Le baptême du feu pour Zaïre-Emery prévu contre Gibraltar à Nice
Au match aller, les troupes de Didier Deschamps n'avaient fait que le service minimum, ce qui ne les avait pas empêchés de l'emporter facilement (3-0). Autant dire que l'issue de la partie ne fait guère de doute, la seule incertitude concernant l'écart final entre les deux formations. Le record du plus large succès de l'histoire de l'équipe de France (10-0 contre l'Azerbaïdjan en 1995) sera forcément en danger à l'Allianz Riviera.
Même le sélectionneur, d'habitude guère enclin à s'enflammer, n'a pas voulu tromper son monde durant le rassemblement à Clairefontaine.
"Je ne vais pas faire peur aux joueurs mais respecter l'adversaire avec ce match spécifique contre une équipe regroupée, comme on l'a eu là-bas. Je comprends qu'ils n'aient pas d'inquiétude, il n'y a pas à en avoir, au-delà de faire le job, c'est-à-dire gagner. Avec tout le respect pour Gibraltar, personne ne peut penser qu'ils vont nous créer des difficultés", a expliqué Deschamps.
L'attraction Zaïre-Emery
Au-delà de la question comptable, l'intérêt du match réside principalement dans la présence dans la liste du phénomène Zaïre-Emery. Le milieu parisien est la grande attraction de cet ultime stage de l'année et devrait devenir, à 17 ans, 8 mois et 10 jours, le plus jeune joueur à revêtir le maillot bleu depuis 1911.
L'absence sur blessure d'Aurélien Tchouameni et le forfait d'Eduardo Camavinga, gravement touché au genou mercredi, offrent une opportunité en or à la pépite du PSG d'avoir du temps de jeu, voire peut-être une place de titulaire. "S'il ne commence pas, il sera de toutes façons international demain (samedi, ndlr)", a révélé Deschamps vendredi.
Ce qui signifie qu'il est certain que le milieu de terrain va marquer l'histoire de l'équipe de France ce samedi soir à l'Allianz Riviera. Malgré cela, Zaïre-Emery dégage une telle sérénité qu'il ne serait pas étonnant le voir performer sur la pelouse tel un joueur expérimenté du groupe France. Toutefois, il convient d'admettre que l'opposition ne sera pas aussi importante qu'en club.
Quoi qu'il arrive, son sélectionneur a semblé totalement confiant à son égard devant les journalistes : "Quand on devient international, c'est une étape. Il y a des lendemains. Les exigences sont plus élevées. Warren a, par exemple, une exposition médiatique très importante. Ça demande confirmation de toute façon. Si je l'appelle, ce n'est pas pour faire un effet de mode. Quand j'appelle quelqu'un, c'est parce que je suis convaincu qu'il y a le potentiel pour rester avec nous. Parfois ça prend un peu plus de temps".
Kylian Mbappé, également passé en conférence de presse d'avant-match, a donné son sentiment à l'égard de son jeune coéquipier. Et, ce qui ressort à chaque fois : sa maturité.
"Il est fascinant. Il est déjà très mature, il joue avec beaucoup de personnalité, c'est un milieu de terrain moderne qui n'a pas peur d'avancer avec le ballon. L'objectif pour nous est de l'accompagner. Je n'ai aucun conseil à lui donner. Il va apprendre très vite et tout seul. Avec les entraîneurs, il a tout pour progresser. 17 ans, il a l'âge de mon petit frère… C'est fou. Je ne suis pas vieux, mais ça vieillit un peu. Le mec arrive et fait ses devoirs… Notre mission est de la protéger."
Finalement, record ou pas record, on n'aura probablement pas l'impression de voir un joueur qui n'est toujours pas majeur fouler la pelouse avec le maillot des Bleus pour la première fois sur ses épaules... à l'image d'un certain Camavinga, il y a quelques années.