Mission qualification et sortie de crise pour l'Espagne pour l'Euro 2024
Pour son premier rassemblement depuis la victoire en Ligue des nations sur la Croatie aux tirs aux buts en juin dernier, la Roja de Luis de La Fuente, qui a succédé à Luis Enrique après le Mondial au Qatar, est sous pression.
L'Espagne est pour l'instant quatrième du groupe A des éliminatoires pour l'Euro 2024, après une défaite 2-0 face à l'Écosse, surprenant leader avec quatre victoires en quatre matchs. Elle doit impérativement s'imposer face à la Géorgie et Chypre (8 et 12 septembre) pour rattraper les Écossais et s'assurer d’être dans les deux premiers du groupe en novembre. Mais la Roja est surtout empêtrée dans le scandale du baiser forcé de son président désormais suspendu, Luis Rubiales, à la championne du monde Jenni Hermoso, pour lequel la N°10 espagnole a porté plainte ce jeudi.
Le sélectionneur Luis De la Fuente, que des membres du gouvernement espagnol appelaient à la démission, a demandé "pardon" ce vendredi pour avoir applaudi le discours violent de Rubiales justifiant un "petit bisou consenti" et fustigeant le procès d'un "faux féminisme". L'ancien joueur de l'Athletic Club plaide "une erreur humaine" et demande à être jugé "sur ses résultats", avant ces deux rendez-vous cruciaux pour la suite de la campagne de qualification.
Lundi, ses joueurs ont fini par dénoncer le "comportement inacceptable" de Luis Rubiales à l'égard de Jennifer Hermoso dans un communiqué commun lu devant la presse par Alvaro Morata, 15 jours après les faits.
Par la voix du défenseur du Real Madrid, Dani Carvajal, l'un des capitaines de la sélection, les internationaux espagnols affirment vouloir désormais "se focaliser sur le sportif" et enclencher un autre cycle victorieux en s'appuyant sur sa nouvelle génération dorée.
"Un potentiel exceptionnel"
Sur le terrain, plus de Busquets, Jordi Alba ou Sergio Ramos. Le leader c'est Rodri, plaque tournante du Manchester City de Pep Guardiola, même si le capitaine reste Alvaro Morata, critiqué pour sa maladresse devant le but mais toujours présent sur le front de l'attaque.
Il sera accompagné par le néo-parisien Marco Asensio et les jeunes talents du Barça, Gavi, déjà titulaire indiscutable en club et en sélection à 19 ans, et la sensation du début de saison en Liga : Lamine Yamal, 16 ans. Le prodige a profité du départ d'Ousmane Dembélé à Paris et de la suspension de Raphinha pour s'imposer à droite, et devenir le plus jeune joueur de l'histoire du Barça à débuter une rencontre de championnat.
S'il entre en jeu face à la Géorgie ou Chypre, Yamal battra également le record de précocité de Gavi, qui était devenu le plus jeune joueur de l'histoire de la Roja à 17 ans.
"Lamine Yamal est un garçon fantastique. C’est un plaisir de voir des jeunes avec une telle aisance, on voit qu'il a des qualités exceptionnelles", a résumé le défenseur de l'Atlético de Madrid César Azpilicueta, qui fait son retour en sélection. "Quand j'ai commencé il n'était même pas né !" "C'est un joueur avec un potentiel exceptionnel", estime Luis De la Fuente, également sous le charme. "Tout le monde l'a vu : ce toucher de balle divin, différent… Il est génial. (...) Je crois qu'il est prêt pour être compétitif au plus haut niveau et en sélection."
Outre Gavi et Yamal, sur qui toutes les caméras seront braquées, le sélectionneur espagnol compte sur ses jeunes talents Alejandro Balde (FC Barcelone, 19 ans), Nico Williams (Athletic Club, 21 ans), Alex Baena (Villarreal, 22 ans) ou Abel Ruiz (Braga, 23 ans) pour lancer cette nouvelle ère.
"Le conseil que je peux leur donner? Profitez de cette opportunité au maximum car le football va très vite" a déclaré l'expérimenté César Azpilicueta, 34 ans, qui souhaite apprendre à ses jeunes coéquipiers "comment gérer la pression, la frustration et les attentes".
Le match face à la redoutable Géorgie du phénomène napolitain Kvaratskhelia à Tbilissi "est une finale" selon "Azpi", pas dans le groupe victorieux en Ligue des nations et toujours en quête d'un premier titre avec la Roja. Celui face à Chypre, qui n'a plus gagné en compétition officielle depuis plus d'un an, devrait à l'inverse être une formalité.