Après avoir testé le 4-4-1-1 et le 4-3-3, voilà que là où s'est montré le plus à l'aise Aurélien Tchouaméni a été dans le 4-4-2 losange. Positionné en pointe basse, avec à ses côtés N'Golo Kanté et Adrien Rabiot, le Madrilène était comme un poisson dans l'eau, lui qui est habitué à ce dispositif sous Carlo Ancelotti.
Par sa densité au milieu de terrain et les profils des joueurs alignés contre les Belges, ce système a permis à Didier Deschamps de garantir une véritable solidité dans l'axe. Fondement de son idéologique tactique – la défense doit primer face à l'animation offensive – le sélectionneur a vraisemblablement trouvé le système adéquat par rapport à ces joueurs considérés comme étant titulaires.
Antoine Griezmann se retrouve dans une position libre, pouvant agir en tant que meneur de jeu. Marcus Thuram est utilisé comme point de fixation en attaque et a les jambes pour faire les efforts défensifs. N'Golo Kanté et Adrien Rabiot sont un petit cran au-dessus de Tchouaméni et peuvent aussi bien se projeter comme assurer l'équilibre du milieu. Et enfin, le joueur du Real Madrid, lui, fait ce qu'il sait faire de mieux, c'est-à-dire combler le déséquilibre et être la première rampe de lancement une fois le ballon récupéré.
Pour Tchouaméni, rien de mieux qu'un système en losange
Si Jules Koundé a été élu homme du match par l'UEFA, c'est bien Aurélien Tchouaméni qui a été le plus reconnu dans les statistiques. Des chiffres qui se sont reflétés à l'œil nu, tant le joueur de 24 ans s'est montré dans son élément lundi après-midi à Düsseldorf.
Comme le montre ça "Heat Map" en dessous, le Français s'est concentré sur sa tâche première, à savoir récupérer un maximum de ballons au milieu de terrain. L'équipe s'étant positionnée assez haut sur le terrain, profitant du bloc bas des Belges, Tchouaméni a enchaîné les récupérations (7 au total), avant de se projeter vers l'avant si nécessaire. Un seul de ses quatre tirs tentés a trouvé le cadre, mais aucun n'a fait mouche. Néanmoins, ceci témoigne d'une certaine assurance retrouvée de la part du Madrilène.
Très – voire trop – critiqué après ses deux matches en phase de poules, le jugeant beaucoup trop "neutre", Tchouaméni a été l'un des plus actifs des Bleus lundi. Ce système en losange lui assure une certaine marge de manœuvre que ce soit sur l'aspect offensif que défensif. Ayant ses coéquipiers assez proches de lui, l'effet de groupe assure une pression asphyxiante au milieu, provoquant pas mal de déchets chez l'adversaire. Raison pour laquelle le natif de Rouen a pu ratisser des ballons.
À la relance, le Français a montré du mieux également. Ces fameuses lignes resserrées dans ce système tactique, garantissent un espace assez court entre les joueurs et favorisent donc la réussite des transmissions. 92 % de ses passes ont été réussies (90/98) après 116 touchers. Ajouté à cela 28 passes dans le dernier tiers et 3 occasions créées. Nul doute que cela a été accentué par la position basse de la Belgique durant le match. Néanmoins, le match de Tchouaméni sur cet aspect-là est plus que prometteur.
Didier Deschamps a trouvé le système parfait pour permettre à Aurélien Tchouaméni de s'exprimer au mieux. Face au Portugal, Adrien Rabiot est suspendu, et les doutes subsistent quant à son potentiel remplaçant. Qui d'Eduardo Camavinga ou Youssouf Fofana sera choisi ? Oui, vous l'aurez compris, Ousmane Dembélé ne devrait pas réintégrer le XI, le sélectionneur ayant trouvé la meilleure formule à son sens. Dans les deux choix qui se présentent à "DD", le point positif est que les deux hommes connaissent parfaitement l'ex-Bordelais, puisque l'un a partagé le vestiaire avec lui à Monaco et l'autre est son coéquipier actuel au Real Madrid.
