Philipp Lahm espère que l'Euro permettra "une plus grande cohésion"
QUESTION : Avec quelles ambitions et quels objectifs avez-vous accepté la mission d'organiser cet Euro ?
RÉPONSE : "Je voulais organiser un tournoi qui s'inscrive dans notre époque. Et là, j'ai toujours attaché une grande importance à la durabilité: durabilité sociale, c'est-à-dire rassembler les gens, célébrer nos valeurs communes. En ce qui concerne les relations sociales, nous avons été touchés par la pandémie, et un événement de cette ampleur peut nous aider. D'un autre côté, nous voulons, par exemple, faire avancer le thème de l'environnement avec ce tournoi, nous voulons aussi établir de nouvelles normes dans ce domaine."
Q : À quoi ressemblent ces normes ?
R : "Dans le domaine social, il y a de nombreux projets avec lesquels nous voulons rassembler les gens. Bien sûr, nous voulons aussi un tournoi inclusif, auquel tout le monde peut participer, accessible à tous, par exemple, aux malvoyants ou aux personnes handicapées physiques. Nous avons adapté le calendrier des matches pour des regroupements, afin que les équipes et surtout leurs supporters ne soient pas obligés de se déplacer trop loin d'un match à l'autre."
Q : Une telle compétition est toujours une plate-forme pour des thèmes sociaux et politiques. Est-ce que ça peut aussi être le cas cet été ?
R : "Toujours. Je pense que l'exemple de l'Euro 2021 (décalé à cause du Covid-19 et organisé dans 11 pays différents, ndlr) montre que c'est possible. Ce que la ville de Munich et la population ont montré à l'époque avec les couleurs arc-en-ciel était beau à voir, pour moi en tant que Munichois. Dans le stade, c'est difficile, c'est là que se déroule la compétition. Mais autour, une ville peut faire beaucoup de choses pour montrer ce que l'on défend. Pour nos valeurs démocratiques et européennes, l'Euro-2024 peut être utilisé à tout moment."
Q : À partir de quand estimerez-vous d'un Euro réussi ?
R : "Quand je sentirai une plus grande cohésion, chez nous, dans la société, c'est-à-dire en Allemagne, mais aussi en Europe. Juste après l'Euro, les Jeux olympiques débuteront en France, on se demandera alors comment ces grands événements ont contribué à la cohésion en Europe. Je souhaiterais qu'au moins l'Euro nous permette de retrouver une Allemagne plus unie."
Q : Quel regard extérieur portez-vous sur le travail du sélectionneur de l'Allemagne Julian Nagelsmann ?
R : "Il semble qu'il ait maintenant pris les bonnes décisions. Il a trouvé son système, la manière dont il veut jouer. Les joueurs doivent encore se trouver un peu mieux et jouer encore plus souvent ensemble. Avec l'énergie des supporters, l'équipe a des chances de réussir."
Propos recueillis par Thomas HÄBERLEIN et Felix NEUBAUER