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Paroles d'anciens : Mbappé capitaine, l'évidence et un pouvoir accru

AFP
Mbappé a hérité du brassard chez les Bleus, de quoi accroître encore les responsabilités et la lumière sur le joueur de 24 ans.
Mbappé a hérité du brassard chez les Bleus, de quoi accroître encore les responsabilités et la lumière sur le joueur de 24 ans. AFP
Favori N.1, Kylian Mbappé a hérité du brassard chez les Bleus, de quoi accroître encore les responsabilités et la lumière sur la jeune star de 24 ans, à la parole libre et rare, et dont la mission de rassembleur sera scrutée.

Le candidat idéal pour Deschamps

L'attaquant vedette du Paris SG "coche toutes les cases pour avoir cette responsabilité supplémentaire", s'est justifié Didier Deschamps dans un entretien à la presse régionale, assurant mardi que son choix répondait à une "logique interne".

"La légitimité", première condition fixée par le sélectionneur, personne ne la conteste à Mbappé, tout comme "le leadership technique, le leadership mental et l'état d'esprit", les autres critères du portrait-robot établi par le capitaine des champions du monde 1998.

Étincelant au Mondial-2022 avec un récital en finale (trois buts, un tir au but réussi) contre l'Argentine, le N.10 des Bleus a aussi renforcé son influence et sa légitimité en dehors du terrain.

Son principal fait d'armes : un bras de fer spectaculaire sur la gestion du droit à l'image collectif avec l'ex-président de la Fédération française de football Noël Le Graët, qu'il s'est permis également de rabrouer publiquement après son dérapage sur Zinédine Zidane.

"C'est un capitaine dans la représentation, dans le standing. C'est très valorisant pour une équipe de mettre en valeur ce joueur-là", comme l'a fait l'Argentine avec Diego Maradona et Lionel Messi, dit à l'AFP Alain Giresse, champion d'Europe 1984.

Quelles responsabilités dans ce nouveau rôle ?

Habile communicant, Mbappé dose ses sorties médiatiques avec parcimonie, soucieux de créer une précieuse rareté qui sied à son statut de star internationale.

Avec le brassard au bras, il pourrait désormais devoir s'exposer davantage face aux journalistes, notamment lors des conférences de veille de match, traditionnellement dévolues au capitaine ou au vice-capitaine.

Mais "il n'y a pas d'obligation", a tempéré par avance Deschamps lundi. Ce n'est pas parce que Hugo Lloris et Raphaël Varane s'acquittaient de cette tâche "jusqu'à maintenant que je serai amené (à envoyer le capitaine devant la presse) systématiquement".

Deschamps prend néanmoins un risque avec Mbappé, une personnalité "cash", bien moins lisse que son prédécesseur, capable par son franc-parler de faire des vagues, y compris en interne.

Le risque d'un Mbappé tout-puissant

Sollicité par l'AFP, Michel Platini a salué "une très bonne idée de Didier Deschamps. En lui donnant la responsabilité du capitanat, il permet à Kylian - si besoin était - d'aller encore plus loin, plus haut, plus fort."

Le capitaine des champions d'Europe 1984 voit cela d'un bon œil, mais attention aux perturbations internes... L'équilibre d'un vestiaire rempli de grands joueurs reste toujours fragile et précaire. Donner plus de poids à un leader qui capte déjà toute la lumière n'est pas sans risque.

"Mbappé, les clés (de l'équipe) il les a depuis un certain moment et il le démontre sur le terrain", relève auprès de l'AFP Robert Pirès, pas convaincu par le choix du sélectionneur. L'ancien "Frenchy" d'Arsenal aurait plutôt confié le brassard à Antoine Griezmann (32 ans), le véritable "homme fort" du système Deschamps. "Ça aurait été plus judicieux de mettre Antoine maintenant et Kylian dans deux ans pour le Mondial" en 2026, pense-t-il.

"Il faudra que Kylian sache relier les joueurs importants entre eux, qu'il trouve des relais dans ce nouvel effectif", reconnaît Giresse.

Pour Griezmann, une déception ?

L'annonce du capitanat décerné à Mbappé avait à peine fuité, lundi soir, que la déception du camp Griezmann parvenait jusqu'aux oreilles des rédactions. Le meneur de jeu de l'Atlético en serait même, selon certains articles de presse, à questionner son avenir en sélection.

"Il faudrait déjà savoir s'il était intéressé. Je n'ai pas l'impression qu'il avait envie au fond de lui", temporise Giresse.

"Cela ne va pas à l'encontre d'Antoine qui a toujours été un joueur important" et "pouvait être capitaine" lui aussi, a calmé Deschamps dans la presse régionale.

Mais son choix de privilégier la jeunesse et l'aura de Mbappé, plutôt que la constance, la fidélité et l'expérience de Griezmann (117 sélections, 42 buts), peut générer de l'amertume chez ce dernier, désigné vice-capitaine.

"Qu'il soit déçu, je le comprends, il s'attendait à ce que ce soit lui", affirme Pirès, évoquant même "un manque de respect" vis-à-vis du champion du monde 2018 "au vu de la longévité, des années passées" et de son influence dans le jeu tricolore.

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