L'Autriche profite des largesses défensives des Pays-Bas, mais tout le monde verra les 8ᵉˢ
S'il était forcément médiatiquement dévalué dans l'Hexagone puisque se disputant en même temps que France - Pologne, l'autre match du groupe D n'était pas dénué d'intérêt. Les Pays-Bas étaient en tête de la poule avant la dernière journée, et entendaient bien conserver cette position. Mais l'Autriche pouvait se qualifier directement avec une victoire, et allait tout donner sur ce dernier match.
Les hommes de Ralf Rangnick sont d'ailleurs les premiers à se mettre en action, multipliant les déboulés, les centres, et confisquant le ballon. C'est sur un de ces centres que Donyell Malen se fend d'une magnifique déviation... dans ses propres filets (6e) pour propulser provisoirement l'Autriche en tête du groupe. Il fallait bien ça pour réveiller des Néerlandais amorphes.
Les Pays-Bas investissent enfin le camp adverse, mais gâchent une première occasion quand Tijjani Reijnders dévisse totalement sa reprise (14e). Le soufflé retombe cependant rapidement, les Oranje n'étant clairement pas dans un grand soir. Pourtant, il suffit d'un manquement défensif autrichien pour ouvrir la porte à Malen, décidément malheureux, qui rate le plus facile (24e).
Après avoir laissé passer ce pseudo-orage, l'Autriche repart à l'attaque et n'est pas loin de doubler la mise, d'abord sur une frappe de Marcel Sabitzer, puis sur une situation confuse dans la surface (37e). Hormis une tête de Memphis Depay - qui n'aurait pas compté pour un hors-jeu au départ - les Pays-Bas n'auront pas été réellement dangereux, et rentrent aux vestiaires tête basse.
Mais ils ne mettront que 70 secondes à la relever au retour sur la pelouse. Une récupération, un contre rapide et Cody Gakpo enroule pleine lunette une frappe somptueuse. Voilà qui rééquilibre les débats, et qui remet les Oranje en tête du groupe, le score restant vierge dans l'autre match. Mais quand la France ouvre le score, ce nul provisoire, ce résultat semble contenter les deux équipes, qualifiées à l'instant T.
Sauf que... Sauf que les Pays-Bas vont encore se saborder à l'heure de jeu quand, sur un centre en bout de course de Florian Grillitsch, Romano Schmid envoie une tête dans le zig quand Bart Verbruggen plonge dans le zag, et Stefan de Vrij, en voulant dégager, fait trembler ses propres filets. But accordé à l'attaquant autrichien, certes, mais tout de même, cela fait deux fois.
Ronald Koeman lance alors son joker Wout Weghorst pour sauver les meubles. Mais à l'aube du dernier quart d'heure, c'est Memphis Depay qui convertit en or un ballon qui traîne dans la surface et remet les compteurs à zéro. Pour quelques minutes seulement, parce que la défense néerlandaise se délite encore, et laisse Marcel Sabitzer venir fusiller Verbruggen et permettre à l'Autriche de reprendre la main (80e).
Dans la foulée, Baumgartner y va également de son but mais le drapeau se lève. Les Pays-Bas ont pris l'eau, et tentent d'aller arracher à minima le point du nul, mais rien n'y fait, cette fois, les Autrichiens tiennent leur victoire et ne laisseront plus d'occasions franches. Cette victoire 2-3 couplé au nul français concédé sur un pénalty retiré de Lewandowski signifie tout simplement que c'est l'Autriche qui termine en tête du groupe D. Et ça, il fallait le voir venir avant la compétition. Mais les hommes de Ralf Rangnick semblent avoir franchi un sacré cap dans cet Euro.