Bien partie dans son Euro, l'Allemagne avait tremblé lors du dernier match de poule, arrachant de justesse le nul contre la Suisse pour conserver sa première place. Ce qui offrait au pays organisateur un 8e de finale plus qu'abordable contre une équipe du Danemark assez décevante depuis le début de la compétition. Restait la glorieuse incertitude du sport.
Une incertitude qui a failli être balayée assez rapidement. Les Allemands s'installent d'entrée dans le camp adverse, et frappent dès le premier corner, mais le but de la tête de Nico Schlotterbeck est refusé pour une faute (4e). Mais les locaux ne relâchent pas leur emprise, Joshua Kimmich puis Schlotterbeck forçant Kasper Schmeichel à des parades de grande classe, le portier danois sortant ensuite une belle volée de Kai Havertz (11e).
Asphyxié, le Danemark était acculé dans ses 30 mètres, et devait attendre 15 bonnes minutes avant de sortir la tête de l'eau. La réaction est timide, malgré une belle tentative de Joakim Maehle (24e) et un coup franc dans le mur de Christian Eriksen à la demi-heure. Le match perd alors en intensité, les Allemands étant incapables de maintenir leur rythme du début de match. Malgré tout, on sent les Danois sur le fil du rasoir, jusqu'à une interruption pour un énorme orage à la 35e.
Des seaux d'eau, de la grêle, pas le choix que de rentrer temporairement aux vestiaires. Apprès une vingtaine de minutes à - cette fois littéralement - laisser passer l'orage, les deux équipes reviennent sur la pelouse et la physionomie ne change pas : l'Allemagne reprend le manche, domine, mais manque de se faire surprendre sur un rare contre, et Manuel Neuer vient sauver la patrie en gagnant son face-à-face devant Rasmus Hojlund juste avant la pause (0-0).
Une pause qui semble rebattre pour de bon les cartes, puisque le Danemark vient faire taire le Signal Iduna Park en moins de trois minutes. Un dégagement manqué, un ballon qui traîne dans la surface et Joachim Andersen fusille Neuer à bout portant, mais la VAR vient sauver l'Allemagne. La réalité est cruelle pour Andersen, qui passe de héros à zéro sur une main évitable repérée à la vidéo, et Kai Havertz délivre enfin son équipe, sacrément en réussite sur cette séquence (53e).
5 minutes plus tard, Havertz enrhume deux défenseurs et se présente seul devant Schmeichel, mais croise un chouia trop son ballon. Néanmoins, les Allemands ont cette fois la rencontre fermement en mains. Et vont faire le break sur une action à deux passes qui voit Jamal Musiala, lancé dans le dos de la défense, venir crucifier Schmeichel (68e). Un scénario logique dans l'absolu, mais qui fait mal au crâne des Danois.
D'autant que la tentative de contre-attaque des Scandinaves se heurte à un mur nommé Manuel Neuer. Le portier allemand reste concentré sur un envoi d'Eriksen, règne dans les airs et rassure une défense parfois prise à défaut. Le Danemark n'a plus d'atouts dans sa manche, malgré une kyrielle de changements, et finira par rendre logiquement les armes, faute d'avoir su exploiter ses rares temps forts. Et ce alors que les locaux ne parviendront pas, malgré de nombreuses tentatives, à saler la note, le but final de Florian Wirtz étant logiquement refusé pour hors-jeu alors que Schmeichel sauvait la mise devant Havertz au bout du temps additionnel.
L'Allemagne s'impose donc 2-0 et se qualifie en quarts de finale. Une issue logique, le pays organisateur a parfois tremblé, aurait pu concéder l'ouverture du score, mais a été bien plus réaliste et a assumé son statut de favori. Reste à savoir qui de l'Espagne ou de la Géorgie sera son adversaire. Mais les Allemands semblent avoir suffisamment d'atouts pour aller encore plus loin.
