pleine forme, il est également adoubé par son sélectionneur, Willy Sagnol. Ce dernier n'a pas lésiné sur les compliments le concernant lui et sa saison avant même que l'Euro ne commence. Une sorte de pari déjà gagnant à la mi-mai. "C'est un joueur talentueux. Je pense que le fait qu'il se relève un peu sur le tard, c'est parce que c'est un joueur qui quand il était jeune n'a pas travaillé assez dur. Mais c'est un joueur qui commence à comprendre que pour y arriver, il faut travailler très dur. Il est en train de se relancer. Presque à lui tout seul, il a failli réussir à maintenir Metz", s'était-il exprimé dans l'After Foot.

Et pourquoi pas continuer encore un peu plus son ascension avec le Petit Poucet du Championnat d'Europe ?

Des difficultés hors de France

Peut-être parce que, bien qu'il connaisse une fin de saison tout bonnement extraordinaire, Mikautadze a connu des difficultés aux Pays-Bas après son transfert estival de l'an passé. Arrivé à l'Ajax plein de rêve, il a vite déchanté. Très peu utilisé malgré les mauvais résultats des Ajacides (9 matchs, 0 but), l'avant-centre n'a pas convaincu et a perdu de la splendeur affichée la saison dernière.

Et il faut admettre que malgré son retour à Metz cet hiver, le génie offensif du messin, ainsi que ses dribbles et sa tendance à emmener des contre-attaques n'ont pas tout de suite pris forme sur les pelouses de Ligue 1. Pour preuve, il a fallu attendre mars pour le voir totalement opérationnel. À partir de là, il a inscrit 14 buts et distribué 4 passes décisives à ses coéquipiers pour le plus grand bonheur de ses supporters et László Bölöni.

"Après avoir perdu sa joie de vivre à l'Ajax Amsterdam, il retrouve aujourd'hui son bien-être", avait attesté le coach des Grenats en avril dernier. "Quand tu as un buteur, c'est le plus grand bonheur." Nul doute que son retour en Ligue 1 lui a fait du bien et l'a conditionné pour entreprendre un bel Euro. 

Courtisé avant le tournoi par plusieurs clubs, le joueur semblait être intéressé par un transfert à Monaco et à rester en L1. Mais, ses récentes performances ont démontré ses capacités à toute l'Europe. À voir si le "Roi Georges" restera donc en France ou prendra le risque de réitérer l'expérience néerlandaise l'an prochain. Ce qui est certain, en tout cas, c'est qu'il donnera encore tout contre l'Espagne le 30 juin.