Konaté, "leadership naturel" chez les Bleus
"Je suis un petit peu plus vieux déjà", lance "Ibou", international depuis deux ans, quand on lui demande ce qui a changé pour lui en Bleu.
"Mon leadership naturel s'est installé petit à petit. Je suis un rassembleur, j'aime bien que tout le monde s'entende bien. Je déteste lorsqu'il y a des conflits", développe-t-il en conférence de presse avant l'entraînement avec des enfants prévu samedi après-midi à Clairefontaine.
Depuis une position reculée, dans la charnière, "j'ai la vue sur toute l'équipe, j'aime bien. Et j'ai ce truc qui me permet de donner quelques instructions, entre guillemets des ordres, pour que l'équipe fonctionne bien, notamment sur le plan défensif". Mais "on a tous un rôle à jouer dans cette équipe de France. Et chacun sait ce qu'il doit faire", ajoute-t-il.
Konaté se sent de taille à devenir un patron et à prendre le relais des grands anciens comme Hugo Lloris et Raphaël Varane qui ont arrêté les Bleus après la Coupe du monde.
Il n'a pas joué depuis un mois
"Ils ont été des joueurs super importants pour nous. Lorsqu'ils ont pris leur retraite internationale, il fallait bien qu'on les remplace, et j'essaie de le faire au quotidien, petit à petit. Je pense que ça a bien commencé et j'espère le faire encore mieux", dit-il.
Ibou a une personnalité bien affirmée. À l'aise devant les médias, il ne bute pas sur les questions qui lui rappellent qu'il n'a plus joué avec Liverpool depuis le 24 avril contre Everton (défaite 2-0). "Il n'y avait pas d'enjeu. Je ne vais pas m'inquiéter pour ça", répond-il.
Pour combler le vide et garder le rythme, il est "parti à Dubaï" s'entraîner seul, "dans des conditions extrêmes". Il est rentré "lessivé".
S'il se sent "prêt psychologiquement et physiquement" pour l'Euro, ses absences pour blessures aux rassemblements de septembre et novembre 2023 ainsi qu'en mars, et celle de Dayot Upamecano en octobre dernier ont empêché de roder une charnière centrale qui semblait devoir s'installer.
Elle n'a plus été alignée depuis le France - Grèce (1-0) d'il y a un an. Avec la grave blessure de Lucas Hernandez (ligaments d'un genou), la candidature de Benjamin Pavard en défense centrale a même repris du crédit, William Saliba se situant un cran plus loin dans la hiérarchie.
"Ce qui m'importe, c'est de jouer, je souhaite jouer tous les matchs possibles, peu importe avec qui à côté de moi", assure Konaté.
Leader des "sapeurs"
Depuis sa première sélection en juin 2022, en douze titularisations, il a joué quatre fois avec Upamecano, deux fois avec Varane et Saliba, et une fois avec Presnel Kimpembe, Wesley Fofana, Lucas Hernandez et Pavard.
"Si j'ai pu jouer avec plein de défenseurs différents, et que ça s'est plutôt bien passé dans l'ensemble, ça montre la qualité de cette équipe de France. On n'a pas forcément besoin de certains automatismes, même si ça facilite", estime-t-il.
Le défenseur de Liverpool se sent même prêt à devenir un des leaders des "sapeurs" chez les Bleus et à concurrencer le "boss" Jules Koundé.
Konaté s'est fait remarquer mercredi à son arrivée à Clairefontaine dans une tenue inspirée des combinaisons de pilotes de courses, avec des petites lunettes de soleil à montures blanches. "Jules a commencé un peu fort sur cette voie-là, on va essayer de le rattraper, de le détrôner petit à petit", sourit Ibou. "C'est assez amusant, je pense que c'est un plaisir pour l'ensemble des Français d'attendre cette arrivée à Clairefontaine."
Cela "montre les qualités de la France en-dehors du terrain", dans le domaine de la mode. Sur le terrain, la qualité, c'est la défense. Parole de patron.